Passionnés de ski et de sports de pleine nature en tous genres, le réchauffement climatique est au coeur des débats car il va impacter notre pratique, très probablement négativement, quand on parle de ski dans les Alpes françaises. Synonyme de hausse de températures (pour un élément gelé comme la neige ce n'est pas bon signe), mais aussi de phénomènes météo plus violents et plus fréquents, il est inutile de dire que TOUT le monde du milieu du ski devrait se sentir intimement concerné par ce sujet.
Parmi les acteurs les plus engagés dans le développement durable et la recherche de solutions techniques permettant de limiter leur impact, la marque slovène Elan souhaite nous raconter sa vision des choses.
Niché au coeur des Alpes Slovènes à Begunje, le siège et l'usine Elan fabrique des skis depuis plus de 75ans. Le savoir-faire historique est là, imprégné dans les mains des artisans de l'usine par qui passent chaque paire produite. C'est LE siège et aussi l'unique usine de la marque donc toutes les paires y sont fabriquées ce qui permet un suivi précis et une maitrise de toutes les étapes de la production du ski.
Commençons par les produits fabriqués : Le rôle d'une marque de skis est de designer, concevoir, produire et vendre des skis. Toutes ces étapes ont forcément leur impact et les plus vertueuses d'entre elles comme Elan tentent de s'attaquer à toutes les facettes.
Le premier axe, le plus évident et le plus vibrant sur lequel faire un effort: les matériaux qui composent les skis: leur provenance, pour éviter les allers-retours couteux et polluants à travers le monde, mais aussi leur origine afin d'avoir des matériaux issus d'extraction durable.
99 % des matières premières des skis Elan viennent de l’Union Européenne tandis que presque 70% venant d’un rayon inférieur à 400 km de leur usine située en Slovénie. Cela réduit grandement l'impact de la production et aide la marque dans la réduction globale de ses GES.
Quand on parle matière, on pense surtout au bois qui représente un grand pourcentage de la composition d'un ski. A ses débuts, Elan utilisait exclusivement du bois provenant des forêts locales pour faire ses skis. Aujourd’hui, en tant que constructeur international, l’entreprise continue de produire ses skis avec du bois issu de source durable en contrôlant l’origine et la traçabilité des bois. La marque étant basée en Slovénie, pays très boisé, c'est donc une évidence pour elle de se fournir en bois local, dont les forêts sont gérées de manière durable. Ainsi, 18% du bois est extrait de forêts Slovènes et 86% de forêts dans un rayon de 400km du siège d'Elan.
Pour produire des skis et faire tourner une usine il faut bien évidemment de l'énergie. Depuis cette année, l'usine Slovène d'Elan est à 100% alimentée par des sources d'énergie renouvelables et durables réduisant ainsi les GES de 498 tonnes d'équivalent CO2. De récentes installations solaires permettront aussi à l'usine de produire de manière autonome environ 12% de son énergie.
La fabrication de milliers de paires de skis oblige forcément à l'utilisation de machines mais plus de 60% des étapes de la fabrication d'un ski Elan sont réalisées à la main. L'innovation dans ces processus de production inclut donc à chaque fois une composante humaine : garder l'expérience et le savoir-faire des employés de production dans la fabrication de skis durables et de qualité. Il est très important pour Elan de garder un savoir-faire humain et intégrer le rôle social du travail dans ses évolutions : les robots ne sont pas prêts de prendre le dessus à Begunje !
Elan mise beaucoup sur l'innovation pour réduire son impact. C'est chose faite par exemple avec l'utilisation par exemple de l'impression numérique pour la création des top-sheets, réduisant considérablement par ce fait les composés organiques volatiles.
La durabilité est aussi une chose importante sur les skis afin que leur empreinte carbone soit étalée sur le plus grand nombre d'années et qu'une paire puisse être possédée par plusieurs pratiquants avant de devoir finir au rebut. La nouvelle paire de skis Voyager, pliable, est un condensé technologique des innovations Elan.
Enfin, dernière action en date avec la plantation de 1000 arbres l'an dernier par les équipes Elan à proximité de leur usine de Begunje. Bien évidemment cela ne compensera pas les émissions de l'entreprise mais la visée est plus symbolique : mettre les mains dans la terre et comprendre le fonctionnement des forêts permettra aux employés présents de mieux prendre en compte le respect de la nature dans leur travail au quotidien.
Avec un crédo comme "Always good times", il est évident que la marque est consciente de son impact auprès des pratiquants et elle souhaite s'entourer d'athlètes et skieurs qui ont les mêmes ambitions qu'elle. C'est notamment le cas avec Caroline Gleich (ski-alpinisme) et Rok Rozman (ski touring et explorations).
La marque a décroché en 2021 le "Green Star Certificate" en reconnaissance de ses avancées sociales et durables en tant que leader de l'industrie du ski.
Avant de clore cet article il nous semble important de mettre les points sur les I quand ont en vient à parler d'empreinte carbone, ou d'émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et de vous donner quelques pistes essentielles à explorer si vous souhaitez véritablement être acteur en tant que pratiquant dans la réduction de votre impact.
Dans la pratique “Ski”, plusieurs études montrent que c'est le transport qui est le principal sujet d'émissions de GES avec plus de 60% de l'impact global ! Par transport on entend bien le moyen de déplacement que tous les pratiquants utilisent pour se rendre en station : La voiture et l'avion (pour les voyages à l'étranger ou la venue des étrangers chez nous) sont donc les principaux axes sur lesquels on peut agir et c'est d'ailleurs l'axe stratégique qu'a choisi l'association POW (Protect Our Winters).
Dans les 40% restants on doit donc prendre en compte les autres postes d'émissions: Damage des pistes de ski, énergies utilisées pour le fonctionnement des remontées mécaniques (électriques pour la plupart – relativement faible donc en France où le mix-énergétique electrique est principalement nucléaire ou hydroélectrique), émissions liées au fonctionnement des hébergements utilisés et leur construction, etc. Et enfin, les émissions liées à la fabrication de l'équipement que l'on utilise pour skier.
Quand on est équipementier sportif, les émissions de GES ne représentent qu'une très faible proportion de l'empreinte globale de l'activité ski. MAIS cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas faire des efforts – car chaque tonne de CO2 émise l'est en trop.
Si vous souhaitez avoir un impact significatif et immédiat sur l'empreinte carbone de vos sorties ski, il faut avant toute chose choisir le mode de transport le moins émetteur : les transports en commun (bus, cars, trains quand c'est possible), co-voiturer afin de remplir vos voitures (c'est plus économique aussi vous verrez), prendre votre vélo (pour les plus motivés ou ceux qui habitent à moins d'1km des remontées) et donc aussi mettre la pression à vos politiques locaux pour que des modes de transport en commun soient proposés.
A bon entendeur et bonne saison de ski maintenant que la neige est là.
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