Test Aluflex 188 2010

Le 188 est un modèle emblématique d'Aluflex. Dessiné par Denis Rey : Shark nose, talon plat, gros cambre et rayon de 26m. Je le récupère en me disant "un petit ski sympa pour le dur" Le flex me faira douter. Un bon XL...

À la mi saison, j'ai déjà quelques semaines de ski dans les jambes et je décide de tester l'engin à La Grave. La neige est ferme mais froide, les bosses pas trop formées. Je me lance dans Chancel sans préambule, convaincu que ce n'est pas un petit ski qui va faire la loi. 20 courbes plus loin et déjà arrêté, cuisses fumantes et désarroi imprimé sur le visage, je comprends que la descente sera longue.

Le ski est une petite barre, et on sent tout de suite que la conduite glissée en terrain naturel n'est pas pour lui plaire. Il faut le faire couper mais voilà, à faible allure il demande de l'angle et une charge conséquente pour être déformé. Il n'a que faire de vos épaules dans la pente, alors rentrez lui dedans ! Il tirera droit au moindre relâchement de votre part, difficile ensuite de lui reprendre les rênes. Les travers sont musclés.

Une fois le comportement du ski intégré, la seule variable dans votre équation est la batterie de vos cuisses. Celle ci défile malheureusement aussi vite que celle d'un iPhone à 0°C. Une fois épuisée, il vous fera regretter de l'avoir sorti de sa cave. Pause obligatoire.

Sur piste l'accroche est redoutable (79mm patin), le comportement est feutré, et la dérive devient plus envisageable. Beaucoup moins fatiguant, il est alors possible de lâcher du lest sans se faire peur. On profite du rebond sourire aux lèvres. Les limites du raisonnable sur piste ouverte sont atteintes bien avant celle du ski.

Vous l'aurez compris, c'est un ski sans technologie facilitante, qui donne seulement s'il reçoit, à ceux qui se souviennent que le ski est un sport et pas un jeu. Un presque pistard avec une spatule redessinée pour la liberté. Un flex plus adapté a mon poids et mon niveau serait profitable, mais un petit coup de fouet de temps à autre ne fait pas de mal. Je le sors pour me faire mal aux jambes et rester humble. Avec le temps, j'ai appris à l'aimer. Il remplace mon Titan Blizzard avec lequel il a quelques traits de caractère commun. Je n'ai encore jamais connu d'insomnie après une journée dessus.