C'est certain le sujet m'intéresse, et je vais envisager une visite aux séances des comités de Pro Natura assez prochainement si j'en ai l'occasion.
Je n'ai peut-être pas une connaissance parfaite du sujet, seulement celle donnée par les médias (qui ne sont pas anti-environnement d'ailleurs, en règle générale); mais il ne tient qu'aux organisations environnementales de mettre sur pied des moyens de faire connaitre clairement la situation si elles le veulent, parce qu'actuellement dans le cas précis de la région de Champéry elles ont plutôt le mauvais rôle dans la presse...
D'une manière générale, c'est par mes recherches personnelles et mes nombreuses randonnées que je constate la dégradation qu'occasionne le ski de masse à la nature.
Et je ne peux que constater l'impuissance des organisations environnementales (en France encore plus) à aller à l'encontre de ce processus, au vu des nombreux remodellages de piste qui actuellement occasionnent des dégats à l'environnement.
Mais quand parallèlement je vois qu'il est néanmoins possible pour elles de faire recours contre la construction de nouvelles installations, je peine à comprendre pourquoi ce droit n'est pas utilisé pour faire, au cas pas cas, des compromis, du type "ça oui mais ça non".
Exemple, en France, une large extension d'un domaine skiable (Les Sybelles) a été négociée possible uniquement en échange de la protection d'un large site voisin qui aurait pu dans l'avenir être destiné à une autre extension de domaine.
De même, un remplacement de RM ne peut-il pas être négocié qu'avec l'assurance d'un nettoyage complet des anciennes installations ET de la garantie que les pistes desservies par la nouvelle remontée de seront pas réaménagées?
A Zermatt par exemple, pourquoi ne pas avoir conditionné le remplacement du TPH Zermatt-Furi-Schwarzsee par la garantie que le terrain environnant ne serait pas remodellé?
Alors bien sûr il y a des cas d'abus, mais la Suisse n'est tout-de-même pas une zone de non-droit, et il devrait être possible de faire respecter cela!
Toujours pour Champéry, si la proposition "oui au remplacement du TS du Grand Paradis sans remodellage de la piste et installation de canons à neige supplémentaires" est réellement refusée par Télé-Champéry, pourquoi ne faites-vous pas savoir aux médias que vous n'avez pas fait opposition au rempalcement du TS mais uniquement au réaménagement de la piste?
De même pour Bochasse, si ce problème de marais à éviter (est-ce possible géographiquement que la piste l'évite?) est la seule raison qui pousse Pronatura à faire recours contre sa construction (avec à nouveau une condition du type "oui au TSD mais pas de remodellage des pistes", à nouveau, pourquoi ne le faites-vous pas savoir?
A l'heure actuelle, ce qu'on sait du dossier, c'est que Pronatura dépose un recours contre TOUS les projets de la région, avec pour argument "qu'ils n'ont pas de vision à long terme du ski"... Cet argument ne peut pas convaincre, il faut, si c'est vraiment le cas, expliquer les détails de l'affaire, comme le fait que Téléchampéry, d'après vous, refuse de constuire ces remontées sans aménagement parallèle des pistes...
Enfin bref, pour conclure, j'ai vraiment l'impression qu'au niveau de la communication au public dans le domaine du ski, les associations environnementales font totalement fausse route, et la conséquence en est qu'elles ont une image déplorable envers le grand public...
Vous ne pourrez jamais convaincre les gens avec des arguments comme "le climat change, les hommes doivent s'adapter, le ski de masse doit cesser, etc." Il y a bien trop d'arguments économiques ou passionnels qui, pour beaucoup de gens, passeront toujours avant l'environnement.
Là où il faudrait axer les efforts, c'est dans la direction de dire "Le ski est possible aussi en réduisant l'impact qu'il cause sur l'environnement, et il faut faire des efforts afin que cet impact sois le plus faible possible, par exemple en interdisant les remodellages de pistes (qui ne sont pas indispensables; c'est un autre débat, déjà abordé sur skipass), en exigeant le démontage complet des anciennes RM d'une zone lors de l'installations de nouvelles, voire en négociant des abandons et remises en état d'ancien sites de ski en échange d'expansions..."
A mon avis, il sera largement plus facile de convaincre les gens en jouant sur ce terrain-là (on ne voit jamais de photos de paysages remodellés par les installations de ski dans les journaux, et rarement d'articles de fond sur le sujet, alors que le catalogue à exploiter pourrait être très vaste...) qu'en s'orientant sur une politique anti-ski, telle que celle pratiquée sur le dossier de Téléchampéry, qu'elle soit voulue ou non, comme vous semblez le dire.
Je ne sais pas pour la France, mais en Suisse la fibre écologique (notamment en ce qui concerne la protection des paysages) est clairement présente au sein de la population je pense, comme en témoignent les votations sur l'Initiative des Alpes, ou le rejet des textes d'Avanti ou de la traverseé de la rade (qui d'après moi s'explique donc surtout par des questions d'impact paysager -voitures envahissant les Alpes p.ex. pour Avanti- plus que par le rejet d'une politique pro-voiture...).
Si vous présentez aux gens des photos des paysages du Schwarzsee au pied du Cervin saccagés par les récents remodellages, sans pourtant remettre en cause le ski qui s'y pratique depuis des années, vous toucherez certainement les gens d'une toute autre manière qu'en apparaissant comme les empêcheurs de skier en rond qui bloquent par une sorte de principe idéologique le débveloppement d'une région (c'est comme ça que ça apparaît en tous cas...)
Enfin moi c'que j'en dis...
inscrit le 09/08/03
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