La saison de ski alpin est désormais officiellement terminée en France. Comme chaque année nous vous proposons un retour sur les conditions météorologiques et d'enneigement de cette saison hivernale au sens "large" (d'octobre à début mai).
Depuis l'an dernier on développe cela en deux articles différents cette année. Le premier, présenté ici, traitera des Pyrénées, Massif-Central, Vosges et Jura. Le second article évoquera lui, d'ici quelques jours, l'ensemble de l'arc alpin français (Nord comme Sud). Bonne lecture.
Durant une bonne partie du mois de septembre, mais également en octobre : les conditions sont restées calmes, sèches et très douces sur le massif. De manière un peu plus durable ici que sur les autres massifs, que nous évoquerons plus tard, puisque le temps généralement sec et ensoleillé s'est prolongé pratiquement jusqu'en novembre.
L'anticyclone, bien ancré sur le pays, jusqu'au 20-25 octobre a en effet continué à exercer son influence sur a chaîne pyrénéenne durant une bonne partie du mois de novembre avec simplement de petits saupoudrages sur le massif. Il faudra attendre le 20-22 novembre pour voir le premier épisode neigeux significatif de la saison se mettre en place comme bien visible sur la nivose ci-dessous. Nivose qui témoigne également de la grande douceur observée mi-novembre. On note que cet épisode neigeux de dernière décade de novembre permet l'installation, enfin, de la sous-couche de la saison … à haute-altitude (au-dessus de 2200/2400 mètres) seulement.
On peut alors estimer et espérer, à juste titre puisque ce sera le cas dans les Alpes (nous le verrons lors de notre deuxième article), que la saison est lancée… Faux espoir, bien au contraire !
Durant les dix premiers jours de décembre le courant d'Ouest est bien perturbé sur l'ensemble de l'hexagone. Mais il est souvent piloté par un anticyclone espagnol gardant ses racines subtropicales et s'accompagnant ainsi d'un air très doux sur nos Pyrénées. Les perturbations peinent souvent à "rentrer" sur l'ensemble de la chaîne concernant surtout sur le piémont, s'asséchant sur l'Est du massif et s'accompagnant d'un air très doux.
Au 10 décembre l'enneigement est ainsi clairement très maigre à l'échelle du massif. Les hautes-pressions se décalent temporairement quelques jours plus tard (autour du 11-13 décembre) pour voir la neige faire un retour appréciable...à quelques jours des vacances de Noël. Le courant de Nord-Ouest devient en effet plus dynamique et frais, mais les précipitations peinent une nouvelle fois à atteindre les Pyrénées-Orientales où la sécheresse s'amplifie de mois en mois et n'épargne pas les domaines skiables qui manquent cruellement de neige naturelle.
Malheureusement c'est à nouveau un espoir éphémère puisque les hautes pressions ibériques pilotent à nouveau, jusqu'au début d'année 2024, un flux de Nord-Ouest à Ouest majoritairement anticyclonique sur ce massif avec une grade douceur à la clef. On se retrouve alors au 1er janvier avec un enneigement famélique pour la période et des versants Sud dépourvus de neige jusqu'à des altitudes très élevés pour la période.
Un changement net de situation météorologique se produit entre le 5 et le 8 janvier en Europe (coup de froid sur le Nord du pays), avec la mise en place durant 72h d'un courant de Nord bien froid sur les Pÿrénées s'accompagnant de giboulées de neige, parfois fréquentes et marquées, jusqu'en vallées. L'enneigement repart à la hausse... mais on partait de bas. Les températures se radoucissent ensuite progressivement, indiquant que ce coup d'hiver était bien éphémère, avec une succession de nuits sans gel en altitude et des températures largement positives en journées jusqu'en haute-montagne en fin de mois de janvier. Un exemple parmi tant d'autres, au Pic du Midi (65-2877 mètres) : du 24 au 29 janvier, les températures y sont restées positives. Une telle série est inédite en janvier dans cette station ouverte en 1878. Auparavant, les séquences sans gelées en janvier n'avaient jamais dépassé trois jours d'affilée. Les conditions d'enneigement deviennent souvent proches des records bas pour la période fin-janvier/début février comme le graphique de gauche ci-dessous, représentant la quantité de neige totale sur l'ensemble de la chaîne en témoigne. Ce manque de neige est encore plus flagrant du côté de la Cerdagne où seules des bandes de neige artificielles permettent la pratique du ski en ce cœur de saison du côté des stations du secteur comme la vue satellite ci-dessous, à droite, en atteste.
La situation météorologique évolue vers le 08-10 février. Les dépressions descendent beaucoup plus bas en latitude et impactent largement le massif durant quelques jours. Courant de Sud à l'avant, enneigeant la partie frontalière, puis courant de Nord à l'arrière : les hauteurs de neige repartent à la hausse, mais l'on partait de tellement bas... et une nouvelle poussée anticyclonique vient encore ramener de la douceur et un temps sec dégradant encore et toujours les conditions d'enneigement au coeur des vacances de février parfois difficiles dans de nombreuses stations.
Il faudra alors attendre la toute fin du mois de février pour voir l'épisode neigeux le plus conséquent de la saison concerner les Pyrénées, en particulier l'extrême Ouest de la chaîne (pays-Basque/Béarn) où les cumuls sont importants entre le 25 et 28 février dépassant parfois aisément le mètre en altitude et atteignant localement le mètre 50 à la faveur d'un effet de barrage de Nord bien dynamique.
Jusqu'au 11 mars, les dépressions continuent de plonger très à l'Ouest en Europe (îles britanniques, proche Atlantique, Méditerranée, péninsule ibérique) pilotant des perturbations sous différents types de flux sur le massif. Les conditions d'enneigement continuent ainsi de s'améliorer, enfin, sur l'ensemble de la chaîne en particulier sur le versant frontalier de l'Espagne lorsque le flux pivote au Sud. Au 10 mars l'enneigement tend même à se rapprocher des valeurs de saison à l'échelle du massif ... fait inespéré 3 semaines auparavant !
Et puis, revoilà notre anticyclone et sans douceur incroyable jusqu'au 25 mars où des conditions dignes d'un mois de mai prennent le relais et provoquent une fonte marquée du manteau neigeux à toutes altitudes. Mais les conditions hivernales n'ont pas dit leur dernier mot !
A la toute fin du mois de mars, c'est un "effet de yoyo" permanent qui va prendre le relais jusqu'à mi-avril. La raison ? Des dépressions dynamiques s'enfoncent très bas en latitude et pilotent, à l'avant, un flux de Sud ramenant de l'air très doux en provenance du Maghreb mais rabattant, à l'arrière, un flux de Nord beaucoup plus frais et humide. On alterne ainsi entre phases neigeuses, parfois jusqu'en vallées, et coups de siroccos provoquant tune fonte remarquable accentuée par le sable présent dans l'atmosphère
Difficile dans ce grand chamboulement permanent de trouver le bon créneau de station de ski… qui reviendra, de manière plus durable, sur la seconde quinzaine d'avril grâce à un temps durablement frais, nuageux, s'accompagnant de giboulées de neige jusqu'à basse-altitude. Problème ? La sous-couche est souvent absente, hormis en haute-montagne, et limite ainsi les possibilités de ski tandis que les stations ont souvent déjà fermé leurs portes.
Difficile d'y croire si vous vous trouvez ailleurs en France mais oui l'automne et l'hiver ont été plutôt secs sur ce massif comme la carte de gauche en témoigne ... à l'inverse de ce qui a été observé ailleurs en France. En effet, on rappelle que l'humidité de début d'hiver (de fin-octobre à début février) a souvent été apporté par un courant d'Ouest piloté par un anticyclone sur l'Espagne et donc protégeant souvent la chaîne pyrénéenne. Ce fut particulièrement le cas, une nouvelle fois, sur l'extrême Est de la chaîne comme bien visible sur les deux bassins versants des grandes rivières du secteur parfois dépourvus presque totalement de neige en plein cœur du mois de février, ce qui est totalement exceptionnel !
La situation évolue, et tend même à s'améliorer, depuis le début du mois de mars mais cela n'a pas suffit à combler le déficit d'enneigement sur l'ensemble du massif. On est, actuellement, fin-mai avec un enneigement correct pour la période grâce à l'humidité observée depuis plusieurs semaines et un temps relativement "frais" bien en place depuis le 15 avril. Il fait suite à une période octobre/mi-avril particulièrement douce sur les Pyrénées, qui a contribué à dégrader fréquemment les conditions d'enneigement et de ski tout au long de a saison. Saison sauvée par la neige de culture, comme on l'a vu précédemment, dans de nombreuses stations cette année… encore !
Que dire jusqu'à la mi-octobre ? Pas grand chose, voire rien du tout. La moindre offensive neigeuse n'aurait de toute façon été qu'éphémère et anecdotique. L'été a même eu tendance à jouer les prolongations avec un temps sec et particulièrement doux, voire chaud, à la clef. Même les épisodes cévenols, impactant souvent le Sud du massif à cette période de l'année, ont été inexistants sur la première partie d'automne.
Puis, vers le 14-15 octobre : un profond et durable changement de temps se met en place à l'échelle du continent. Les hautes-pressions s'effacent et un courant perturbé, d'Ouest, s'installe. Il va alterner entre phases très humides, largement majoritaires, et courtes périodes d'accalmies jusqu'à la mi-décembre en gros. Durant ces deux mois les cumuls de précipitations sont très importants en particulier sur les reliefs exposés à ces flux d'Ouest à Nord-Ouest, faisant barrage au flux. On devine très bien les secteurs exposés sur la carte ci-dessous avec les sommets cantalous en pole position, puis la chaîne des Puys. A contrario, les cumuls sont moins importants en gagnant la Loire et la Haute-Loire en position relative d'abri sous ces flux d'Ouest.
Par moments donc le flux a pivoté au secteur Nord-Ouest, et s'est accompagné d'une masse d'air relativement fraîche permettant à la neige de s'inviter dès 1000/1200 mètres et de manière plus fréquente au-dessus de 1400/1600 mètres en particulier fin-novembre/début décembre où une couche de neige significative a pu se consituer sur les sommets de l'Ouest du massif.
Oui mais, cet ait originaire de l'Atlantique a trop souvent été bien doux durant cette longue séquence perturbé et le manteau neigeux a souvent subi jusque en haut des lessivages marquées et à la fin d'année 2023 ce sont plus les crues en vallées que les importantes quantités de neige en altitude qui ont fatalement fait la une de l'activité météorologue. Au 1er janvier 2024 l'enneigement est maigre partout, souvent nul en basse-montagne.
Le flux perturbé d'Ouest reprend d'ailleurs de plus belle en tout début d'année, alternant à nouveau entre phases neigeuses sur les sommets et fréquents épisodes pluvieux ne permettant pas la constitution du manteau neigeux encore et toujours.
Le déplacement de l'anticyclone vers les îles-britanniques autour du 10 janvier va rabattre les cartes. Le flux d'Est associé s'accompagne d'un air plus frais, mais sec, permettant aux stations de produire de la neige de culture (on se raccroche à ce qu'on peut…). Mais, la mise en place d'une goutte froide (dépression d'altitude) assez rapidement vers la Catalogne va piloter des remontées d'air humide avec la mise en place d'un épisode neigeux important sur l'Espinouse jusqu'à basse-altitude, puisque la photo ci-dessous a été prise vers 900 mètres d'altitude, les monts de Lacaune et l'Ouest des Cévennes. Il s'agit souvent de la plus importante chute depuis le début de saison sur ce Massif-Central. Episode éphémère puisque dès le 15-17 janvier un air plus doux remonte du Portugal et s'accompagne à nouveau de fréquentes pluies sur l'ensemble du massif, à toutes altitudes, mettant à mal le manteau neigeux.
A la faveur d'une poussée anticyclonique par l'Ouest ; les conditions se calment sensiblement sur la fin du mois de janvier et le début du mois de février. Les températures s'envolent, souvent comprises 6 à 10 degrés au-dessus des moyennes durant plusieurs jours. Ce qu'il reste de neige souffre et l'enneigement est quasiment nul vers le 8 février avant le retour de conditions plus perturbées à la faveur d'un effacement de l'anticyclone vers les Canaries et la mise en place de dépressions d'origine nordique sur l'Ouest du pays. Mais a hausse du manteau neigeux observée entre le 9 et le 13 févier est très éphémère. Ce mois de février est en effet sur le podium des plus doux jamais observés et les températures repartent vite à la hausse en milieu de mois faisant fondre la neige présente. On se retrouve vers le 22 févier, date correspondant habituelement au paroxysme de l'enneigement sur la tranche 1000/1800 mètres avec une absence quasi-totale de neige naturelle y compris sur les stations les plus élevées et favorisées du massif comme ici dans les couloirs du Sancy (63) où seule une langue de neige artificielle semble résister sur le bas du domaine.
Les hautes-pressions, d'origine subtropicales accompagnées d'un air sec et très doux, s'effacent ensuite pour la fin du mois de février. Jusqu'au 10 mars, date où le paroxysme de l'enneigement sera atteint sur la majeure partie du massif (hormis en Cévennes où il fut observé plus tôt, voire plus tard nous le verrons rapidement) les chutes de neige se succèdent là où se situent la plupart des stations du massif à savoir en Cantal, Puy de Dôme mais également dans l'Aubrac et sur le Nord-Est du massif. On relève jusqu'à 50 cm de neige vers 1400 mètres d'altitude et le mètre est, enfin, localement atteint vers 1700/1800 mètres.
Notons un épisode cévenol neigeux apportant de très importantes quantités de neige (localement 1 mètre 50 en 48h) du côté des Cévennes lozériennes, ardéchoises et gardoises autour du 9 mars au-dessus de 1200/1400 mètres. Le calme revient ensuite sur l'ensemble du massif, grâce au retour de l'anticyclone, jusqu'au 23-24 mars puis la "brèche" s'entrouvre une nouvelle fois sur le proche-Atlantique. Les dépressions défilent entre Irlande, France et Portugal pilotant de fréquents épisodes perturbés en flux de Sud concernant surtout les Cévennes mais impactant souvent l'Aveyron, le Cantal, la Loire et la Haute-Loire où de nouveaux épisodes de neige collante et humide s'y produisent.
Mais c'est probablement déjà trop tard … la plupart des stations ont fermé leur porte et, pour ceux qui souhaitent encore en profiter en ski de randonnée, il ne faut pas rater le créneau puisque la neige transforme très vite à cette période de l'année.
Après le coup de chalumeau, exceptionnel (fonte du manteau neigeux partout), de la première quinzaine d'avril ; les giboulées de neige s'invitèrent parfois jusqu'à basse altitude sur a deuxième quinzaine avec une fraîcheur non exceptionnelle mais durable qui s'installe. Elle fut de toute façon trop tardive pour la pratique des sports d'hier.
Au final cette saison 2023/22024 aura été bien trop douce et met clairement en évidence la difficulté de constitution d'un manteau neigeux durable à présent sur le massif. Il n'existe plus de période "sure" pour profiter de la neige ici puisque même fin--janvier/fin-février l'enneigement était souvent très famélique. Ici, peut-être plus qu'ailleurs, on ressent de manière exponentielle les conséquences du réchauffement climatiuqe où les hivers humides sont désormais trop doux pour que la neige s'accumule.
Et c'est un peu le même constat qui ressortira du bilan tiré de ces deux autres massifs de moyenne montagne que sont les Vosges et le Jura.
Ils ont, une nouvelle fois, souffert d'un hiver particulièrement doux bien que très humide par séquences. Pourtant tout avait commencé avec un temps très sec, comme partout ailleurs, jusqu'à la mi-octobre. Le changement de configuration météorologique opéré autour du 16-18 octobre a eu une nette influence sur les conditions rencontrées dans ces deux reliefs particulièrement exposés (en intégralité, aucun secteur n'est abrité) aux courants d'Ouest à Nord-Ouest qui ont pris le relais. Flux d'Ouest à Nord-Ouest qui ont été souvent dépressionnaires et assez dynamiques. En gros, les perturbations ont défile quasiment sans interruption jusqu'à la mi-décembre avec des cumuls de précipitations important à la clef sur deux mois glissants atteignant très localement plus de 1000 mm sur l'arc jurassien comme la carte ci-dessous en témoigne.
Mais, et qui plus est en ces temps où le réchauffement climatique s'accentuent ; les périodes humides sont désormais bien trop douces pour permettre la mise en place d'une couche de neige pérenne à ces altitudes (1100/1700 mètres) notamment sur ces reliefs vite exposés aux redoux (peu d'effet d'"abri" de vallées encaissées comme ce peut être le cas dans le massif alpin).
Dès lors, si la neige a fait des apparitions parfois claires vers la fin-novembre/début décembre notamment grâce à la bascule au flux de Nord-Ouest : la saison a eu du mal à démarrer. Et clairement, a t'elle vraiment démarré un jour ? On pourrait presque répondre "non" tant on a eu l'impression de traverser un éternel automne avec des intermèdes printaniers.
Au 7 décembre l'enneigement est tout à fait convenable avec par exemple 10-20 cm de neige vers 800/900 mètres et 30-50 cm vers 1200/1300 mètres environ ce qui suffit à la pratique de nos activités hivernales favorites. Oui mais voilà, le courant d'Ouest se radoucit ensuite et l'on se retrouve au vert mi-décembre pratiquement partout sous 1200/1400 mètres d'altitude mi-décembre avec des vacances de fin d'année déjà bien compliquées pour les stations du coin.
La douceur humide se maintient début janvier puis l'anticyclone se repositionne entre îles-britanniques et Scandinavie, ramenant une masse d'air beaucoup plus froide originaire de Russie. Si les températures plongent, enfin, bien en-dessous des moyennes de saison et retrouvent un niveau très hivernal ; les précipitations elles restent faibles et éparses. Au 9 janvier par exemple l'épaisseur de neige est très maigre du côté de la Bresse (88) tandis que l'épisode de froid est installé avec des températures restant négatives tout au long de la journée (pas de dégel).
Cet épisode de froid, favorable à la production de neige de culture, mais n'apportant pas d'épisodes neigeux naturel significatif prendra fin pour la dernière décade de janvier. Les perturbations font leur retour mais s'accompagnent d'une masse d'air beaucoup trop douces avec des températures 6 à 8 degrés au-dessus des moyennes de saison. Ce type de temps se prolongera en février, en étant un peu moins perturbé. Février qui se classera alors parmi les plus doux jamais observé. Clairement, au démarrage des vacances d'hiver il ne reste souvent sous 1300/1500 mètres que des langues de neige artififielles dans la plupart des domaines skiables comme on le voit ci-dessous à nouveau du côté de la Bresse (88).
Même si l'anomalie de températures n'atteint pas les excès du mois de février, avec 2 à 3 degrés au-dessus des moyennes à l'échelle du mois, mars aura été un nouveau mois remarquablement doux avec très peu d'assaut de l'hiver… le printemps est donc déjà là. En fin de mois, vers le 26-28 mars, la neige fait tout de même son retour jusqu'aux bas des domaines et permet d'espérer encore quelques descentes alors que les stations ferment déjà leur porte.
Les, deux, exceptionnels coups de chalumeaux dus à un flux de Sud particulièrement profond ramenant des masses d'air d'origine saharienne sur le pays les 7 et 14 avril viennent pratiquement mettre fin à toute présence de neige sur les Vosges et le Jura où seules des congères résistent. Cette fin d'enneigement régulier se produit ainsi à une date particulièrement précoce. Mais il faut dire qu'après un hiver peu enneigé ; le vent de Sud, le sable dans l'atmosphère, et des températures dépassant les +20 degrés jusqu'à 1100 mètres d'altitude durant deux week-ends consécutifs en sont les causes évidentes et il ne pouvait pas en être autrement dans ce contexte météorologique.
Mais, revirement de situation pour la deuxième quinzaine d'avril. Nos hautes-pressions (anticyclone) viennent se positionner entre Islande et îles-britanniques. Dans ce type de situation, l'air froid en provenance du Nord-Est de l'Europe a tout loisir pour descendre sur le pays avec Vosges et Jura qui se retrouvent en première ligne de ces advections fraîches. Si la sensation hivernal fut généralisée à l'échelle du pays : c'est bien sur ces deux massifs que l'anomalie de températures par rapport à la moyenne fut la plus marquée sur les deux semaines comme la carte ci-dessous en témoigne. Les gouttes froides associées ont produit des régimes de giboulées, fréquentes sur Vosges et Jura, avec en fait cette séquence de deux semaines qui aura été parfois la plus "hivernale" de toute cette saison 2023/2024 en terme de survenue d'épisodes neigeux jusqu'à basse-altitude. Au 25 avril par exemple la couche de neige atteint à nouveau les 10-20 cm dès 1100 mètres et l'on relève parfois 30 à 40 cm de neige vers 1300/1400 mètres d'altitude. Les stations ne réouvrent évidemment pas, mais certains ont pu sortir leur matériel de ski nordique ou de randonnée par endroits !
Bref, ce fut clairement une saison douce, humide, avec des assauts hivernaux parfois à contre-temps sur nos Vosges et notre massif jurassien.
2 Commentaires
Merci en tout cas pour ces explications claires ..
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Robella pas ouvert depuis decembre 2021 même leurs TK plein nord entre 1200 et 1440 m (qq pistes courtes mais pas mal et gens sympas)
après un long arret en décembre -début janvier :
Bugnenets ont fermé le 14 janvier !! (moins de 8 jours/saison avec le TK de pointes ouvert , uniquement des petits TK sinon )
Malgré qq enneigeurs Ste croix- Rasses a fermé le 21 janvier
Métabief a mieux tenu avec son paquet de canons
Sinon, je ne sais pas quand la Dole a ouvert/ fermé, si quelqu'un peut me le dire
Le sud Jurassien n'avait pas pris grand chose en 2° Qz d'avril mieux plus au nord et surtout les Vosges
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