L’Oisans, les Ecrins, la Bérarde… depuis toujours nous connaissons cette région. La Bérarde, c’est ce charmant petit village au bout de la vallée du Vénéon, coupé du monde l’hiver, ne possédant qu’un seul habitant annuel.
Depuis quelques temps déjà, une idée boue dans ma tête, celle de dormir au sommet de la Tête de la Maye, splendide belvédère surplombant le village, d’où l’ont admire les faces sud de la Meije et du Rateau, le Pavé, le Pic Gaspard, le Pic Nord des Cavales, la Grande Ruine, le Pic Bourcet, la face ouest du Dôme des Ecrins, l’Ailefroide, les Bans, la Cime de l’Encoula, l’Aiguille de la Bérarde, la Tête des Fétoules, la Muzelle, ce magnifique panorama étant clôturé pas le Rouget.
L’envie grandissante de réaliser ce projet, lorsque j’appris que pour la semaine du 15 août le beau temps serait présent le mardi et le mercredi, je n’hésita pas une seconde pour proposer à mon frère cette escapade. Quelque peu inquiet au sujet du bivouac et de la température, il fût tout de même conquit par l’idée, et c’est ainsi que le mardi matin, je le rejoignit à Lyon pour partir.
Le temps était gris, et les nuages épais, ne laissant passer que de timides rayons de soleil, comme sur cette photo prise sur l’autoroute à l’approche de Grenoble.
Nous avons gardé ce ciel jusqu’à être arrivé quelques 15 Km avant Bourg d’Oisans, là où le ciel nous attendait avec son bleu si pur, sans nuage ni brume. Après un cours ravitaillement, nous sommes repartis, traversant les communes de Vénosc et de Saint Christophe en Oisans, pour retrouver au bout de la route le parking de la Bérarde.
Nous avons fait un rapide tour du village, prévenant le PGHM de notre nuit là haut (n’oubliez pas qu’ils aiment être informés des sorties en montagne), et photographiant l’objectif de cette nuit, au côté de la petite chapelle de la Bérarde : la Tête de la Maye (2518 m d’altitude – 800 mètres de paroi).
Mais comme il n’était que midi, nous avons emprunté le sentier du Refuge du Chatelleret. Lors de la progression, nous avons redécouvert la splendide moraine qui s’élève dans le Vallon de Bonnepierre, surveillé de haut par le Dôme des Ecrins.
Puis plus loin, après avoir dépassé le dernier gros virage du vallon, s’ouvrait devant nous le plus beau mur des Ecrins : La majestueuse face sud de la Meije.
Depuis le refuge, la vue est splendide, devant…
…Comme derrière, avec la Cime de l’Encoula et l’Aiguille de la Bérarde
Un peu plus loin nous retrouvons les rochers que nous aimions escalader plus jeune, et le plaisir est toujours là.
Aux alentours de 15h, nous redescendons, non pas jusqu’au village, mais jusqu’au chemin de la Tête de la Maye. Dès le début de l’ascension le chemin est très abrupt, et l’on prend rapidement de l’altitude. Puis il faut passer quelques dalles, souvent équipées de cables, ne présentant que très peu de problème malgré nos sacs de 12 Kgs environ. Sur le chemin, la vue est toujours si belle, avec à porté de main le Dôme des Ecrins.
Le village semble minuscule vu d’en haut.
Dernière difficulté, une cheminée pentue, mais encore une fois, équipée. Toutefois, nous sommes plus souvent loin du câble et hors du chemin, afin de laisser place à la descente des derniers, mais la progression reste facile
Enfin le sommet ! A gauche la Meije, en face le Dôme des Ecrins, et derrière nous le soleil qui commence à disparaître.
Nous avons terminé l’installation du bivouac…
… Place à la Méditation !
Le soleil se couche, la lune s’élève derrière l’Ailefroide.
Les premières couleurs du coucher de soleil et les sommets s’embrasent. (l’Ailefroide et l’Aiguille de la Bérarde).
Devant ce spectacle tant désiré, nous avons bien mérité ce repas en altitude avec au fond la Meije.
Le Pic Bourcet, le Dôme accompagné de l’Ailefroide, puis le Dôme seul, nous offre un spectacle inoubliable, une couronne aux couleurs vives, un rouge profond.
Il fait froid désormais, nous testons le Bivouac.
La nuit tombe doucement, et la lune laisse paraître les reliefs, tandis que le soleil finit de se coucher.
Le seul son qui parvient ici n’est autre que le ronflement du torrent des Etançons, mais le silence domine. Je ne dormirais que 2 heures environ, mon frère le double. Mais pendant qu’il est endormi, aux alentours de 4h30, je m’assois, toujours blotti dans mon duvet, et j’observe à l’œil nu les alpinistes qui débutent leur ascension de la Meije, grâce à la lueur de leur frontale. J’aperçois également une cordée au pied de la face ouest du Dôme des Ecrins, paroi très délicate.
Délaissé par la Lune, le ciel regorge d’étoiles, et notamment la constellation d’Orion, qui s’appuie contre le sommet du Dôme.
Le soleil se lève à 6h46, mais à l’horizon ! Il fait déjà clair à cette heure-ci…
…Mais il faut attendre encore 1h pour apercevoir les premières rougeurs sur les Bans…
…et le Râteau profiter du soleil du matin.
Nous avons plié nos affaires, rangé le bivouac, fait nos sacs, et pris un rapide petit déjeuner.
Il est donc temps de faire une photo souvenir du matin, avec derrière nous la Cime de l’Encoula et l’Aiguille de la Bérarde.
Enfin le soleil se montre, et les prises de photos deviennent fréquentes ! Je n’en mettrais qu’une. Dur de faire un choix, nous aurons pris en tout près de 170 photos !
Petite photo insolite ! Si on m’avait dit un jour que je sauterais par-dessus le col des Ecrins, je ne l’aurai jamais cru !
De nouveau, la méditation reprend sa place.
Face au soleil et au vallon de Bonnepierre, je m’imprègne du vide et du paysage.
Alors c’est la descente qui débute, mais très vite nous sommes stoppés par un tout autre spectacle : des chamois ! En tout nous en verrons une trentaine. Voilà deux photos : sur la deuxième on peut voir le chamois à gauche du kern, dos au Dôme des Ecrins (photo magnifique avec ses vraies dimensions).
Nous sommes sous le sommet, et nous prenons une ultime photo de la Meije.
Après quelques minutes nous apercevons la Bérarde…
… et retrouvons la cheminée de la veille.
Une fois au village, nous posons nos sacs contre un muret et nous voilà assis sur une terrasse entrain de déguster un bon Coca !! Après ce petit plaisir, nous regagnons la voiture sur le parking, et prenons une dernière photo du sommet qui aura accueilli notre bivouac.
Il y a longtemps que j’en rêvais, et enfin nous avons réalisé ce rêve. Les photos sont là pour témoigner du spectacle merveilleux que nous a offert la montagne, mais elles restent insuffisantes pour transmettre l’émotion et la grandeur du moment. Chaque seconde était unique et différente, au sein de ces montagnes que l’ont crois figés, mais que le soleil et le temps mettent en mouvement.
Je vous souhaite à tous une bonne continuation, en espérant que l’esquisse de notre périple vous aura plu, et que vous aurez appréciez en partager le récit.
A très bientôt.
Aurélien alias GangstaRhymes
Depuis quelques temps déjà, une idée boue dans ma tête, celle de dormir au sommet de la Tête de la Maye, splendide belvédère surplombant le village, d’où l’ont admire les faces sud de la Meije et du Rateau, le Pavé, le Pic Gaspard, le Pic Nord des Cavales, la Grande Ruine, le Pic Bourcet, la face ouest du Dôme des Ecrins, l’Ailefroide, les Bans, la Cime de l’Encoula, l’Aiguille de la Bérarde, la Tête des Fétoules, la Muzelle, ce magnifique panorama étant clôturé pas le Rouget.
L’envie grandissante de réaliser ce projet, lorsque j’appris que pour la semaine du 15 août le beau temps serait présent le mardi et le mercredi, je n’hésita pas une seconde pour proposer à mon frère cette escapade. Quelque peu inquiet au sujet du bivouac et de la température, il fût tout de même conquit par l’idée, et c’est ainsi que le mardi matin, je le rejoignit à Lyon pour partir.
Le temps était gris, et les nuages épais, ne laissant passer que de timides rayons de soleil, comme sur cette photo prise sur l’autoroute à l’approche de Grenoble.
Nous avons gardé ce ciel jusqu’à être arrivé quelques 15 Km avant Bourg d’Oisans, là où le ciel nous attendait avec son bleu si pur, sans nuage ni brume. Après un cours ravitaillement, nous sommes repartis, traversant les communes de Vénosc et de Saint Christophe en Oisans, pour retrouver au bout de la route le parking de la Bérarde.
Nous avons fait un rapide tour du village, prévenant le PGHM de notre nuit là haut (n’oubliez pas qu’ils aiment être informés des sorties en montagne), et photographiant l’objectif de cette nuit, au côté de la petite chapelle de la Bérarde : la Tête de la Maye (2518 m d’altitude – 800 mètres de paroi).
Mais comme il n’était que midi, nous avons emprunté le sentier du Refuge du Chatelleret. Lors de la progression, nous avons redécouvert la splendide moraine qui s’élève dans le Vallon de Bonnepierre, surveillé de haut par le Dôme des Ecrins.
Puis plus loin, après avoir dépassé le dernier gros virage du vallon, s’ouvrait devant nous le plus beau mur des Ecrins : La majestueuse face sud de la Meije.
Depuis le refuge, la vue est splendide, devant…
…Comme derrière, avec la Cime de l’Encoula et l’Aiguille de la Bérarde
Un peu plus loin nous retrouvons les rochers que nous aimions escalader plus jeune, et le plaisir est toujours là.
Aux alentours de 15h, nous redescendons, non pas jusqu’au village, mais jusqu’au chemin de la Tête de la Maye. Dès le début de l’ascension le chemin est très abrupt, et l’on prend rapidement de l’altitude. Puis il faut passer quelques dalles, souvent équipées de cables, ne présentant que très peu de problème malgré nos sacs de 12 Kgs environ. Sur le chemin, la vue est toujours si belle, avec à porté de main le Dôme des Ecrins.
Le village semble minuscule vu d’en haut.
Dernière difficulté, une cheminée pentue, mais encore une fois, équipée. Toutefois, nous sommes plus souvent loin du câble et hors du chemin, afin de laisser place à la descente des derniers, mais la progression reste facile
Enfin le sommet ! A gauche la Meije, en face le Dôme des Ecrins, et derrière nous le soleil qui commence à disparaître.
Nous avons terminé l’installation du bivouac…
… Place à la Méditation !
Le soleil se couche, la lune s’élève derrière l’Ailefroide.
Les premières couleurs du coucher de soleil et les sommets s’embrasent. (l’Ailefroide et l’Aiguille de la Bérarde).
Devant ce spectacle tant désiré, nous avons bien mérité ce repas en altitude avec au fond la Meije.
Le Pic Bourcet, le Dôme accompagné de l’Ailefroide, puis le Dôme seul, nous offre un spectacle inoubliable, une couronne aux couleurs vives, un rouge profond.
Il fait froid désormais, nous testons le Bivouac.
La nuit tombe doucement, et la lune laisse paraître les reliefs, tandis que le soleil finit de se coucher.
Le seul son qui parvient ici n’est autre que le ronflement du torrent des Etançons, mais le silence domine. Je ne dormirais que 2 heures environ, mon frère le double. Mais pendant qu’il est endormi, aux alentours de 4h30, je m’assois, toujours blotti dans mon duvet, et j’observe à l’œil nu les alpinistes qui débutent leur ascension de la Meije, grâce à la lueur de leur frontale. J’aperçois également une cordée au pied de la face ouest du Dôme des Ecrins, paroi très délicate.
Délaissé par la Lune, le ciel regorge d’étoiles, et notamment la constellation d’Orion, qui s’appuie contre le sommet du Dôme.
Le soleil se lève à 6h46, mais à l’horizon ! Il fait déjà clair à cette heure-ci…
…Mais il faut attendre encore 1h pour apercevoir les premières rougeurs sur les Bans…
…et le Râteau profiter du soleil du matin.
Nous avons plié nos affaires, rangé le bivouac, fait nos sacs, et pris un rapide petit déjeuner.
Il est donc temps de faire une photo souvenir du matin, avec derrière nous la Cime de l’Encoula et l’Aiguille de la Bérarde.
Enfin le soleil se montre, et les prises de photos deviennent fréquentes ! Je n’en mettrais qu’une. Dur de faire un choix, nous aurons pris en tout près de 170 photos !
Petite photo insolite ! Si on m’avait dit un jour que je sauterais par-dessus le col des Ecrins, je ne l’aurai jamais cru !
De nouveau, la méditation reprend sa place.
Face au soleil et au vallon de Bonnepierre, je m’imprègne du vide et du paysage.
Alors c’est la descente qui débute, mais très vite nous sommes stoppés par un tout autre spectacle : des chamois ! En tout nous en verrons une trentaine. Voilà deux photos : sur la deuxième on peut voir le chamois à gauche du kern, dos au Dôme des Ecrins (photo magnifique avec ses vraies dimensions).
Nous sommes sous le sommet, et nous prenons une ultime photo de la Meije.
Après quelques minutes nous apercevons la Bérarde…
… et retrouvons la cheminée de la veille.
Une fois au village, nous posons nos sacs contre un muret et nous voilà assis sur une terrasse entrain de déguster un bon Coca !! Après ce petit plaisir, nous regagnons la voiture sur le parking, et prenons une dernière photo du sommet qui aura accueilli notre bivouac.
Il y a longtemps que j’en rêvais, et enfin nous avons réalisé ce rêve. Les photos sont là pour témoigner du spectacle merveilleux que nous a offert la montagne, mais elles restent insuffisantes pour transmettre l’émotion et la grandeur du moment. Chaque seconde était unique et différente, au sein de ces montagnes que l’ont crois figés, mais que le soleil et le temps mettent en mouvement.
Je vous souhaite à tous une bonne continuation, en espérant que l’esquisse de notre périple vous aura plu, et que vous aurez appréciez en partager le récit.
A très bientôt.
Aurélien alias GangstaRhymes
inscrit le 09/11/04
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