La décision du Conseil d'Etat était attendue aujourd'hui, suite à l'audience qui s'était tenue mercredi à Paris : les stations n'ouvriront donc pas pour Noël. Les acteurs des territoires de montagne (Domaines Skiables de France, l'Association Nationale des Maires des Stations de Montagne, Syndicat national des moniteurs du ski français, départements, régions,...), s'étaient pourtant mis en ordre de bataille pour défendre leurs intérêts face aux annonces gouvernementales de novembre, mais leurs arguments n'ont donc pas été suffisants pour inciter le Conseil d'Etat à suspendre l’interdiction d'ouverture des remontées mécaniques à se mettre en route pour les vacances de Noël.
Les défenseurs des remontées mécaniques pointaient de leur côté qu'une ouverture des stations n'engendrerait pas de flux supplémentaires par rapport aux rassemblements inhérents aux fêtes de fin d'année, les clients se déplaçant essentiellement en famille, et que le ski est actuellement la seule activité de plein air se trouvant interdite. D'autre part, les professionnels des stations ont également abordé le sujet de l'accidentologie, et ont défendu que 95% des accidentés sont pris en charge par des médecins de ville, 5% uniquement se tournant donc vers les structures hospitalières privées ou publiques.
Les motivations étaient essentiellement économiques pour les acteurs du milieu : après une fin de saison 2020 tronquée, et des prévisions de fréquentations en baisse pour Noël même en considérant le scénario d'une ouverture des remontées, le secteur hier jouait son va-tout pour sauver un période qui représente d'ordinaire 20¨% de son chiffre d'affaire. Il faudra donc désormais tenter de sauver les vacances de février et peut-être pouvoir envisager une ouverture conjointe des remontées et des bars et restaurants, toujours également fermés. Le Conseil d'Etat a bien reconnu de son côté le préjudice économique qui se profile pour les stations, mais la situation sanitaire reste actuellement très préoccupante, et cela au sein même des territoires de montagne.
Par l’ordonnance de ce jour, le juge des référés rejette cette demande. Il constate que la mesure contestée aura des effets économiques certes très importants pour les zones concernées. Toutefois, il relève que l’épidémie de covid-19 se maintient à un niveau élevé, qui crée une forte pression sur le système de santé, notamment dans les régions où se pratiquent les sports d’hiver. Il juge ainsi que la mesure contestée, qui a pour objectif de limiter les contaminations supplémentaires occasionnées par des flux importants de déplacements, ne porte pas une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés invoquées par les requérants, et notamment à la liberté d’entreprendre.
Reste à espérer que les indicateurs soient favorables en janvier, car si les chiffres des hospitalisations et des réanimations sont actuellement en baisse et proche des objectifs annoncés par Emmanuel Macron pour valider une étape de déconfinement (3000 réanimations), les objectifs en termes de contaminations sont loin d'être atteints, avec 14 000 nouveaux cas journaliers au 9 décembre pour un objectif de 5000 contaminations. Les annonces gouvernementales faites hier attestent du caractère inquiétant de la situation, avec un déconfinement durci par rapport à ce qui avait été envisagé début décembre.
Notons enfin que Jean Castex, en visioconférence depuis Matignon, a évoqué lors d'une réunion avec les acteurs de la montagne ce matin la possibilité d'une ouverture le 7 janvier. Un scénario qui n'amputerait donc la saison "que" des vacances de Noël, sous réserve, évidemment, que les indicateurs sanitaires soient dans le vert.
Car c'est bien là l'essentiel, comme nous l'ont rappelé les 2 confinements et la limite du rayon d'un km pour les déplacements liés à l'activité physique : la montagne reste ouverte et accessible, la neige est bien présente, et les domaines de ski de fond sont ouverts : les ingrédients restent donc réunis pour passer de belles fêtes de fin d'années en montagne en attendant des jours meilleurs pour les stations de ski.
18 Commentaires
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Sans personne, le top !
Si les domaines skiables avec des remontées mécaniques qui tournent vous dégoutent à ce point alors il y a pleins d'endroits ou aller.
Rien n'a jamais empêché de faire du ski de rando en dehors des domaines skiables.
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Franchement aucune cervelle, aucune réflexion, juste des décisions imposées par des types vivant très loin des montagnes et n'en ayant visiblement rien à faire.
C'est là qu'on voit que les acteurs de la montagne ne peuvent rien faire face à un trio n'y connaissant absolument rien à la montagne et qui en a aussi strictement rien à foute.
Le covid n'aime pas le métro, les trains, les bus bondés, les supermarchés...il aime le ski et c'est le seul endroit ou il prospère...décisions complètement absurdes et ridicules.
Et le pire c'est que leur absurdité déteint sur les pays voisins...même ceux hors ue.
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D'accord avec Antoine.
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