tcsa ( 2 avr 2010) disait:
Rico,
En matière de compétition, le ski est effectivement un peu particulier.
Tout d�abord il n�y a pas vraiment de confrontation à l�autre comme dans la plupart des sports où il y a un face-à-face physique (tennis, volley, foot, etc. ). Quand tu es au portillon, tu es seul, sauf dans le cas des parallèles ou des skicross. Donc tu n�as personne devant ou derrière toi. La compétition en ski c�est toi contre toi-même. Celui qui gagne c�est celui qui dépasse le grand moment de solitude entre les piquets. Il n�y a pas de stratégie comme dans certains sports de balles où tu vas surprendre l�autre sur son revers, etc. Et perso, c�est ça que j�aime dans la compétition de ski : c�est une course contre toi-même.
Au-delà d�être particulier dans l�absence de confrontation direct entre les coureurs, il y a une réalité d�objectifs. Tous les gamins rêvent d�être des grands champions. Et tant que l�on sait gérer l�atterrissage en douceur, c�est bien d�avoir de tels rêves. Qui sait, pour certains, le rêve deviendra réalité. Mais très vite en club, en cadet et junior, les objectifs s�orientent ou se réorientent. Pour beaucoup l�objectif du club c�est d�avoir le niveau technique pour rentrer le TT ou de passer en dessous de 80 pts Fis. On est donc dans un objectif de professionnalisation. Le club n�est plus qu�un moyen d�acquérir une pratique, une technique que l�on n�acquière pas dans beaucoup d�autres endroits.
Enfin, ne nous leurrons pas. Il y a pas mal de parents qui mettent leurs gamins en club parce que c�est moins cher que l�ESF. Ces gens n�ont surtout pas envie d�être des parents de champion en puissance, avec toutes les contraintes que ça génèrent. Pour eux le club c�est de l�économie et de la gloriole (mon fils est en club� ).
Aujourd�hui la fédé travaille sur le ski master. Et l�on constate qu�il y a des adultes qui se licencient en club non pas pour devenir champion du monde mais pour profiter des compétences techniques que l�on trouve dans ces structures. Ils ont envie d�améliorer leur technique et vont là où ils peuvent trouver ce qu�ils cherchent.
Bref le ski est un sport tout de même particulier dans ses modalités compétitives et dans l�utilisation des clubs comme pôle de formation (préparation au BEES ).
Très bonne analyse, merci. Alors on est d'accord, dans la mesure où l'aspect entraînement-compétition et entraînemen-loisir sont bien différenciés. En ajoutant en effet ce paramètre économique apporté par le club local. Cette conjonction de facteurs fait que le ski en club et par dérivée en compétition dans le ski est quand-même bien à part. Et le ski master dont tu parles illustre bien la prise de conscience de la fédé sur ma façon de voir les choses (et celle d'un grand nombre de skieurs et de parents de skieurs).
"Et l�on constate qu�il y a des adultes qui se licencient en club non pas pour devenir champion du monde mais pour profiter des compétences techniques que l�on trouve dans ces structures."
Si j'habitais en montagne je ne me licencierait en club que dans ce cadre là...
M'enfin bon, il faut relativiser. Je reviens de trois jours de ski dont deux merveilleux, hier fut probablement mon plus beau jour de ski. Une petite épaisseur de poudreuse, du grand soleil, une neige magnifique, des paysages à couper le souffle, des couloirs, des goulets, des arbres, des champs pentus, moins pentus, plus pentus... Des skieurs avec une banane jusqu'aux oreilles, du gamin qui tient à peine sur ses skis en passant par l'ado sur des vieux skis tout pourris qui s'éclate avec plein de gestes parasites, ou le papy qui descend sûr et tranquille, ou l'ado freestyleur en sweet à capuches qui s'excuse pour laisser passer la dame avant de lancer un gros saut-vautre en riant, ou au randonneur qui domine tout le monde du sommet, ou aux jolies blondes qui me suivaient dans un beau champ déjà tracé jusqu'à ma jolie brune qui m'attendait en bas, jusqu'au freerideurs pro avec sac ABS et 130 au patin pour taper des couloirs qui me faisaient peur rien qu'à les voir partir là-dedans. Désolé, pas vu de slalomeur, c'était férié !!!
Tout le monde se disait bonjour, ça causait en attendant les rm. L'andouillette frites et la bière fraîche au soleil en terrasse servie en 10mn avec le sourire. Un skipasseur croisé, qui me dit où aller pour encore plus m'amuser. Des locaux qui m'invitent à les suivre samedi dans un hp avec zéro visibilité. J'ai décliné l'invitation car pas équipé alors qu'ils avaient tous la trilogie et que j'avais déjà du mal à repérer les piquet de balisage des pistes, mais je n'en reviens encore pas de leur gentillesse et de leur simplicité dans la façon d'aborder le ski et le touriste que je ne me cachais pas d'être. Jamais vu ça ailleurs !
Parce que hier, je ne me suis pas, mais alors pas occupé une seconde de savoir si mon pied droit était bien placé dans le fond de ma grole selon un angle qui fait les 2/3 de la ligne entre mon cul et la spatule arrière tandis que mes carres sont bien à 12° de la pente (si bien entendu celle-ci fait 28,7°
... J'ai skié nez au vent en regardant les montagnes autour de moi et en souriant au gens qui souriaient. Les seuls 12° qui m'ont intéressé ce week-end, c'était ceux du Saint Pourçain... C'était dans le Massif du Sancy. Ma description pourrait paraître être un rêve, ben non. C'était bien comme ça hier. Lundi de Pâques d'antologie pour moi, je ne peux pas m'empêcher d'en causer, vu que le ski c'est quand même ça avant toute autre considération de matos ou de technique.
Message modifié 2 fois. Dernière modification par Ricolerouquin, 06/04/2010 - 16:48
inscrit le 15/09/07
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