Tamiflu, barre de fer, vague de chaleur, cailloux : récit d'un trip maudit qui finit bien.
Ca commence mal, voilà à peine quelques minutes que j’ai atterri et déjà les douaniers Argentins se payent ma tête. Il faut dire qu’avec la poignée de masques pour me protéger de la grippe A ainsi que les boites de tamiflu, je ressemble à un touriste japonais apeuré. Comme d’habitude la télévision nous a bien mené en bateau et je suis donc la risée de tout l’aéroport, il y a des jours comme ça. Je passe sur la nuit de galère à Buenos Aires, la journée de galère pour rejoindre la gare des bus (qu’est ce qu’on en a fait marrer des chauffeurs de taxi avec nos housses à ski) et les 14 heures de bus qui s’en sont suivies.
Et nous voilà enfin près à commencer ce voyage. Je suis donc accompagné de Thibaud Duchosal, Karl Josephine et Jéremy Berger (AKA Rérémiaou), direction Los Penitentes. A quelques encablures de Penitentes l’heure est grave : il n’y a pas une once de ce qui pourrait ressembler à de la neige (ni à quoi que se soit d’ailleurs, il n’y a rien à Penitentes). La responsable de l’hôtel veut nous convaincre de rester en prétextant une grosse chute de neige imminente mais on commence à les connaitre ces Argentins, toujours en train d’essayer de vous la mettre à l’envers (ils doivent nous confondre avec des Américains). On quitte donc Los Penitentes après n’y avoir passé qu’une seule nuit mais un sentiment persiste toutefois : Si Penitentes n’est pas le bout du monde, sûr que celui-ci n’est pas bien loin. nous sommes donc de retour à St Raphael pour quelques jours, histoire de faire un peu la fête et de se gaver de bidoche argentine.
Malheureusement la fatigue accumulée lors du voyage nous pousse dans les bras de Morphée et nous prive des fastes de la nuit argentine (caliente, caliente…) Au moment de monter dans le bus, les rumeurs vont bon train : paraît que ça neige très fort sur les contreforts des Andes. En effet la neige commence à tomber en quantité dès notre arrivée dans les montagnes, ce qui est exceptionnel. Les trente derniers kilomètres avant l’arrivée à Las Leñas sont un véritable carnage, les Argentins n’ont pas l’habitude de la conduite sur neige et ça part dans tous les sens : voitures en travers, bus arrêtés sur le bas-côté, conducteurs qui s’embrouillent à coup de barre de fer… Mieux vaut prendre son mal en patience. Finalement on arrive à bon port et nous trainons donc nos housses à ski chez Fabien, guide français habitant en Argentine depuis bien des années maintenant. Les jours et même semaines qui suivent sont assez moroses : il neige mais le télésiège mythique de Leñas, le fameux Marte, est fermé car un pylône a bougé suite à une avalanche. Ensuite le vent se met à souffler pendant plusieurs jours avant qu’une vague de chaleur ne vienne achever la neige restante.
Karl passe le temps en trouvant des rails à skier et Mati imbert nous rejoint pour participer à la première édition du Freeride Citi Contest. Matti imbert nous rejoint pour participer à la première édition du Freeride Citi Contest. La neige n’est toujours pas au rendez-vous. L’organisation du contest, dont c’est la première édition, est quelque peu dépassée par les événements et la face choisie n’est pas à la hauteur du plateau de riders présent. En effet certains top freeriders ont répondu à l’appel et se mélangent aux moniteurs de ski de la station qui souhaitent juste se faire plaisir. De là vient la principale différence entre un contest argentin et un contest se déroulant dans nos contrées : si les meilleurs assurent le spectacle, derrière le niveau est clairement mauvais et la chaîne de télé argentine qui a fait le déplacement doit se demander se qu’elle fait là. Le jugement final sème l’incompréhension parmi les riders : le vainqueur n’est autre qu’un guide local argentin qui est tombé durant son run et nombreux sont ceux qui manifestent avec raison leur mécontentement mais soyons magnanimes et laissons à ce contest le temps de s’étoffer au cours des ans. Au final Mati ne sera resté qu’une semaine chez nous et repart vers le Chili en emmenant Karl que nous retrouverons à Buenos aires au moment du départ. On sympathise avec Franck Bigourdan, Pyrénéen venu passer la saison en Argentine, et on essaye de skier un maximum même si les conditions ne sont pas au rendez-vous. Nous attendons des jours meilleurs.
Comme on a de la chance, les jours meilleurs finissent par arriver et à quelques jours de notre départ, ça se met à tomber velu. Vraiment velu, et cette fois-ci tous les télésièges sont ouverts et on en profite pour se gaver comme des cochons. La guerre est ouverte entre Américains, Canadiens, Argentins… tous bataillent pour les premières traces. Filmer est particulièrement difficile mais heureusement il reste encore quelques personnes compréhensives qui acceptent d’attendre quelques minutes avant de se lancer dans les pentes, merci à eux. Nous quittons donc Las Leñas avec le sentiment du devoir accompli, direction Mendoza pour fêter la fin de la saison. Sur place on retrouve Seb Michaud, Rich Permin, Lolo Favre… quelle meilleure façon de finir un voyage dédié au ski et à l’amitié que de rencontrer des potes et de faire la fête tous ensemble ?
20 Commentaires
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/si je ski pas dans les deux jours qui viennent je meurs.
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Mig --> t'es où pour vouloir skier ?
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+++
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sinon ca reflete bien la réalité ce reportage et encore ils ont été gentil envers la station j'en connais qui aurait été plus méchants
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Bon après ils ont eut des galères que certains, présents ici, ont partagés et il y a de quoi être un peu frustré!
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non sérieux joli photo
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