Eye of the Storm : premier épisode

Eye of the Storm, c'est le nouveau projet de Laurent Jamet, un réalisateur qu'on suit de près à Skipass, et de Thibaud Duchosal. Ils avaient déjà travaillé ensemble sur Invincibles il y a deux hivers et souhaitaient renouveller l'expérience. Vous avez pu voir le teaser, voici le premier épisode en exclu. Il y aura 5 épisodes en tout, chacun composant un chapitre thématique d'un même film. Ils répondent tous les deux à nos questions.  

-Que trouve-t-on dans ce premier épisode ?

-Il ne parle pas beaucoup de neige, c'est la genèse de toute la série, avec beaucoup d'images d'archives (notamment d'Invincibles) pour expliquer comment on en arrive là. Il y a quand même des images de peuf tournées fin décembre aux Arcs. 

-Quelle est la différence entre votre projet et les autres videoblogs ?

-Chaque épisode a un thème, il y aura 5 épisodes, diffusé toutes les trois semaines environ et chaque épisode dure entre 6 et 8 minutes. Je considère cela comme un film coupé en 5 parties indépendantes. Cette première partie s'intitule "Genèse", et ensuite il y aura : compétition, sécurité, peur et liberté. Ce sont les chapitres d'un film, on pourra les mettre les uns après les autres pour que ça tienne la route ensemble. Ce n'est pas un documentaire avec des interventions face caméra, c'est un film et nous sommes tous acteurs du film. C'est avec cela qu'on va se différencier. 

Ce n'est pas un videoblog qui suit notre hiver, ça c'est déjà fait, Xavier De le Rue avec Timeline par exemple. On voulait faire quelquechose de différent, s'appuyer aussi sur le background et l'expérience cinéma de Laurent, du coup c'aurait été dommage de rester sur un videoblog.  

-Comment êtes-vous organisés pour le tournage ?

On est à l'affût d'une fenêtre météo. On a eu des belles journées pendant les vacances de Noël, on a shooté dans le mauvais temps avec des conditions exceptionnelles, des arbres plâtrés, c'était le Canada aux Arcs avec une neige légère. En fait, comme nous ne faisons pas un videoblog, on filme pour nos thématiques, ce n'est pas chronologique, en mars on pourra trouver des images de décembre.  

-Quel matos utilisez-vous ? 

-On a choisi du matériel un peu différent, pas un 5D ! Je filme au maximum avec une caméra de cinéma, une Arri Alexa, la meilleure caméra numérique de cinéma au monde. On ne va pas tout filmer avec cela, mais surtout les scène de lifestyle, avec de la lumière additionnelle et un chef op.

-Vous avez un budget hollywoodien !

-Mon demi-frère travaille chez un des plus gros loueurs de cinéma parisien, j'ai des prix très concurrentiels. C'est aussi grâce à nos partenaires que je peux payer cela ! On est quand même ric rac au niveau budget, il nous manque toujours un accessoire pour être au top, mais je suis content du résultat.  

-Thibaud, en tant que pro rider, tu ne peux plus te passer de video aujourd'hui ?

-La vidéo est devenue capitale oui. Il y a 6 ou 7 ans en arrière, je ne faisais que de la photo et je m'en sortais. Aujourd'hui, la vidéo apporte les belles images et des histoires, par contre on est plus limité sur le terrain, les belles sessions se comptent sur les doigts de la main, ça ajoute de la pression, de la difficulté pour sortir une belle vidéo !

-Comment travaillez-vous ensemble ?

-Thibaud décide des thèmes qu'il veut aborder, ensuite j'écris la trame en essayant de raconter l'histoire, on regarde ensemble, on évolue ensuite sur le terrain. Je fais un premier jet de montage, on regarde ensemble, on affine ensemble, c'est vraiment un travail à deux. Avec Laurent, on travaille ensemble depuis 2008, on se connait bien, on sait nos qualités et nos défauts, on fait maintenant une bonne équipe. Pour certaines scènes on a pas besoin de se parler. Ca facilite le travail !

-Quel message veux-tu faire passer Thibaud ?

-Cette série de films me concerne personnellement, la genèse c'est mon vécu. Je voudrais montrer une autre vision du freeride, pas uniquement le côté clinquant qui brille, je veux montrer une vision un peu plus globale, l'envers du décor. Dire : la réalité, c'est aussi ça. Et puis les comportements ont évolué sur les domaines skiables, c'est la course à la trace, les skieurs ne se posent plus de questions sur les dangers. Dans ces épisodes, j'espère faire réfléchir. Il n'y aura pas beaucoup d'impact, je le sais bien, mais au moins ce sera ça de fait. M'exposer personnellement, c'est un choix risqué, on va peut être se faire rétamer si notre vision ne plait pas. Mais dans la vie, il faut prendre des risques... Ca fait partie de ma démarche personnelle de vouloir être autre chose qu'un skieur en action qui fait des virages dans la poudreuse, d'être toujours dans le challenge, sortir du classique, élargir ma palette.