Les trois stagiaires qui m’accompagnent sont Valentin, Anaëlle et Charly. Nous sommes encadrés par Jame, moniteur et guide.
Nous avons rendez-vous ce matin à 9h à Arc 2000 pour notre première sortie. Au programme : le Mont Jovet ou Fontaine Noire.
Dès notre arrivée, Jame nous met dans l’ambiance, il nous tend le Bulletin Neige et Avalanches. Il nous demande notre avis. Quel itinéraire allons-nous choisir ? Charly répond illico! Euh… Hein? Quoi? Comment? Moi, ça n'a pas eu le temps de faire le tour ! Ok. Donc on est dans le brouillard, le soleil se trouve au-delà de 2500m et Fontaine Noire c’est plus haut que Mont Jovet. Pigé.
Bref, on se prépare à partir, lorsque j’interroge le groupe quant aux vêtements à emporter. Valentin me répond du tac au tac. Sauf qu’à la seconde d’après, ça a fait « tic », et j’ai zappé, littéralement, son précieux conseil. Je le regretterai un peu plus loin.
Nous voilà aux pieds de Marmotte et Bois de l’Ours, deux télésièges. Notre première remontée mécanique. C’est là que la première merde a commencé. Vous voyez la boulette que l’on peut faire à ce stade, lorsque c’est son premier jour de ski de la semaine ou lorsque l’on vient de changer de tenue ? Je venais de changer de tenue. Je n’avais pas mon forfait de ski sur moi !
Marmotte et Bois de l’Ours, ça passe, je suis connue comme le loup, mais nous devons nous rendre jusqu’au fin fond de La Plagne !
Je quitte le groupe au bout de 37 secondes…
Jame est détendu, il me propose de les rejoindre au bar après le Vanoise Express pour que j’aille vite fait récupérer mon forfait.
Je n’ai pas le souvenir d’avoir croisé un seul skieur sur la piste. Le domaine skiable était désert. Il faut dire que c’est brouillard, un samedi, en avril, à 9h20. Pourtant il est tombé de petits centimètres dans la nuit et la visibilité n’est pas pire. Par contre, qu’est-ce que je me caille !!! Pourquoi je n’ai pas appliqué illico les consignes de Valentin ?!
Je retrouve le groupe, et nous renchainons télésièges et télécabines (Un peu de chaud ! Merci Jame !). Plus que deux remontées mécaniques à prendre…
Sauf qu’elles sont fermées…
Jame cogite et nous fait cogiter en même temps…
Nous prenons un peu de hauteur pour mieux jauger des possibilités qui s’offrent à nous.
Un bout de descente et une grande traversée plus tard, nous voilà au pied du mur.
Il va falloir mettre les peaux… Et grimper !
Anaëlle, Valentin et Charly disparaissent en un éclair dans la montée. De la poussière d’étoile ! Pendant que Jame, en bon guide, se cale devant moi à faible allure pour m’entrainer physiquement et psychologiquement vers le sommet. Il devra tout de même m’abandonner pour rattraper la fougueuse jeunesse et leur indiquer l’itinéraire. En même temps, je n’étais pas des compagnies des plus agréables (quoique peu dérangeantes !) du fait que j’étais dans l’incapacité de prononcer le moindre mot, haletante comme jamais, suffocante, au bord de l’asphyxie.
Je parviens néanmoins au sommet sur mes propres jambes, dans en état mental plus ou moins décent. C’est plutôt l’état physique qui en a pris un coup. Je suis écarlate, prête à exploser, les cheveux trempés, collés sur le visage, la bave qui a séché aux coins des lèvres…
Il me faudrait déjà bien 15 bonnes minutes pour m’en remettre ! Le temps de déchausser, dépeauter, déposer le matériel, déverser le contenu du pique-nique…. 10 minutes supplémentaires. Admirer le paysage et prendre quelques photos : 8 minutes. Manger : 25 minutes minimum pour moi!
Sauf que nous avons dû rester 25 minutes maximum sur place. Autant dire que j’ai jeûné. Bon, bien sûr, le premier au sommet a eu un peu plus de temps que ça…
Plus qu’à descendre ! L’estomac creux…
Les cinq premières minutes sont fabuleuses. La neige est idéale.
Puis nous arrivons dans le brouillard.
Heureusement, Charly a des yeux de lynx, il a repéré une trace qu’il suit à vive allure, entraînant tout notre groupe derrière lui. Même Jame a avoué qu’il n’aurait jamais été aussi vite s’il avait été devant !
Le décor nous aide ensuite à y voir plus clair : des rochers, des canyons, une rivière…. Puis le bas de la pente.
Un chalet d’altitude nous permet de reprendre nos forces en nous désaltérant. Il nous reste un long chemin plat sinuant dans la forêt, plus ou moins bien enneigé vers la fin. Le nombre de fois où nous avons dû déchausser-rechausser-déchausser-rechausser… Incalculable !
Petite virée en bus puis nouveau défilé de télésièges pour rentrer jusqu’à Arc 2000…. Et au lit ! Je suis rincée !
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