KOS 2010 : victoire de Kevin Rolland (vidéo)

Pour parvenir au trône, il a bénéficié d'un mélange de chance et de talent, comme tous les grands champions. Il a replaqué tous ses doubles (tricks qu'il maitrise parfaitement dans un pipe... pas sur un big air urbain) et a bénéficié d'une chute malencontreuse de son opposant en finale, Elias Ambühl. 

Kevin est l'un des seuls à avoir tout replaqué, il a exécuté ses tricks à la perfection. Dès son premier run, il est face à une machine qui a marqué son territoire en qualifs : Aleksander Aurdal. Aurdal plaque un peu à cul alors que Kevin est impeccable. Premier duel : gagné. 

Ensuite, le plagnard se retrouve face à Jon Olsson et ses dents blanchies au soleil de Monte Carlo. Jon s'était préservé aux entraînement et avait simplement proposé un 360 au premier run (son adversaire Fritdjof Fredricsson s'étant boité)... on attendait le souriant Suédois au tournant : il envoie son double nickel. Dur pour Kevin : que faire face à la forteresse locale ? Réponse : Un double cork 1260 très ample, le mute bien tiré tout le long et bien haut conclu par un replaquage propre. Deuxième duel : gagné. 

Andreas Hatveit menait parfaitement sa compétition. Sa régularité lui dessinait un podium et personne ne pouvait l'arrêter. Erreur stratégique du Norvégien ? Il complique son trick, pourtant si efficace jusque là, par un double cork 1260 mute (le même que Kevin) mais il replaque sur une jambe et tombe. Kevin change aussi et gratifie le public d'un double cork 1260 double japan. Il se lâche ! On ne l'a jamais vu faire cela, et encore moins sur un big air urbain. Tout n'est pas parfait mais suffisant pour lui ouvrir les portes de la finale contre Elias Ambühl. Troisième duel : gagné.

Elias Ambühl, grand favori, tente le double cork 1260 tail, le trick qui avait couté la qualif à Henrik Harlaut la veille. Kevin savoure sa victoire quasiment acquise avec un flat 3 (à la limite de la sur-rotation, le plagnard est joueur) qui l'emmène tranquillement dans le grand fauteuil réservé au roi du style. 

Reprenons le déroulé des 15 duels qui ont opposé les meilleurs spécialistes mondiaux de la discipline. 

Huitièmes de finale :

-Paul Bergeron, la révélation de cette édition du King of Style, s'incline face à Elias Ambühl au premier run malgré un double cork 1000 tail très stylé. 

-Sammy Carlson perd face à Bene Mayr. Sammy passe son double cork 1000 avec son poke (après la première rotation) mais replaque un peu à cul. Bene Mayr dégaine un double cork 1000 maison impeccable.

-TJ Schiller sort un double cork 1000 mute pour son premier run et écrase Bobby Brown qui a eu les yeux plus gros que le ventre et retombe trop loin. L'un des favoris quitte la scène au premier round. 

-Certains skieurs doivent forcer pour passer le double, avec une première rotation rapide et de l'inertie dans la deuxième. Ce n'est pas le cas de PK Hunder, la force tranquille... mais qui n'a pas de chance. Il perd contre Andreas Hatveit qui envoie l'artillerie lourde avec un double cork 1000 agrémenté d'un mute et d'un octo. Ce sera l'un des duel les plus serrés de la compétition.

-Oscar Scherlin, quant à lui, ne maitrise pas les doubles rotations (il était pourtant qualifié d'office sans avoir à passer par les qualifications) et n'a aucune chance contre Jacob Wester qui les replaque parfaitement. 

-Simon Dumont élimine Phil Casabon qui est resté sur des tricks smooth donnant la priorité au style. Le Canadien ne jouait pas au même jeu que les autres.

-Jon Olsson gagne par défaut contre un Fritjof Fredricsson qui éjecte étrangement l'un de ses skis en pleine rotation.

Quarts de finale :

-Simon Dumont est trop gourmand. Il s'essaie à un trick qu'il ne maitrise pas encore très bien : double cork 1260. Il tombe contre Bene Mayr. Fidèle à lui même, Bene replaque le même trick qu'au premier run avec encore plus de style. 

-Andreas Hatveit envoie un trick magnifique, le même qu'au premier run. Il est content, il lève la main. Il ne manquera pas grand chose à Jacob Wester et à son double cork 1260 (moins technique) pour l'emporter.

-TJ Schiller rate sa réception et laisse la victoire à Elias Ambühl qui avance jusqu'aux demies finales.

Petite finale :

Bene Mayr oppose un double cork 1260 mute stylé (une figure rare pour lui) à un Andreas qui joue le tout pour le tout avec switch 1440 mute... mal réceptionné. Il manquait exactement 90° pour terminer la rotation. 

Mais il ne manquait absolument rien à Kevin pour remporter cette victoire à laquelle il ne croyait vraiment pas. Très décontracté au départ, il préviens : "je ne m'attends pas à faire un truc de malade, mais si je peux kiffer la vibe, c'est cool". Résultat : C'est nous qui kiffons la vibe Kevin !