Tout à fait juste la réflexion au sujet de l'arva : en avoir ou pas ne doit pas influencer notre prise de décision.
De toute façon, notre nature fais bien les choses parce que j'ai remarqué que tu l'oublies très vite l'arva quand tu en as un. Perso, souvent je l'oublie au point de faire tout le trajet retour en caisse avec.
Je pense que le plus important c'est la sensibilisation aux risques et l'apprentissage de ses réactions personelles.J'ai beaucoup appris en rando et ça me donne une autre vision de la montagne quand je retourne en station. En rando, tu vis la montagne, tu prends le temps de faire des choix et tes choix tu dois les assumer. Que ça soit sur le plan de la gestion des risques que sur d'autres choix comme celui du lieu où tu vas monter pendant 4 heure pour des fois te planter et avoir une descente de merde. En rando, tu (re)prend le sens de la réalité car la montagne retrouve sa place: elle est grande et puissante, on est des petites merdes qui nous déplaçons sur elles. Je ne dis pas qu'un randonneur prend moi de risques, mais je pense qu'il est plus conscient(enfin j'espère) de ceux qu'il prend (ou ne prend pas). Vu la subjectivité du risque, le doute et la décision passent en premier (et en dernier!) par un dialogue avec soi-même. Il y a deux situations très formatrices à l'égard du risque: être seul ou avoir des personnes sous sa responsabilité (en gros des personnes qui connaissent moins la montagne que vous). Et bien ces deux situations sont les plus propices à une vraie prudence car on ne se contente pas d'appliquer des systêmes censés nous préserver des risques clés en mains. On analyse la situation et on suit sa conviction, on ne se ment pas.
Je ne peux pas vous dire d'aller seul en montagne, c'est une question trop personnelle qui ne doit pas souffrir de l'influence extérieure. En revanche si vous en avez la possibilité et que vous en ressentez le besoin et les capacités, initier des personnes profanes est très formateur. Par contre cela ne vous préservera pas des erreurs mais vous les indiquera très clairement, malheureusement à postériori.
Remarquez que sur ces deux situations le jugement de la société est très contradictoire et paradoxal si on l'analyse : dans un cas on pourra me reprocher d'inciter des individus à aller seul en montagne s'ils en ressententent le besoin, dans un autre cas on ne me reprochera pas d'inciter des individus compétent et volontaires d'en emener d'autres en montagne. Pourtant, et c'est ça qui est paradoxal, dans un premier cas l'enjeux du risque est plus limité (on risque la vie d'une seule personne, qui plus est, elle le fait toute seule) et dans le deuxième cas l'enjeux est grand, le potentiel de perte est plus important. Mais la société n'est en fin de compte pas si paradoxale que cela et est même plutôt très prudente dans le sens où elle est prète à risquer selon ses intérets véritables. Elle préfère le deuxième cas à enjeux à priori plus risqué car il apporte le plus de bénéfices c'est à dire la formation de plusieurs individus, qui seront moins vulnérables par la suite. Tandis que le premier cas, s'il ne représente pas un gros enjeux à court terme, n'apporte rien à la société à long terme.
Alors oui, la société est prudente en recommandant la solution la plus "risquée" et en condamnant la moins "risquée", seulement, et c'est ça qui est intéressant, elle l'est d'une manière tout à fait "politiquement incorecte" pour notre conception falsifiée de la vertu de prudence et de la notion de risque.
Voilà, puisqu'on est dans le sujet, je dois rappeller que mes propos n'engagent que moi; il est bien triste d'être obligé vous rapeller par cette phrase que vous êtes responsables et autonomes, que vous ne devez pas "boire" mes parôles (vous inquiètez pas, je fais confiance à votre sens critique de "p'tit con de surfeurs"). C'est ce genre de petites phrases qui humilient chaque jour un peu plus l'individu en supposant qu'il n'est plus responsable.
A plus en montagne. désolé pour la longueur du message, mais fallait ksa sorte.
Tiens j'en profite pour inviter ceux qui le veulent à la réunion du surf-alpinisme au CAFisère rue felix viallet à grenoble vendredi à 20h. La présentation la plus extrême que le club alpin français ai connu, par sa section la plus freestyle dans le "ressemblage à rien"!!! Pour ceux qui s'en battent les couilles de la rando, y'a de la bibine!
inscrit le 27/12/01
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