La glisse en iPhone

Shooter du freeride avec un iPhone ? iPhone I Feel est le premier film de glisse réalisé avec un téléphone... et un hélico. Une exclusivité skipass.  

La vidéo a été tournée par Dino Raffault avec Laurent Niol sur les skis en acteur principal. Filmée avec 4 iPhones 3GS différents, les compères (Romain Raisson aussi pour les prises de vue au sol et Mike au manche à balai) se sont bien amusés. Dino nous explique : 

"Un smartphone, tu l'as toujours dans la poche, on shoote en permanence sur facebook, on a voulu aller au delà : faire un clip de freeride. Ca ne supporte pas le contre-jour, il n'y a pas de réglage, la netteté est compliquée. C'est super contraignant mais c'est ce qui est drôle. 

On a voulu raconter une belle journée du mois de mai, une ligne. On s'est retrouvé à 4 potes avec un hélico qui nous devait des minutes en l'air. 

C'est stupide de filmer avec un iPhone, c'est pour ça qu'on l'a fait ! Le reste de l'année, on shoote avec des vraies caméras, donc ça n'aurait eu aucun intérêt. On voulait faire un truc original. 

Ce qui était drôle, c'était de mettre en place les moyens d'une production importante : camera embarquée, hélico, cadreur au sol, photographe, tout ça pour faire un film avec un iPhone...

J'aime bien le rapport disproportionné entre cet objet simple, quotidien et l'hélico. C'est un peu comme traverser le désert avec une 4 L. Ce film n'a pas plus d'ambition que ça. C'est un petit clin d'oeil." 

Pour poursuivre dans le même propos : voici un portfolio d'images shootées à l'iPhone tout au long de l'hiver. Ce sont des petits moments volés d'un revers de main, le temps de dégainer l'appareil, de tourner la paume dans le bon sens et l'image est capturée. La qualité médiocre de l'optique, du capteur et l'ergonomie déplorable de l'appareil interdisent un travail en profondeur. J'ai voulu au contraire flotter à la surface des évènements, recueillir l'écume des neiges.

Ces images ont été également post-produites sur l'iphone, avec différentes applications. Elles sont en taille maximum et j'ai laissé les défauts : les pixels, les blancs cramés, les noirs bruyants, l'absence de profondeur de champ, l'exposition aléatoire, je n'ai rien sauvé sur photoshop. On pourrait comparer cela à un carnet de notes manuscrites. 

L'intention de ce film et de ce portfolio se rejoignent : montrer que quel que soit l'appareil et sa qualité, on peut capturer des moments qui ont du sens, et qu'on peut cesser de parler matos pour parler photo.