Il faut bien l’avouer cette saison ne sera pas dans le top 10. Même si le massif pyrénéen occidental s’en est plutôt bien sorti, les semaines de régime sans poudre ont été longues. Nous avons eu la chance d’avoir une météo froide pour bien explorer toutes les orientations et finir comme souvent, en Nord.
Quelques soit le massif montagneux, le cumul de neige par saison décline inexorablement et bien que certaines années soient souriantes pour les amoureux de la neige, elles commencent à devenir rares. L' enneigement devient compliqué en dessous de 1800 mètres d’altitude et la plupart des stations perpétuent un développement inchangé depuis des décennies : extensions des remontées mécaniques, liaison entre domaines skiables, développement de la production de neige. Certains investissent encore lourdement dans l’enneigement artificiel et ce, dès 1300 m d’altitude. Ces nouvelles installations vont-elles vraiment servir au vu de la difficulté à avoir de vrais hivers dans les vallées de nos montagnes ? Vous avez 4 heures.
Il devient très dur de vivre des saisons généreuses en neige comme les boomers ont connu. Une véritable saison avec les caractéristiques typiques ; désormais c'est bien souvent question d’instabilité météorologique, de sécheresse sans fin, de douceur chaleur, d’inondations et d’incendies. Pluie ou neige, ces matières indispensables aux plaisirs et à la vie, se font de plus en plus désirer. Plus que jamais, le passionné de glisse doit être opportuniste et d’autant plus s’il vit dans des latitudes sudistes. Parfois la séquence est courte et mise à mort par une pluie à 2500 m ; d’autres fois les chutes sont copieuses et le froid dure longtemps.
Le démarrage de la saison fût laborieux, les premières spatules n’ont pas vu le jour avant le 20 novembre. Une bonne dépression se faisait attendre depuis des mois, tout était assoiffé et au final c’est une classique vague humide de l’Ouest qui déposa surtout de la neige en Béarn et Pays Basque. Une bonne couche de 50 cm pour aller se promener sur le domaine skiable de La Pierre Saint Martin. Un froid saisissant au sortir de la voiture, une météo bien hivernale et venteuse, nous revivions enfin pour cet air pur et cette matière blanche !
La semaine suivante apporta une nouvelle couche de 40 cm et là, on pouvait alors envisager beaucoup plus de choses et surtout lâcher les chevaux ! De retour à la station de La Mongie fin novembre, ce fût une belle journée en randonnée pour rayonner dans le cirque des pics du Tourmalet et du Costallat.
10 cm début décembre et plus rien jusqu’au 10 janvier :! Une petite chute mais l’enneigement est toujours déficitaire et la photo du domaine skiable de La Mongie en témoigne bien
La séquence de la seconde quinzaine de janvier fût typique du Sud-Ouest avec la tempête Fien: 140/150 cm en trois jours, beaucoup de vent et même de la neige à Pau. Les Pyrénées Ouest ont raflé la plus grosse part du gâteau et les jalousies des autres massifs français ont commencé à se faire sentir. Froide et ultralight, on pouvait même encore chopper de vilaines masses rocheuses. Un rider a même réussi a cassé sa paire de ski en un coup ! Une succession de journées à faire de la photo avec le skieur Manu Bonniot et de la neige d’une qualité exceptionnelle, ce n’est pas tous les jours et c’est bien dommage. Merci Fien !
Cerise sur le gâteau, le froid s’est bien installé jusque dans les plaines béarnaises et ainsi, la neige est parfaitement conservée durant plusieurs semaines jusqu’à mi-février. Le temps était venu d’oublier le ski par gravité et de mériter ses virages. Un beau tour du Pic du Midi de Bigorre mais surtout de belles pentes bien au Nord et le plaisir était garanti.
La douceur avait repris le dessus mais cela ne dura pas trop avec une nouvelle couche de 50 cm déposée le 25 février. Après s’être encore bien amusé en station, je suis parti pour une petite expédition de deux journées en ski de rando et dans un but de production de contenus pour un projet. Le froid persistant, nous avons savouré un enneigement permettant de chausser à 1000 m et de déchausser au retour vers 1250 m. Les faces Nord ne bougeaient pas d’un iota à l’instar des pentes Est et Ouest qui déjà souffraient des rayons solaires.
Jusqu’au 6 mars, la neige est revenue encore en plaine et le froid a été constant, la dernière ascensions à ski fût savoureuse pour la qualité de glisse et la tranquillité sur le superbe secteur du pic de Louesque. A cheval entre les Pyrénées Atlantiques et les Hautes-Pyrénées, le panorama sur les grands sommets et la station de Gourette vaut les 1400 d +.
Depuis une semaine, nous sommes passés de 2 à 24° C, les montagnes ont été lessivées jusqu’à 2500 m, la skiabilité est désormais remonté à 1800/2000 m. C’est en fait une saison où l’enneigement est souvent proche d’un début décembre. Les cumuls par massif sont maigres à cette heure, nous sommes loin du fameux hiver, un vrai, connu en 2012/2013. S’approchant dangereusement du printemps, de nouveau épisodes hivernaux sont bien probables mais surtout bien souhaités ! Un hiver en pointillé, séquentiel, serait-ce la nouvelle norme pour les saisons à venir ?
9 Commentaires
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On conclura donc un hivers durrant 1.5 mois de mi janvier a fin fevrier.
Et un nombre de chute que seule les doigts d une main suffise a compter.
On peut appeller ca un hivers pas pour moi ou il ne faut vraiment pas etre exigeant
A tignes 3 chute entre novembre et debut mars...la les chutes s enchainent mais avec une neige correct au dessus de 2000 m . Un manteau neigeux complètement instable avec un isotherme qui passe de 500 m 3500 m tous les deux jours ce qui a provoqué deux avalanches semaine dernière et une troisième encore. Une alternance chute de neige puis deux jours plus tard pluie évidemment il y a des sessions entre les deux
Du côté des des Alpes suisses j'ai de la famille qui sont pisteurs en janvier la situation est aussi la catastrophique pas de neige avant mi-janvier de température très douce aussi chez eux. Avoir ils ont peut-être eu un isotherme un peu plus bas sur le mois de mars que dans les Alpes françaises mais là aussi ils souffrent
Je me rappelle encore de certains prévisionnistes qui nous expliquaient que l'hiver serait très froid et très rude en raison d'un été extrêmement chaud?
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Il faut vraiment être de plus en plus en mode opportuniste et être capable de sortir à tout moment parce que les fenêtres sont rares et courtes... pas forcément compatible avec le travail de tout le monde
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