Ces dernières années, c'est presque devenu une vilaine habitude : Via les tests-privés, de belles marques se proposent de faire gagner de beaux produits à nos lecteurs et testeurs les plus fidèles. De temps en temps, la barre est placée encore plus haut lorsque ce sont des séjours complet de ski qui vous sont offert...
Cet article a pour but de vous relater l'une des plus belles expériences de l'hiver 2024, que nos skipasseurs Maxime et Guillaume ont eu la chance et l'honneur de vivre.
Vous l'avez lu dans le titre : il s'agit des Deuter Offline Days !
La sélection pour ces fameux DOD est habituellement réservée à des participants allemands, autrichiens, polonais, néérdanlais, etc... nous français bien tristement exclus des ébats poudreux qui pouvaient avoir lieu dans les Alpes de l'Est. Mais nous avons su négocier sec avec la marque allemande de sacs à dos. En promettant de trier nos gagnants sur le volet (excellentes participations aux tests matos, parlant anglais aussi bien que le Roi Charles et fiables en ski toutes conditions) nous avons pu décrocher deux billets pour 3 journées de ski de randonnée en itinérance dans la région des Grisons Suisses.
Les objectifs de ce séjour sont multiples :
Direction donc les Grisons Suisses et plus précisément le village de Disentis pour ces 3 jours en itinérance proche du fameux Oberalppass voisin d'Andermatt et de la source du Rhin Antérieur - oui, on est à plus de 8h de route de la maison ! Bien que arrivés en voiture, c'est le fameux train qui relie le Matterhorn au Gotthard qui nous aidera quotidiennement pour le reste du périple afin d'ajouter un peu d'exotisme bas carbone au programme. Le col du Oberalppass étant fermé en hiver, seul ce train vitré permet de relier ces somptueuses vallées de l'arrière pays Suisse avec classe à travers des paysages dignes du 'Snowpiercer'.
Mais au fait, qui sont Guillaume et Maxime ?
Présentations :
Pour plus de facilité dans le reste de l'article. Maxime pourra facilement être identifié grâce à sa barbe et sa veste noire. Guillaume quant à lui est rasé de près et pourvu d'une veste.... jaune (?)
Dès l'accueil on nous présente et on nous prête les fameux nouveaux sacs à dos airbag, les Alproof Tour 38+5L. Il s'agit d'un modèle destiné à accompagner les free randonneurs dans leurs virées hors-piste de plusieurs jours. A la vue du litrage vous l'aurez compris, on est sur un gros volume qui permet d'emporter assez de matériel et de fringues pour être à l'aise dans la montagne mais également aux refuges. Rien de neuf me direz-vous sauf qu'ici ce sac est doté d'un système airbag ultra-léger, permettant d'apporter une caution sécuritaire supplémentaire.
On ne le dit jamais assez, un airbag ne vous mettra pas en sécurité face au risque d'avalanches et ne vous exemptera pas du respect de toutes les autres règles et connaissances nivologiques. Mais force est de constater que c'est rassurant d'avoir ce joli fusible dans le dos, surtout sur de l'itinérance car la multiplication des versants et des conditions de neige multiplie fortement les risques d'exposition.
Nos deux skipasseurs ont rédigé de magnifiques tests de ces modèles suite au séjour et votre serviteur a eu la chance de pouvoir garder le sac pour un test longue durée. Nous ne pouvons donc que vous conseiller la lecture de ces tests très complets pour découvrir ces sacs en entier.
Le test du deuter Alproof Tour de Guillaume.
Le test du deuter Alproof Tour de Maxime.
Mon test longue durée du deuter Alproof Tour.
De nombreuses photos et de façons de charger ce sac, que ce soit à bloc en itinérance ou juste simplement pour une journée en station. Bien qu'étant de grande taille, les options d'utilisation de ce sac sont quasi-infinies !
Place au ski ! Enfin presque. La particularité de ce séjour réside dans le fait que nous sommes accompagnés de nombreux guides et experts de la montagne. Mais aussi des ambassadeurs et partenaires de la marque. A ce titre nous avons droit à une intervention de Jonas Schneider, le directeur de Protect Our Winters Europe (POW) sur l'importance d'être un activiste à notre échelle si nous souhaitions pouvoir préserver notre lieu de pratique et un climat favorable à nos activités hivernales telles que nous les connaissons. POW prend clairement position politiquement et surtout au niveau européen car de nombreuses lois environnementales sont votées à ce niveau là. Dans ce cadre, Jonas a notamment insisté sur l'importance d'aller voter aux élections européennes et de faire entendre notre voix de passionné de la montagne. Des messages forts et motivants qui nous ont bien remis la tête sur les épaules avant une bonne nuit de sommeil et un départ de bonne heure pour la première partie de l'itinérance.
Un petit déjeuner enfilé, des sacs Alproof Tour chargés et c'est parti direction le train qui nous emmènera par-dessus l'Oberalppass et jusqu'à Andermatt. Le soleil est au rendez-vous et les vues sont magnifiques à travers les grandes vitres du train. Nous apercevons une partie de l'itinéraire de retour et quelques sommets bien vierges de traces. On en a la bave aux lèvres !
Arrivés à Andermatt on saute directement du train dans deux tronçons de téléphérique qui nous mènent directement au sommet du Gemmstock à 2961m d'altitude.
Malheureusement la météo prévue et annoncée lors du briefing de la veille devient réalité... On se retrouve plongé dans un nuage avec un vent fort glacial en pleine tronche dès la descente du télécabine. Nous allons donc plonger hors-piste dans un versant très sauvage à l'opposé de la station d'Andermatt, avec une visibilité nulle et les jambes en compote - de peur. Place a un rapide check DVA puis on re-vérifie qu'on a bien tous nos peaux de phoques dans le sac. Car là où l'on va, on ne pourra pas sortir de la vallée sans...
Heureusement nos guides ont le sens de l'orientation et nous mènent sans encombre dans les premières pentes de neige fraîche. Après 900m de D- dans une neige douteuse, un long vallon nous mène jusqu'au pied de notre première remontée. C'est l'occasion de déballer du matériel et tester les fermetures éclairs bien pratiques du sac deuter.
Une courte montée nous attend mais l'inertie de groupe et le vent tempétueux ne nous facilitent pas la tâche. Heureusement Guillaume et Maxime s'en sortent à merveille et notre guide sent que nous aurons assez de temps et d'énergie pour un détour au sommet afin de glaner un peu de neige fraîche avant de mettre cap sur le refuge. Nous évoluons toujours de manière organisée : assez espacés pour ne pas se perdre de vue, mais pas trop proches pour étaler le risque de surcharger une plaque dans les pentes plus raides.
Le refuge Maigels situé à 2309m d'altitude nous tend les bras après un dernier faux-plat dévastateur pour nos cuisses fatiguées. Cette première journée aura été un challenge mental et physique. La météo complexe et le manque de visibilité nous auront bien fatigué malgré l'assez faible dénivelé réalisé (650m d+). Une journée entière en pleine tempête ça fatigue. Après des bières puis un bon repas, c'est un digestif et au lit !
Au réveil tout le monde passe la tête par la fenêtre. La météo semble meilleure : un peu moins tempétueuse avec quelques percées de soleil. Au programme, un sommet à réaliser sur le parcours pour redescendre vers la vallée. On opte pour une belle bosse à plus de 2700m d'altitude. On aperçoit enfin certains des sommets environnants et ça nous redonne l'envie d'aller explorer ces montagnes. C'est ça la beauté de l'itinérance hivernale. Cet immense tapis blanc laisse des possibilités infinies d'itinéraires... tant qu'on respecte les précautions d'usage quant à la nivologie, ce que nous rappèle rapidement le guide qui nous encadre.
Ce guide d'ailleurs n'est autre que le meilleur spécialiste français de nivologie : Ben Reuter. Il est responsable de la division Météo France spécialisée dans la montagne et la nivologie. C'est notamment lui qui compile tous les BERA (Bulletins d'Estimation du Risque Avalancheux) et les vérifie. Ben est originaire de Suisse mais habite Grenoble avec sa compagne qui est aussi spécialiste et chercheur en nivologie. On ne peut que vous encourager à prendre 20minutes pour découvrir le magnifique documentaire deuter qui leur est consacré : "Every Degree Counts", qui traite des impacts du réchauffement climatique sur la neige et plus particulièrement sa structure.
Lors des Deuter Offline Days nous avons eu droit au soir du jour 2 à une conférence complète suivie de mises en situations pour nous apprendre à mieux comprendre et savoir interprêter les renseignements donnés dans les fameux BERA. La planification d'une sortie en montagne est essentielle et la compréhension des critères de notation de la qualité de la neige et des risques présents permet de minimiser ceux-ci.
Revenons-en à notre ski du jour. La météo étant encore très changeante et tempétueuse mais avec un réchauffement en fin de matinée, nous optons pour un petit sommet ludique et peu exposé aux risques. La visibilité quant à elle est là un instant... puis disparait l'instant d'après, tout comme le soleil.
Les guides des groupes en profitent pour faire de nombreuses pauses explicatives sur l'itinéraire et les choix réalisés afin d'apporter leur expérience précieuse aux novices que nous sommes. Techniques de conversion, astuces pour porter son matériel, dé-peauter par grand vent, sécuriser son matériel au sommet... tout y passe et c'est très enrichissant !
Soudain le paysage se dévoile. On y aperçoit des sommets rocailleux mais pétés de neige. Nous optons pour une deuxième petite remontée dans des pentes sous le vent, chargées en neige par le vent. Les pentes sont faibles et nous ne risquons rien. Et ici au moins la neige est douce et régulière. Puis le nuage reprend ses droits sur la montagne et nous ne voyons plus que nos spatules.
Le bas du vallon laisse apparaitre quelques arbres et c'est l'occasion enfin de laisser parler la poudre car on distingue mieux les reliefs. Enfin nous retrouvons le bas de la montagne et la ligne de chemin de fer qui serpente le long du vallon. Une rapide marche nous ramène à la gare de Tschamut-Selva et le train pourra nous redescendre à Disentis.
La météo aura eu raison d'une boucle plus ambitieuse pour ce jour 2 et nous passerons la nuit bien au chaud dans l'auberge de jeunesse flambant neuve du village. Les Grisons sont connus pour leurs architectures et bardages particuliers. La fin de journée nous laisse le temps de flâner dans le village avant de participer aux ateliers de prévention avalanches organisés avant le souper. Et avant le déluge...
Le déluge ? Oui, les ambitions du troisième et dernier jour de ce trip auront en effet été revus à la baisse car la météo annonçait plusieurs dizaines de mm de pluie/neige au dessus de 1300m. Les cumuls annoncés au dessus de 2000m (mais dans des pentes exposées) étaient de l'ordre à déclencher un POWDER ALERT sur la météo Skipass. En bons élèves ayant écouté les conseils de Ben Reuter sur le danger avalancheux en cas de neige fraiche avec vent fort et températures faisant le yoyo... nous nous sommes rabattus sur les bois. Et nous n'avons pas été déçu !
La perturbation est arrivée avec un peu de retard mais le départ sous une pluie légère ne nous a pas découragé. On savait que d'ici l'arrivée au sommet de notre objectif les conditions auraient bien changé. Les jolis alpages traversés permettaient de découvrir de magnifiques chalets entourés de forêts bien entretenues. Notre trace du jour se fait en aller/retour. C'était donc le moment pour repérer les bons spots pour la descente.
Les derniers 200m de dénivelé nous ont vu littéralement disparaître dans un largage très dense de mini-pizzas... Ces images devraient vous donner faim pour ce début de saison !
On aura bien rapidement enchainé ces quelques mètres de dénivelé bien délicieux et libérateurs après avoir passé 2 jours dans la purée de pois. On en profite donc pour remercier la LPN aussi basse que la limite des arbres ce jour là, sinon rien n'aurait été possible !
En tout cas, shooter avec autant de friture devant l'objectif est assez perturbant. Heureusement que les appareils modernes ne laissent pas trop l'auto-focus faire la mise au point n'importe où !
Cette aventure se termine donc par une belle gavade de poudreuse. Nos affaires trempées sont jetées sans honte à l'arrière de la bagnole. Au passage j'en profite pour déclencher sans faire exprès un sac Alproof Tour en bourrant toutes les affaires dans le véhicule (oups j'avais oublié de l'éteindre.. Heureusement que la recharge est gratuite). Le temps de tout ranger et récupérer nos affaires à l'hostel il y aura pas loin de 20cm de neige sur la route pour le début du trajet du retour. Dommage que tout le monde doive retourner travailler après ces 3 journées hors du temps, car on serait bien resté un peu plus longtemps pour profiter de toute cette poudreuse une fois le soleil revenu !
Un grand merci à deuter pour l'accueil et l'organisation de ce bel évènement entre passionnés qui a pour but de faire profiter de l'expérience de merveilleux guides tout en essayant des produits super bien pensés.
Merci bien évidemment aux guides qui ont su embarquer près de 40 personnes en montage sans qu'il y ait eu le moindre pépin (oui, on était autant !!).
Merci à Guillaume et Maxime de ne pas avoir été trop français dans leur comportement et d'avoir parlé anglais avec tous les autres participants. Ils ont aussi été à l'avant de tous les groupes et efficaces dans les manips, prouvant qu'on est bien la meilleure nation de ski en Europe, en plus d'être très chauvins !
6 Commentaires
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Merci également à Oliver, le photographe, qui nous a accompagné pendant ces trois jours et pour qui le travail n'a pas dû être facile !
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Belle , superbe expérience même , semble t il ..
récit et photos top .. bravo à vous trois mais aussi skipass et Deuter de proposer ce type d’événement ..
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