« And since it's safe to assume that the Holdfast Collective is going to be basically run by the Chouinard family [...], that means Yvon was able to take his three billion dollar company and turn it into a three billion dollar political influence machine, tax free. »
Intéressante analyse critique de l'annonce d'Yvon Chouinard concernant le changement de gestion de Patagonia :
youtube.com
L'article de Mediapart « Patagonia, l’illusion de la Terre comme actionnaire » vaut aussi le coup d'oeil :
mediapart.fr
L'auteur y dénonce la pression supplémentaire qui pèse désormais sur les employés de l'entreprise, car un nouvel argument vient s'ajouter dans le rapport de force inhérent à la subordination capitaliste pour la création de plus-value (
youtube.com ) : « Il faudra donc redoubler d’efforts, et cela d’autant plus qu’on ne le fera pas pour enrichir un actionnaire ou un dirigeant, mais pour "sauver le monde". [...] Refuser des licenciements ou des baisses de salaires réels pour la planète, cela semble impossible ».
Si j'ai bien compris, en résumé :
- Derrière un story-telling admirablement bien ficelé, la famille Chouinard conserve bel et bien le contrôle de l'entreprise,
- Elle dirige l'allocation des dividendes et le pouvoir politique qui y est associé,
- Il n'est pas question de sortir du paradigme capitaliste - recherche de profit, exploitation des humains et des ressources -, au contraire, le discours tente de justifier la possibilité d'un capitalisme "durable",
- Le "core business" de l'entreprise, qui consiste à fournir des vêtements - bio - hauts de gamme à des catégories sociales aisées au mode de vie intrinsèquement problématique, reste inchangé (on ne va pas se le cacher, et je suis bien placé pour en parler, l'empreinte carbone moyenne des afficionados de "Patag" est surement bien au dessus de la moyenne).
De plus, comme la vidéo le montre bien, cela pose un problème plus large que le cas de Patagonia ou la thématique environnementale. Le principe même du philanthrocapitalisme est antidémocratique : c'est une confiscation par les plus riches de choix politiques via leurs donations, le tout camouflé derrière un paravent de bonnes intentions (voir :
laviedesidees.fr ).
Ces personnes souhaitent-elles vraiment "sauver la planète" ou, surtout, maintenir l'organisation sociale où elles dominent ? C'est la question, quasi rhétorique, que développait Edouard Morena dans l'article « Les philanthropes aiment-ils la planète ? » :
laviedesidees.fr
« Derrière leur vernis altruiste et pragmatique se cache une volonté réelle de résoudre la crise climatique tout en perpétuant l’ordre économique dominant – ordre que de nombreux observateurs tiennent pour responsable de l’aggravation de la crise climatique. »
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