Un anniversaire, pour une personne comme pour une marque, ça se fête certes, mais c’est aussi l’occasion de faire le point sur le chemin parcouru… Le fameux bilan quoi ! C’est bien connu, les 40 ans sont un virage particulier à négocier : si beaucoup en font une crise, d'autres arrivent à tirer les avantages de cette maturité atteinte. L’expérience est de leur côté, cette connaissance, des autres et surtout d’eux-mêmes leur permet de se projeter et de savoir où ils souhaitent aller. Ortovox semble clairement faire partie de cette catégorie-là.
Alors en plus de sourire avec la marque allemande de son style 80’ de l’époque qu’elle assume totalement, profitons de cette belle occasion pour revenir sur son histoire, basée sur l’amitié et qui a clairement marqué l’avancée de la sécurité en montagne. Puis, regardons avec intérêt la direction que nous montre cette entreprise responsable, innovante et enthousiaste.
« Nous ne sommes pas une marque outdoor, nous sommes une marque de montagne » précise Christian Schneidermeier, à la tête de la firme allemande depuis 9 ans. Il faut dire que la marque, Christian la connait bien : ce Bavarois a grimpé tous les échelons jusqu'à devenir le bras droit du fondateur Gerald Kampel, puis le big boss lors du rachat par le groupe Schwan-Stabilo en 2011. Ce témoin idéal assure que l'une des forces principales d’Ortovox est d’avoir su garder les mêmes valeurs depuis sa création. "Ortovox n'a pas changée, même avec l'envergure internationale qu'elle prend aujourd'hui". En effet, le créateur du premier détecteur de victimes d’avalanche à double fréquence est aujourd'hui toujours totalement axé sur la protection en milieu montagnard.
Cette vocation a permis à la marque de se construire une identité forte et de se connaître en profondeur. La protection est devenue une sorte de pierre angulaire. Ainsi Ortovox protège en développant du matériel de sécurité en montagne ; elle protège également les utilisateurs du froid grâce à son expertise dans le domaine de la laine ; et enfin, elle protège la montagne, les animaux et les hommes à travers des engagements environnementaux et sociaux très élevés.
A la fois pionnière dans le matériel de sécurité et experte dans le secteur de la laine, Ortovox est à l'origine de nombreuses innovations. Son fondateur a donc mis au point en 1980 le fameux F2, qui fut le premier DVA à double fréquence. Une sortie qui révolutionna le secteur en améliorant énormément la recherche des victimes d’avalanches, et positionna la marque comme leader. Cette quête permanente de rendre la montagne plus sûre a amené Gerald Kampel et son successeur à proposer régulièrement des produits très innovants. En 1994 le F1 Focus à aide visuelle devient le DVA le plus vendu au monde, puis le M2 permet de localiser plusieurs victimes. En 2002, le X1 offre une portée inégalée et un système de recherche entièrement automatisé. Le S1, qui arrive en 2007 est lui, le premier détecteur de victime d’avalanche au monde guidé par capteur. Ces avancées technologiques sont complétées par d’autres sorties très audacieuses : on retiendra la fonction pioche sur les pelles d’avalanche ou encore le système d’assemblage rapide ‘PFA’ pour les sondes, permettant de gagner de précieuses secondes… Côté sac à dos, le premier modèle spécial poudreuse du marché est lancé dès 1985, il est suivi par le fameux Free Rider avec sa protection dorsale et enfin, en 2016 le système Avabag, suffisamment léger pour être utilisé en ski de randonnée ! Son système de cartouche développé en interne a d’ailleurs été élu produit de l’année au salon international des sports de montagne et de l'outdoor, ISPO.
Avec l'Avabag et sa cartouche à 310gr, Ortovox ouvre l'utilisation des sacs de sécurité à la pratique du ski de randonnée.
Dans le domaine du textile, très cher également à la marque allemande, l’état d’esprit est le même : dès le départ, la marque est restée centrée sur cette voix intérieure qui, à l’ère du tout synthétique, lui soufflait d’utiliser les matériaux naturels. Ce qu’elle fit, dès 1988, convaincue des si nombreuses propriétés de la laine : ultra-fonctionnelle et résistante, qui neutralise les odeurs, régule l’humidité comme la température et isole parfaitement. Ortovox fut également l’une des premières marques à intégrer la laine Mérinos en 1995, tout en lançant sa propre norme (Ortovox Wool Promise) optimale en matière de protection (encore une fois) animale, naturelle et sociale. Plus local, le partenariat avec les fournisseurs de laine suisse ‘Swisswool’ connait un grand succès depuis sa création en 2011. En plus des propriétés thermiques exceptionnelles de cette laine et de leur grande efficacité d’autorégulation de la température, la réussite financière et la reconnaissance des petits éleveurs suisses qui peinaient à vivre de la vente de la laine de leurs moutons de montagne est une réelle satisfaction pour Ortovox. L’objectif que se fixe désormais la marque est de supprimer tout PFC de l’isolation Swisswool dès la saison 2021 !
Pour Christian Schneidermeier, une autre raison du succès de la marque vient du type de relations humaines qu’elle entretient au sein de son entreprise comme à l’extérieur : « Ortovox s’est construite sur les valeurs de l’amitié ». Effectivement, lorsque l’on y pense, inventer un DVA démontre déjà un certain degré d’altruisme. « Nous basons nos relations de travail sur la collaboration et un état d’esprit amical, respectueux et positif » explique le directeur avant d’ajouter en souriant que rester sur ces bases alors que l’entreprise grandit est un beau challenge : « Il est parfois difficile de se souvenir du prénom de celui qui est assis à côté de toi à la cantine, alors que lorsque nous étions une petite équipe le problème ne se posait pas. Mais nous avons vraiment à cœur de transporter ces valeurs humaines, nous y passons beaucoup de temps car c’est aussi un pilier de notre entreprise ! »
Les relations bienveillantes sont tournées également vers l’extérieur, comme avec les éleveurs de moutons de Suisse et de Tasmanie qui sont perçus comme de véritables partenaires, et envers les utilisateurs, les pratiquants comme vous et nous. Une relation forte, basée sur la confiance, qui est notamment illustrée par le programme Safety Academy. Pour la marque allemande, leur mission va au-delà de la vente de son matériel : « Bien sûr, il ne suffit pas d’acheter du matériel, il faut savoir s’en servir, et nous avons notre part à faire pour que les connaissances soient partagées ». La Safety Academy, lancée en 2008, forme chaque année sur le terrain, plus de 1 400 participants à travers l’Europe via des journées encadrées par des professionnels. Son arrivée dans les Alpes françaises il y a 5 ans sous l'appellation "Safety Nights", était également un franc succès. Cet hiver, le concept devait encore être développé avec des "Avalanche Night", mais Covid oblige, il faudra patienter jusqu’à l’hiver prochain. A noter en attendant : la vaste plateforme numérique mise en place sur le site dédié, propose de nombreux cours et informations ! De quoi bien préparer l'hiver même en étant confiné...
Pour conclure sur cette notion de bienveillance, le directeur insiste sur le fait qu’ "il est important que les personnes qui utilisent nos produits sachent que nous sommes une entreprise responsable, qui ne cherche pas à maximiser ses profits à tout prix. Nos produits sont fabriqués de manière éthique et juste, nous donnons le meilleur de nous-même et utilisons le meilleur matériel afin que chacun puisse savourer totalement ses sorties en montagne. Or, la seule manière d'en profiter pleinement, c’est de se sentir en sécurité et d’avoir confiance en son matériel. Cela a toujours été notre objectif. »
La seule manière de profiter pleinement de la montagne, c’est de se sentir en sécurité et d’avoir confiance en son matériel. Cela a toujours été notre objectif.
Il ne suffit pas d’acheter du matériel, il faut savoir s’en servir, et nous avons notre part à faire pour que les connaissances soient partagées
L’avenir, Christian Schneidermeier le regarde de manière ambitieuse, avec la volonté de faire grandir encore cette marque, mais plus que jamais de manière respectueuse et durable. Les nombreux engagements déjà pris par Ortovox sur le plan environnemental n’ont rien de superficiels. La nouvelle stratégie de développement durable d’Ortovox est nommée Protact2024. Elle contient de nombreux objectifs très contraignants et un travail à mener en profondeur, couvrant aussi bien le bien-être animal que l’arrêt total des PFC (Perfluorocarbures, utilisés pour leurs propriétés hydrofuges) en passant par une production réalisée à 60% en Europe, une veille extrême des conditions sociales et en ligne de mire une neutralité carbone totale. La barre est haute, mais le directeur, qui avoue être inspiré par des entités très engagées comme Patagonia par exemple, a bien l’intention de continuer d’écouter la « voix intérieure » d’Ortovox…. qui lui murmure que c’est bien dans ce sens-là qu’il faut aller.
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