CLIMAT - Le mois d'avril ne permet pas d'établir de véritables tendances, tout est possible...
Ce mois d’avril, «il fait vraiment chaud», reconnaissent les météorologues. Mais les chaleurs exceptionnelles connues actuellement laissent-elles pour autant présager d’un été caniculaire? Impossible de le dire, «le mois d’avril de donne pas d’indications sur l’été», répondent les mêmes experts, mais des tendances peuvent déjà se dégager.
Dans les faits, «il y a des tas de scénarios possibles», indique à 20Minutes Dominique Raspaud, de Météo-France. Toutes les configurations ont déjà été connues en France après un mois d’avril aussi généreux en chaleur et ensoleillement. Pour les trois mois à venir pourtant, les prévisionnistes s’attendent cependant «à une période plus chaude que la normale».
2007: beau printemps, été pourri
Mais là encore, méfiance. La dernière fois que l’on a connu un mois d’avril aussi chaud, ce fut en 2007, «avec un excédent de 4,3 degrés au-dessus des moyennes de saison», précise Régis Crépet, prévisionniste à Météo Consult, joint par 20Minutes. Selon ce dernier, «c’est énorme» et on peut viser cette année des températures «au moins aussi chaudes voire encore plus».
Toutefois, la suite fut moins rose. «L’été qui a suivi ne fut pas du tout caniculaire, il a été assez frais et gris, relativement médiocre», se souvient Regis Crépet, qui rappelle que d’autres printemps chauds et secs ont pu aussi «aboutir à des étés chauds, mais pas caniculaires».
Une sécheresse inquiétante
Le printemps de 2003, année de la fameuse canicule, avait lui connu ce mois d’avril chaud et sec, avec même, dès mars, un temps très beau et doux. Et le prévisionniste remonte même jusqu’à l’année référence en matière de records au mois d’avril, 1947, où malgré un retour des gelées au mois de mai, l’été fut particulièrement chaud.
«De toute façon, on trouve toutes sortes de configurations qui peuvent conforter les thèses des uns et des autres», résume le prévisionniste. Contrairement au mois de mai, qui donne déjà un aperçu de l’été à venir, avril est un «moment intermédiaire», «le mois de tous les excès», froids comme chauds.
En revanche, étant donnée la sécheresse qui touche le pays en ce moment, Régis Crépet estime d’ores et déjà qu’«on n’arrivera pas à rattraper le déficit hydraulique actuel» et prévoit «de plus en plus de restrictions d’eau». «Les orages éventuels ne seront pas suffisants», ajoute-t-il, craignant un possible cycle de mois de sécheresse à venir, comme en 1976.
inscrit le 04/11/06
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