Speed Flying Pro 2009

Les nuages ont joué avec les nerfs des organisateurs toute la journée de mardi, s'ouvrant et se refermant sur le parcours de speed cross, un slalom parallèle, première épreuve du Columbia Speed Flying Pro Les Arcs 2009, l'épreuve de référence de cette toute jeune discipline.
C'est le rookie français Yohan Castagnoli qui a gagné après un duel ultra serré avec un autre rookie Mickaël Régnier.
Le grand favori était Antoine Montant, tout le monde l'attendait au(x) tournant(s). Avec ses lignes tendues et sa vitesse, il avait pris une bonne option pour la finale (les runs se courant à deux, avec un aller et un retour)... jusqu'à l'erreur fatale, l'erreur de débutant : "j'étais un peu taquet, mon adversaire me revenait dessus, j'ai pris la dernière porte limite et je n'ai pas fait attention, j'ai coupé la cellule de mon adversaire", explique-t-il.
La brume joueuse n'a pas cessé d'interrompre la course et saucissonner les duels toute la journée, taquinant l'annulation pure et simple de la compétition. Les speedflyers ont pu tendre leurs trajectoires, piloter leur voile pour rester au plus près du sol (pour pouvoir respecter les règles du jeu : toucher la neige entre chacune des huit portes) et atteindre le premier la ligne d'arrivée.
On retrouve donc en finale Mickaël Régnier (dont c'est la première participation) et Yoan Castagnioli. Chacun gagne un run, mais Yoan creuse un peu plus l'écart et l'emporte de 21 centièmes de seconde. Une victoire à un cheveu près (que Mickaël a longs et dreadlockés) et inattendue pour Yoan dont le slalom n'est pas la spécialité. Il avait pris une bonne option pour remporter le titre overall de Best Speed Flyer of the Year 2009. Antoine Montant est troisième, ce qui l'autorise à convoiter le titre après l'épreuve de freeride le lendemain...

Conditions idéales dans le ciel (moins pour la neige) pour l'épreuve de Big Mountain (freeride) ce mercredi. Des bancs de requins étaient cachés dans la face des Arandelières, sous l'Aiguille Rouge, et les consignes de François Bon, le directeur de course, lors du briefing de la veille, étaient simples : "soyez prudents et assurez, on est là pour s'amuser".
Après un passage de reconnaissance, chacun avait droit à un run jugé par un jury composé de skieurs et parapentistes (les deux mamelles du speed fly). Les runs ont bien évolué par rapport à l'année dernière : plus rapides, plus skiés et aucun carton (il y avait eu quelques chutes l'année dernière sur la même face, dont celle de Yoan Castagnioli, débordé par sa fougue). Mickaël Régnier est très rapide et impressionne avec deux tonneaux rapides posés dans un run sans temps mort. Yoan, lui, se retient, on sent qu'il assure, sachant qu'il a de l'avance dans les points et surtout pour ne pas rejouer le scénario de l'année dernière.


Et bien sûr, nous attendions tous le run d'Antoine Montant, celui qui domine de la tête et des épaules la discipline. Il skie beaucoup, il s'engage dans un "s" rocheux délicat, s'en sort sans problème et ride même en switch quelques mètres en sortie. "Antoine a fait un choix de voile qui le colle au sol", explique François Bon, directeur de course. Du grand art, à la fois un engagement, un choix de lignes esthétique et inédites. Il remporte haut la main l'épreuve alors que Yoan termine onzième... trop loin pour menacer Antoine.
Le titre overall revient donc, pour la deuxième année consécutive à Antoine Montant (ou Antoine Mutant comme on l'appelle par là, ou "la charge", rapport à sa vidéo où il fait partir une avalanche énormissime). Mickaël Régnier termine second overall, la régularité de ses résultats a payé et Yoan troisième.

Texte et vidéos : Guillaume Desmurs
Photos : Dom Daher/Speed Flying Pro et G.D.
Première vidéo : Philéas Images