Profil du testeur :
39 ans | 1,90m | 85kg | Expert | Gélos Taille testée :
191 Acheté :
370€ d'occasion Conditions du test :
Freeride sur tous les neiges, pentes raides, pistes
Je cherchais depuis un moment des skis freeride avec un shape imposant et donc un patin supérieur à 115 mm. Grâce aux petites annonces de Skipass, j’ai trouvé ces Black Crows Sevun de 2015 qui n’avaient jamais été montés. Les avis étant positifs et relativement unanimes, je me suis laissé tenter par ces gros skis bleus. Après les avoir testé sur tous types de neige, il est temps de rendre compte !
Du côté technique :
Tout d’abord au niveau des mensurations, on est sur des gros gun freeride de 117 mm au patin avec une spatule de 146 et un tail de 136. La construction est un sandwich avec un noyau bois (peuplier/okoumé) renforcé avec des fibres de verres bi-axiales et triaxiales.
Avec un bon rocker très large et de 15cm en longueur à la spatule et un tail juste relevé, le cambre est classique. Le rayon pour ces skis imposants est de 23 m.
Au niveau de la semelle bicolore (cf photo), c’est du Ptex 2000 donc a priori pas le plus résistant…Produit en une seule taille de 191 cm, la paire de skis pèse 5kg.
Mon expérience :
La première prise en main m’a fait dire que ces gros skis ne sont assez légers au vu de leurs dimensions plus que généreuses. Montés avec des Salomon Warden 13, la paire pèse 7 kg. Le design répétitif des topsheet de la gamme du fabricant clive les avis. Pour ces Sevun, j’apprécie ce bleu lumineux dominant mis en relief par le graphisme géométrique.
Sur la piste, entre 2 hors-pistes :
Une fois chaussés, je tape du pied pour tester la rigidité du rocker et là, la spatule vibre très peu. Lors de ma première descente sur une neige damée fraîchement, j’ai été plutôt bluffé par la capacité des skis à se mettre sur les carres. Avec 117 mn sous le pied, l’accroche est très bonne : ils tiennent extrêmement bien dans des grandes courbes du moment que les cuisses sont suffisamment puissantes. A vitesse moyenne, on est plus sur une conduite en dérapage et ce n’est pas surprenant car ce n’est pas leur terrain de prédilection ! Il est clair qu’il faut leur rentrer un peu dedans et exercer de bonnes pressions. On peut vraiment tailler la piste avec de bons appuis et on a une précision de conduite indéniable.
Sur neige trafollée souple ou dure :
Le fabricant les qualifie de « véritable fauve du dénivelé » : j’utiliserai aussi le terme de buldozer car avec ce shape alpin, la belle longueur de carre permet de réduire à néant tous les reliefs poudreux déjà tracés. Les irrégularités de terrain sont bien absorbées et on traverse tout sans difficultés. Sur de la trafollée croûtée/gelée et même en appui languette, pas de risque de passer sous la couche dure, le rocker et la spatule font un beau boulot et on est jamais pris en défaut !
Freeride :
Lorsque les spatules entrent dans la poudreuse, ces skis accélèrent très rapidement et ne s’enfoncent très modérément. J’ai de suite aimé cette portance XXL couplée à une belle agilité qui permet de la réactivité pour éviter tout obstacle. Bon, pour les journées de neige au milieu des sapins, ce n’est pas les meilleurs skis pour du slalom d’arbres (23m de rayon, hein !) mais avec un peu d’énergie, j’ai me suis bien fait plaisir durant tout un week-end très neigeux et donc en forêt.
Sur les pentes raides et/ou engagées, ces skis m’ont de suite donné confiance de par leur stabilité à toute épreuve. Le patin est très rigide et le tail juste relevé permet de déclencher les virages facilement tout en assurant une accroche terrible. Le dernier couloir de 1OOOm de dénivelé et de 40° de moyenne avec différentes neiges a été un pur plaisir!
Leur poids modéré permet de prendre de belles impulsions lorsqu’il s’agit de franchir un obstacle ou de voler sur quelques mètres. Mes fixations sont montées parfaitement centrées sur les skis et après de multiples tests, les réceptions de saut sont vraiment très saines : les skis ont une relance immédiate. Minimisant systématiquement le nombre de virages, la puissance de ces armes de freeride peut s’exploiter sans limites. J’aime la vitesse dans les espaces vierges et ils ne demandent que cela ! Ok je suis bien préparé physiquement mais ces Sevun ne sont pas fatiguant pour une grosse journée de pow et de dénivelé négatif.
Les matériaux et la durabilité :
Que ce soit sur des journées féériques ou plus pauvre en neige fraîche, les skis rencontrent forcément du minéral en freeride et là un peu de déception sur la qualité de la semelle. Les deux premiers impacts simultanés ont fait deux longues rainures qui ont fait apparaître les fibres posées sur le noyau. Un passage plus tard sur un petit bout de crête rocheuse a fait une longue marque blanche sur la semelle bleue avec un effet de résine plissée (cf photo). Quand toute la semelle part à un endroit, on voit qu’elle n’est pas trop épaisse. Je n’ai pas mesuré mais c’est autour des 2 mm. Le ptex2000 ne vaut pas le ptex4000 de mes Atomic Charter ou de mes Duret Moutain GL.
Le second point faible est le manque de résistance du top sheet. Après 3 sorties, les bords de ski étaient déjà bien biseautés (cf photo). Les chocs inhérents entre les skis ne leur font pas du bien et les rayures se voient de suite. Après ça reste de l’esthétisme alors la qualité de la semelle me dérange plus.
Ce modèle n’est plus produit mais ils se trouvent encore d’occasion et je comprends les quelques avis qui regrettait la non reconduction des Sevun. Le touché de neige et la portance sont excellents, la puissance du shape et du flex ne montrent pas de limites et la conduite est précise donc banco, je les adore ! La qualité des matériaux conduit à ce que je n’attribue pas la notation parfaite mais je les conseille tout de même vivement à tout freerideur expérimenté cherchant des skis athlètes qui donnent de suite une belle confiance dans toutes les pentes !
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