yone74 ( 6 déc. 2013) disait: Heu :
Hiver 1931-1932 : Création de l'Hôtel Maurice pour permettre l'hébergement des vacanciers et d'une école de ski sous l'impulsion du CAF.
Hiver 1933-1934 : Le premier remonte-pente, le Rogoney, est créé : deux places non débrayable.
Hiver 1934-1935 : Création du Syndicat d'initiative.
Hiver 1956 : Création de la Société des Téléphériques de Val d'Isère (STVI).
C'est pas un peu vieux pour être une station de 2ème génération? A Val d'Isère la station s'est construite et développée autour du village existant (enfin du hameau principal de Val d'Isère, celui avec l'église), bien avant que l'idée des stations de 2ème génération ne germe dans la tête de quelqu'un.
Bon, le classement des stations en générations est de toute façon différent suivant les auteurs et un peu bancal, car il combine des critères qui ne conviennent pas toujours pour tous les pays (notamment le critère de l'altitude).
A mon sens, une station de 1ère génération devait déjà avoir une activité touristique majeure, été/hiver, dans la première moitié du 20ème siècle (1900-1940). Val d'Isère s'est surtout développée après 1945 (mais avant la 3ème géné de 1965-70), et autour d'un hameau de montagne, non pas autour d'un grand village de fond de vallée (=1ère géné ) ni ex-nihilo (=3ème géné ).
tartiflette_power ( 6 déc. 2013) disait:
Une fois de plus, l'enquête ne s'arrête pas à Verbier (qui d'ailleurs ne doit pas etre dans la catégorie "station désertée" à mon avis)......je dis ça...je dis rien!
Oui, mais je réagissais surtout au postulat qui disait, en gros, que la baisse de fréquentation des stations suisses s'expliquait principalement par la vétusté des installations et la mauvaise qualité des liaisons. Pour moi, les raisons principales sont à chercher du côté de la cherté du franc suisse et du manque de structures liées à des tour-operators (grands ensembles destinées au marché de la location). A Crans-Montana, plus de 80% des lits sont des lits froids !! Et d'ailleurs le modèle autrichien contredit cette idée: ils ont aussi de relativement petits domaines skiables, fréquemment reliés par navette. Même si la mode des liaisons les touche peu à peu (comme en Suisse en fait: voir Grimentz/Zinal, Arosa/Lenzerheide, etc).
Enfin, je ne vois pas de honte à être classé derrière le Japon. Contrairement à une idée reçue, le Japon est un pays très montagneux et enneigé (les cumuls sur la côte Est sont incroyables), qui accueille des hordes de touristes hivernaux migrant depuis l'Australie (et bientôt la Chine).
phil68230 ( 7 déc. 2013) disait:
Oui, mais là je t'arrête ! Il est évident que pour l'été, pour l'ambiance si tu connais des gens du coin, pour passer un Noël à la neige, pour faire du ski de rando, pour les gros skieurs branchés bosses et HP, pour tout ça, Nendaz c'est top !
Mais on parle pas de ça ! On parle du vacancier basique à la semaine, qui choisit une station "sur catalogue", en fonction de données chiffrées, un peu comme on choisit sa connection mobile ou internet (y'a la 4g, tant de mégas, etc...). Ben moi je dis que le type, il voit "4 vallées, tant et tant de km de pistes, un glacier", il loue en pensant être à Val Tho 2, et il a une grosse déconvenue (comme disait Mémé Jacquet !).
J’en suis pas sûr. Finalement, le gros skieur de piste qui skie 9h-16h30 en continu en se baladant chaque jour aux quatre coins du domaine me semble aussi minoritaire que l’amateur de hors-piste ou le freestyler de snowpark. Le vacancier basique à la semaine, il achète de moins en moins souvent un forfait 6 jours, il cherche de la variété dans ses activités neige, un vrai village, du cadre, etc etc.
phil68230 ( 7 déc. 2013) disait:
De toute façon, le paradoxe suisse est tout entier dans cette appellation : les 4 Vallées. Pourquoi appeler ça comme ça, bon dieu ?
Ils auraient pas pu dire "Les stations du Valais Central", ou "le pays de Sion", ou "l'espace Rhône" ou un truc dans ce goût là ? !
Mais quel est le problème avec ce terme ? Il y a bien 4 vallées, et surtout, cette appellation ne fait pas forcément référence/miroir aux 3V françaises ! Je pense que là, ton opinion est conditionnée par ta connaissance du ski et des stations. Pour quelqu’un du grand public, non français de surcroit, 3 Vallées n’évoque rien. Je viens de faire le test en direct avec mes collègues de boulot, la plupart soit ne connaissent pas les 3V, soit ne les situent pas du tout, et encore moins savent à quoi ça ressemble.
phil68230 ( 7 déc. 2013) disait:
Tu parles de Cham. Mais Cham n'a pas une grande réputation de station de ski en France, et ne communique pas particulièrement là-dessus. Cham, pour les français, c'est la capitale de l'alpinisme, la ville du Mont Blanc et une ville touristique un peu chicos-prout-prout (Balladur y a son chalet...) comme Deauville ou Arcachon.
Il faut peut-être aussi chercher par là, pour comprendre pourquoi les stations suisses se développent moins vite que le reste du ski européen, et notamment français. En France, c'est clair : c'est Tarentaise ou Chamonix, usine à ski ou ville de villégiature classe. Et les stations "entre-deux" choisissent
Mais justement, je ne suis pas sûr que les 4V cherchent à se positionner sur le même terrain que les 3V. Déjà, il me semble que les stations n’ont pas de politique marketing vraiment commune, chacune joue sur sa spécificité. Verbier mise bien plus sur son image freeride (X-trem de Verbier, etc) et son image plurinationale/bling-bling que sur son nombre de KM de pistes. Sinon, ça fait longtemps qu’ils auraient transformé Tortin, le col des Gentianes et le Mont-Gelé en pistes rouges ou noires. Nendaz et Veysonnaz jouent clairement la carte du village. Thyon (2ème géné hybride) joue peut-être un peu plus la carte du ski pur, mais c’est justement la station avec le secteur piste le plus « cohérent » des 4V. Seules Thyon 2000 et Siviez se cherchent un peu et pourraient, elles, rechercher et revendiquer un positionnement sur le grand ski, mais elles sont tellement mineures en termes d’hébergement (3ème géné avortée) que ça ne sert à rien de leur développer un véritable positionnement marketing.
Au passage, à Siviez, depuis cet hiver, il est difficile de faire mieux en terme de qualité des remontées mécaniques ! Le front de neige (2000 lits à peine) est desservi par une TC8 flambant neuve et deux TSD4 fringants ! + la navette bi-horaire vers Nendaz village…
phil68230 ( 7 déc. 2013) disait:
Je pense que l'aspect historico-socio-économique n'est pas à négliger non plus.
Dans mon entourage, j'ai vu une notable différence entre être propriétaire à la montagne en Suisse et en France.
Les suisses que je connais ont hérité de mayens d'alpage, transformés petit à petit en chalets de ski modernes. La proximité des foyers de population urbains suisses avec les Alpes en fait des résidences secondaires de week-end. En plus, les suisses sont plus riches à CSP équivalente et ont souvent de la famille en montagne (les valaisans à Genève !) : bref, ils louent pas et ne voient pas leur appart comme un simple outil destiné à skier.
Le français a plus tendance à acheter en station pour juste skier (et un peu randonner l'été
et il intègre souvent dans son raisonnement les gains fiscaux et les rentrées locatives. Du coup, si la station veut que l'immobilier marche, elle a intérêt à ce que le ski suive.
Tout à fait, et ça explique en grande partie la différence de rendement des entreprises de remontées mécaniques entre France et Suisse, comme je l’ai dit plus haut en citant l’exemple des lits froids.
Jusqu’à la Lex Weber, j’ai l’impression que les stations se foutaient un peu de la mauvaise santé économique des remontées mécaniques. La plus-value générée par la vente des terrains et la construction de nouvelles résidences secondaires suffisait à constituer un modèle économique suffisamment intéressant pour les entrepreneurs (qui sont d’ailleurs souvent les politiques du coin). Et ceux-ci acceptaient en contre-partie de participer au financement des remontées mécaniques.
A moins de contourner massivement la Lex Weber, il va maintenant falloir trouver un nouveau modèle, et les choses pourraient bien changer peu à peu.
phil68230 ( 7 déc. 2013) disait:
Pour finir, sauf erreur, y'a pas de grosse station créée de toutes pièces en Suisse, façon Tarentaise, non ?
En effet, il n’y eu que quelques tentatives en Valais, qui n’ont pas marché pour tout un tas de raisons, les principales étant l’absence de volonté politique (pas de plan neige comme en France, le fédéralisme suisse rendant de toute façon difficile de traduire une volonté nationale jusqu’au niveau des communes), le manque de grands espaces vierges et la crise économique des années 70 (les stations de 3ème géné en Valais ont démarré juste trop tard).
A l’exception d’Anzère (qui est d'ailleurs un hybride bizarre entre 2, 3 et 4ème génération, en fait), tous les exemples de 3ème géné suisse se sont greffés à des domaines skiables déjà existants (Thyon 2000, Siviez, Torgon, Aminona… ) et n’ont jamais atteint une taille critique suffisante pour devenir des stations à part entière.
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