Pour ceux qui ne sauraient pas comment fonctionne le marché des stations de ski, voici un grossier résumé qui vous donnera qqs clefs pour comprendre le sujet Ventron et vous faire un avis (peut-être) :
l'exploitation d'un domaine skiable en France, c'est comme les transport en commun. Les mairies seules ont le pouvoir de décider qui s'en charge : on parle alors d'un opérateur. L'opérateur peut être public (une régie municipale : exemple à Gérardmer), une société privée ( exemple à La Bresse Hohneck ou Ventron), une société d'économique mixte exemple aux Carroz d'Arâches 74).
A l'issue d'un processus d'appel d'offre, la mairie choisit son opérateur, et va lui "déléguer" la gestion du domaine skiable. Elle signe alors une Délégation de Service Publique (DSP) qui cadre comment tout cela va fonctionner. En général les critères déterminants pour les mairies sont (sans ordre d'importance) :
1. la viabilité de l'opérateur (donc pas un charlot qui vient faire n'importe quoi comme ce fut le cas à Gérardmer avec Maulin Montagne Participation)
2. le plan d'investissement sur lequel s'engage l'opérateur (pour assurer un développement de l'activité
3. les critères financiers, dont les 2 principaux seront la redevance (%age du CA qui sera reversé à la commune) et le paiement du "ticket d'entrée" (voir plus bas).
4. d'autres détails sympas qui peuvent faire plaisir aux élus (ex à La Bresse : gratuité pour les bressauds de -16ans).
L'opérateur est donc bien lié par contrat avec la mairie, puisqu'il a le droit, mais aussi le devoir de produire l'activité suivant ce qu'il a signé.
L'opérateur est propriétaire (*) des installations, qu'il a dû acheter au départ de la concession via le "ticket d'entrée" à la mairie. Mais il n'est pas propriétaire des terrains. En général les terrains sont communaux (en grande majorité
ou privés et dans ce cas -je crois- classé zone skiable dans le PLU local, ce qui implique que le propriétaire est obligé par la loi de laisser les skieurs passés sur son terrain (moyennant redevance mais là je ne suis pas sûr de comment ça marche, et s'il faut aussi une convention...).
Comme les investissements pour les installations sont gros, les DSP sont en général longues (multiples de 9ans je crois).
A la fin, ou rupture d'une DSP, la mairie doit racheter les installations au prix déterminé par un expert public qui vient tout estimer...sachant que normalement à la fin d'une DSP il y a toujours un repreneur qui va payer le ticket d'entrée pour reprendre les installations au même prix (opération donc blanche pour la mairie)...sauf si la mairie veut ou doit reprendre l'activité en régie (cf. Gérardmer où la mairie a lâché un gros chèque à Maulin Montagne Participation...qui au passage y a quand même perdu puisque lui-même avait payé un gros chèque à la mairie avant mais en plus a perdu 3 ans d'exploitations compliquées).
Ici, on peut imaginer que Leduc SAS tente aussi un bras de fer pour tenter de faire sauter la DSP et se faire racheter les installations, ce qui lui fera une rentrée de trésorerie importante..attention je ne porte pas de jugement ici !
En tout cas s'il y a des spécialistes pour compléter ou me corriger c'est avec plaisir, on est tout là pour apprendre.
NB : depuis la Mairie a dit qu'elle n'avait pas les moyens de monter une régie.
(* en Alsace, la région ou les départements -je ne sais plus- a racheté toutes les installations des stations jugées stratégiques dont Lac Blanc, Markstein et Schnepf -je crois- et a contractualisé avec les anciens exploitants le fait qu'ils exploitent les domaines. Je crois donc qu'on est dans un montage où les mairies prennent le département/la région en DSP, lequel/laquelle a un prestataire qui exploite pour son nom).
Message modifié 1 fois. Dernière modification par chebo, 09/11/2020 - 17:38
inscrit le 05/10/20
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