Les Menuires, la station aux multiples visages

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Les Menuires, la station aux multiples visages

Côté pile, une architecture versatile. Côté face, la masse.
article Les menuires
Fanny Caspar
Texte :
Photos :
OT LES MENUIRES, Fanny Caspar

Des Menuires, on retient souvent l’image de son front de neige au pied des pistes, la Croisette et son architecture moderniste, ses bâtiments emblématiques des années 70 construits dans le cadre du Plan Neige, destiné à développer le tourisme hivernal et l’édification de stations skis aux pieds.

Pourtant, sur la route qui mène à la station et qui s’étend du sud au nord le long du Doron, les hameaux se succèdent et offrent un visage bien différent. Chalets de bois et de pierre, toits de loze, bachals, fours, moulins et autres oratoires authentiques et pittoresques s’offrent à la vue au détour d’un virage. Pas moins de 33 villages forment la commune des Belleville et presque autant de chapelles attirent le regard, nichés au coeur d’une large combe dont les sommets culminent à plus de 2000 mètres d’altitude. Preuve incontestable de la vie pastorale qui a régné ici de longues années, jusqu’à l’avènement de l’or blanc.

Et au milieu, coule une rivière…

Difficile de ne pas se laisser séduire par la beauté de cette vallée, éclairée de bon matin par les rayons du levant qui illuminent ses trésors (presque) cachés, à l’image du sanctuaire de Notre Dame de la Vie, posté en sentinelle au bord de la route, à hauteur du village de Saint-Marcel.

Au fond, les glaciers de Péclet, du Borgne et de Thorens se dressent, imposants. A gauche, encore à l’ombre, les pentes de Saint-Martin de Belleville s’ornent d’entrelacs laissés par les skieurs lors de la dernière chute de neige, il y a quelques jours à peine. Sur la droite, la montagne est plus sauvage. Moins visitée. Derrière le Cochet et plus au Sud vers Saint-Jean-de-Belleville, on devine un domaine immense à parcourir, pour qui aime la randonnée.

Ce n’est pas l’objet de ces deux jours de découverte, mais mon imaginaire s’emballe à la vision de ces pentes vierges dont il faudrait revenir explorer les beautés …

Le ski dans la peau (de phoque)

Pour l’heure, j’ai rendez-vous avec Victor Galuchot, freeskieur au sens propre du terme. Fils de moniteur, le skieur s’est épanouit sur ce territoire de 22.755 hectares qu’il connaît par cœur.

De solides bases d’alpin, une appétence certaine pour les tricks, un toucher de neige incomparable et la capacité à reconnaitre le terrain en un coup d’œil lui ont permis d’acquérir ses lettres de noblesse sur quelques compétitions de freeride et de se faire un nom. Mais c’est surtout sa passion pour le ski sous toutes ses formes et des rencontres successives qui l’ont mené vers le succès, jusqu’à la co-direction durant 8 ans de la série Bon Appétit réalisée avec un autre skieur du cru, Fabien Maierhofer.

Désormais, Victor transmet son savoir aux jeunes du groupe du Club des Sports de la station, « Freeski Belleville », et met sa notoriété au service de la prise de conscience des enjeux climatiques pour nos régions de montagne (voir les Films Conscience et Projet Zéro).

C’est sur ces montagnes que le skieur a tout appris, qu’il a engrangé l’expérience et la confiance nécessaires à la pratique du freeride, du côté de Gros Tougne, sur les pentes menant à Saint-Marcel, puis sur les barres rocheuses et les pentes du lac Noir. C’est naturellement ici qu’il a décidé de s’installer et fonder une famille, dans cette vallée dont il connaît chaque combe, chaque falaise, chaque couloir.

Panora-Masse à couper le souffle

Je ne pouvais rêver meilleur guide pour me faire découvrir le terrain de jeux fabuleux des Menuires et savourer, pour mon plus grand plaisir, quelques petits hors-piste accessibles.

Pour commencer, direction la Pointe de la Masse, ses 2804 m d’altitude et sa terrasse panoramique à 360° sur les Alpes. En sortant de la toute nouvelle télécabine 10 places qui grimpe en un temps record (moins de 8 minutes) les 1050 mètres de dénivelé, la vue est époustouflante.

Droit devant, le Mont-Blanc s’élève majestueusement. Au premier plan, la Vallée des Belleville s’étend et, derrière, on distingue nettement les 600 km de pistes du plus grand domaine skiable du monde. Les 3 Vallées, ses 7 stations, ses 25 sommets accessibles, ses 62.000 mètres de dénivelé donneraient presque le vertige si on n’était pas déjà totalement subjugué par le spectacle !

D’ici, la vue est unique. Véritable porte d’entrée sur les 3 vallées, la Masse marque la frontière avec la Maurienne voisine par le Col des Encombres et offre un panorama insolite. Installés de part et d’autre de la terrasse panoramique, des cadres métalliques aident à reconnaître les pics les plus emblématiques, dont ceux des Hautes-Alpes voisines. On se prend vite au jeu…. Pour se rendre compte aussi vite à quel point il est difficile de nommer tous les sommets !

Masse-terre classe

Avant de glisser, passage obligé auprès du bouquetin de bois, symbole de la station savoyarde, qui semble montrer la voie. En tous cas, à ceux qui souhaitent dévaler les pistes.

Pour les sportifs, cinq noires, dont le Liberty Ride de la Masse - piste sécurisée mais non damée – et cinq rouges, dont la Fred Covili, vainqueur de la coupe du monde de slalom géant en 2002.

Pour les contemplatifs et les skieurs moins aguerris, cinq pistes bleues permettent de remonter au moins quatre fois en télécabine sans jamais prendre le même chemin.

N’oublions pas le Friendly Natural Park, qui séduira les enfants de tout âge avec ses parcours ludiques, ses images de la faune alpine et sa grande terrasse en bois, idéalement exposée pour une pause pique-nique en famille.

Le versant aménagé de la Masse, orienté à l’est, fait le plein de soleil le matin, offrant des conditions parfaites aux skieurs de tout niveau. C’est un massif sur laquelle la neige se conserve longtemps, pour un plaisir garanti jusqu’à la fin de la saison de ski.

Une Masse de possibilités

Côté hors-piste, c’est plus fou encore.

Au nord, le Vallon du Lou, son lac et son refuge. Itinéraire accessible en une poussée de bâtons, dont on peut voir chaque recoin ou presque, de la terrasse de la Pointe de la Masse. Incontournable ! Un hors-piste fréquenté certes, mais qui vaut largement le détour. Ne pas oublier de prendre son matériel de sécurité bien sûr, voire même son moniteur ou son guide, pour aller chercher quelques petites combes pas encore tracées.

A l’ouest, une courte descente et quelques minutes à peine de marche, skis sur le dos, permettent d’accéder à la Combe des Yvoses ou au Vallon de Geffriand (j’en parlerai plus tard) et de rejoindre à skis le hameau du Bettex ou Saint-Martin.

Au sud, la mythique Vallée des Encombres descend vers le Chatelard et Saint-Martin-de-Belleville. Le Grand Perron qui la domine, à 2824m d’altitude, fait partie des classiques à réaliser en peaux de phoque par sa Face Nord. Un itinéraire réservé aux initiés. Prévoir environ deux heures de montée.

Tout autour des Encombres, on trouve beaucoup de montagnes moins connues et moins pratiquées, une zone sauvage et plutôt préservée qui bascule sur la Maurienne. Tout au fond, Victor me montre un de ses coins favoris, surplombant Saint-Jean de Belleville : la vallée des Deux-Nants et son point culminant, le Cheval Noir, qui domine la vallée du haut de ses 2832m et fait la jonction avec Valmorel. 

Bref, un ensemble de combes et de sommets très peu pratiqués, à faire en peau de phoque si on aime la solitude, les grands espaces et la faune qu’on ne manquera pas de rencontrer si on sait rester humble et discret.

Itinéraire d’un skieur gâté

En ce jour de janvier, notre choix s’est porté sur le Vallon de Geffriand qui offre le dénivelé le plus important au départ de la Masse. Après 15 minutes de montée, ski sur le dos, nous atteignons la Gratte et ses 2638m. Nous basculons dans la combe de Geffriand dans laquelle nous trouvons encore de quoi faire nos traces dans une poudreuse peu profonde, mais ça fait le boulot.

Puis nous nous engageons dans une longue descente en pente douce, face à une chaîne du Mont-Blanc étincelante. Plus bas, nous trouvons quelques montagnettes, ces chalets de berger en pierres, typiques des Belleville, et terminons notre descente dans la forêt. La maîtrise de la godille s’impose, les virages sont parfois bien serrés et il faut avoir de bons réflexes pour slalomer entre les arbres, les souches et les branches. La descente s’achève sur les rives du Doron. De là, il est possible de longer le torrent par les pistes de ski de fond pour rejoindre Saint-Marcel. Une belle virée de plus de 1100 mètres de dénivelé loin de tout, sans grande difficulté. Comment résister ?

Après l’effort, place au réconfort. Nous déjeunons à La Voute, ancienne étable voutée où cohabitèrent jadis les hommes et leurs animaux, à l’intérieur en bois brossé et aux assises garnies en toile de chez Arpin, la célèbre filature savoyarde de Séez. Niché à Saint-Martin, ce restaurant ouvert toute l’année propose une carte simple mêlant plats traditionnels savoyards, grillades ou encore pizzas. Je vous conseille la tarte au beaufort et sa salade, juste ce qu’il faut pour se refaire les cuisses après la matinée de ski.

Pour la petite histoire, déjeuner avec Victor Galuchot, c’est la (quasi) certitude qu’on va venir vous (lui surtout) souhaiter Bon Appétit !

Des Marches à la Croisette, le festival continue !

A partir de midi, on prend plaisir à basculer sur l’autre face de la vallée des Belleville, illuminée par le soleil jusqu’à la fermeture des pistes. Mont de la Chambre, 3 Marches, Mont de la Challe, Tougnette, Cherferie et Roc de Fer forment une barrière naturelle avec la vallée voisine de Méribel. La descente se fait au choix, sur un versant ou l’autre.

Côté Belleville, il est possible de rester sur Les Menuires ou de se rendre du côté de Saint-Martin-de-Belleville. Larges et bien damées, lumineuses, les pistes sont agréables à skier. Ce versant du domaine, plus facile, offre foison de pistes vertes et bleues, juste ce qu’il faut de rouges et de noires, dont la Léo Lacroix, skieur emblématique et vice-champion olympique de descente en 1964, qui participa activement à l’essor de la station.

En haut des 3 Marches, le Pixel Area est le domaine des amateurs de freestyle. Modules et rails de différents format se succèdent, pour une pratique ludique en toute sécurité. Deux Liberty Ride (pistes sécurisées mais non damées) et une foultitude de restaurants d’altitude viennent compléter les possibilités.

C’est aussi dans ce secteur que les amateurs de luge pourront exprimer leur talent de pilote, sur la piste Roc’N Bob qui redescend jusqu’à la Croisette.

Les 3 Marches… à l’ombre

Le hors-piste n’est pas en reste. Cette partie du domaine est bien équipée, mais elle laisse de nombreuses possibilités d’échappatoire entre deux pistes ou en descendant dans le fond de vallée vers le Bettex ou Saint-Martin. De là, il est possible d’utiliser les remontées mécaniques du domaine pour retourner au sommet. Mais rien n’empêche de s’aventurer hors des sentiers battus et de rejoindre un des hameaux de Praranger, des Granges ou de Saint-Marcel où il sera possible de prendre une navette pour rentrer ou accéder de nouveau aux remontées.

Ce sera d’ailleurs une manière de skier dans les traces de Victor Galuchot qui, enfant, rentrait tout seul à skis à Saint-Marcel après ses entraînements.

Autre option sur le même versant, au départ du sommet du Gros Tougne, qui fait le lien entre Saint-Martin et Les Menuires. On y trouve deux petits couloirs plein nord d’environ 200 mètres, étroits et assez raides pour qu’on n’en voit pas le fond. Sensations garanties ! Surtout quand Victor vous dit au départ que ça pourrait être plaqué et qu’il faut être prudent… C’est ici que le champion a fait ses armes dès l’âge de 13 ans et qu’il entraîne désormais les jeunes freerideurs de la station. 

Quand la pause s’impose

C’est à L’Antigel, à l’intermédiaire de la télécabine des Bruyères, que l’on fera la pause pour cette deuxième journée de ski. Un restaurant où le développement durable s’est invité bien avant l’heure. Ici, la récup s’érige en véritable art de vivre. Des souches, des branches, des skis, bâtons, lunettes, snowboards, cabines, télésièges, panneaux s’affichent en rouge et blanc du sol au plafond et jusque sur la terrasse. Pas seulement pour décorer, mais aussi pour leur utilité et le confort du visiteur. Porte-casque ici, porte-bouteilles là, luminaire, paroi, cocon protecteur, siège ou table, toutes ces trouvailles récupérées dans la station ont été réutilisées avec créativité et confèrent au lieu un style inimitable.

Dans l’assiette, une cuisine simple, servie rapidement et avec le sourire. Idéal pour les familles, L’Antigel offre une pause régénératrice autant qu’instructive pour ceux qui prendront le temps de flâner dans le mini-musée du ski.

Jamais sans tes skis

Station de troisième génération créé ex-nihilo entre 1964 et 1967, Les Menuires ont été pensés pour faciliter la vie des vacanciers. 100% des hébergements – y compris les hôtels - possèdent un accès direct aux pistes, un vrai plus pour les familles comme pour les boulimiques de la glisse.

A l’arrivé dans la station, on laisse sa voiture au parking (gratuit en extérieur) et on peut circuler à pied, sans même affronter les intempéries si on en a envie. Relié les uns aux autres par des galeries, les bâtiments sont pour la plupart orientés sud et ouest, pour un ensoleillement maximum et une vue imprenable sur les montagnes. Les amateurs de croissants frais le matin n’auront qu’a enfiler leurs chaussons et descendre à la boulangerie sans mettre le nez dehors. Ca marche aussi pour tout autre achat, pour faire le plein de spécialités du coin, boire un verre, dîner ou récupérer son matériel, qu’on aura pris soin de réserver avant son arrivée.

Même les animations sont accessibles sans sortir de chez soi. Bien au chaud derrière sa baie vitrée ou au frais sur son balcon, il est possible de profiter des spectacles organisés chaque semaine par l’office du tourisme de la station dans les différents hameaux.

Bilan de mon séjour aux Menuires

Deux jours, c’est bien trop court !

Pourtant, on n’a pas traîné ni chômé. Mais il faut du temps pour faire le tour des 110 km de pistes de la station, encore plus si on veut s’aventurer sur les 3 Vallées. J’ai aimé pouvoir choisir le versant le plus ensoleillé pour skier, la variété des pistes, leur qualité, les remontées bien placées qui donnent toutes accès à plusieurs itinéraires.

J’ai été bluffée par l’immensité du domaine hors-piste, sa diversité et son accessibilité. Pas besoin d’être un excellent skieur pour faire ses premières traces dans des pentes peu raides, peu dangereuses et accessibles. Le secteur de la Masse offre la chance aux skieurs confirmés de pourvoir sortir des sentiers battus et s’évader sans (trop) s’éloigner. On y trouve des combes et des vallons sauvages accessibles sans même mettre ses peaux.

Il est indéniable qu’un des atouts majeurs du domaine est sa situation. Perchée à 1800 mètres d’altitude à l’entrée des 3 Vallées, entre Maurienne et Tarentaise, au sein du Parc National de la Vanoise, elle bénéficie autant de l’enneigement que de la beauté des paysages et d’un accès direct à la vie sauvage.

Les Menuires est la valeur sûre des stations, en toute saison.

Nuit presque calme à "l'auberge de jeunesse" de la vallée et son accès direct skis aux pieds. 

ho 36 Hostel - Après-ski - concerts - cocktails

Ajoutez des photos (2020px)

Les points positifs des Menuires 


Côté logement :

Si le cœur des Menuires est constitué de bâtiments modernes issus d’une politique destinée en son temps à éviter l’exode rural et la paupérisation de la population autant que la génération d’un nouvel eldorado, la commune a su préserver ses villages et ses hameaux.

Les amateurs d’authenticité y trouveront leur bonheur, quand les skieurs soucieux de rentabiliser chaque minute ou les familles avec jeunes enfants choisiront de se simplifier la vie du côté de la Croisette, Preyerand ou Reberty.


Côté ski :

Tout est là. En abondance.

Ca commence avec le plus grand jardin d’enfants de France et ça va jusqu’à un domaine hors-piste immense. Quels que soient son âge, son niveau, la météo ou ses envies, en famille ou entre amis, il y a forcément un itinéraire ou une piste à faire.


Pour ma part, c’est sûr, je reviendrai. J’ai encore une Masse de hors-pistes à explorer ;-)



Merci à toute l'équipe de l'Office du Tourisme des Menuires pour l'accueil aux petits oignons, ainsi qu'à Victor Galuchot pour le moment partagé en toute simplicité.

Cet article est une production Skipass.com réalisée avec le soutien de L'Office du Tourisme des Menuires
Fanny Caspar
Texte, Photos Fanny Caspar
happy women in the mountains

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