Domaines Skiables de France vient de publier les premières données de fréquentation des stations pour l'hiver 2019-2020, interrompu de fait le 15 mars pour l'ensemble des stations. Sans surprise, elles ne sont pas bonnes mais révèlent de grandes disparités selon les régions et la taille des domaines. A noter que la crise sanitaire du Covid-19, même si elle contribue massivement à ces résultats, n'est pas seule en cause : la situation était déjà extrêmement tendue dans les domaines et massifs de basse altitude du fait d'un hiver très doux (lire notre bilan météorologique de l'hiver)
Pour des raisons bien différentes, ce sont les petits et les très grands domaines qui enregistrent le plus fort recul cette saison :
-25% de fréquentation pour les petits domaines qui ont essentiellement souffert de la médiocrité de l'enneigement à basse altitude (consultez notre bilan météorologique de l'hiver 2019/20). Ces stations n'ont que peu été impactées par la crise du Covid-19 : la saison était déjà quasiment finie à la mi mars pour la plupart d'entre elles.
- Ce n'était en revanche pas le cas pour les très grands domaines d'altitude qui se partagent traditionnellement le "gâteau" de la fin de saison et des vacances de Pâques, avec une forte présence étrangère. C'est quelque peu cynique mais un enneigement déficitaire en basse altitude comme c'était le cas cette saison est d'ordinaire un avantage supplémentaire pour ces domaines moins exposés aux aléas climatiques. Pour elles, ce sont donc un mois 1/2 d'activité qui se sont envolés le 15 mars avec la fermeture anticipée de tous les domaines skiables français. Résultat : -20% de fréquentation globale par rapport à la saison précédente.
Pour les mêmes raisons, altitude moyenne et taille des domaines étant assez fortement corrélés, les plus grands perdants sont les régions concentrant soit le plus de petits domaines de basse altitude, qui ont subi de plein fouet la douceur de cet hiver (Massif central, Vosges et Jura) soit à l'inverse le plus de très grands domaines d'altitude (Savoie essentiellement).
l'Isère, la Haute-Savoie et les Alpes du Sud s'en sortent relativement mieux. Pour les Pyrénées, si le recul n'est "que" de 10% par rapport à la saison passée, la chute de fréquentation par rapport à la moyenne des 4 dernières saisons reste très marquée (-17%).
Les choses n'auraient pas été très différentes pour les petits domaines de basse et de moyenne montagne qui ont souffert de l'enneigement déficitaire cet hiver, surtout si l'on considère la période de sécheresse exceptionnelle qui a suivi la fermeture anticipée des stations, tout au long des mois de mars et avril. Nombre de stations auraient probablement été confrontées assez rapidement à la nécessité de fermer quoi qu'il arrive.
Les domaines d'altitude auraient en revanche sans nul doute pu profiter de cette période de beau temps, et de la situation dégradée chez leurs concurrents de l'étage inférieur.
Au niveau national, le recul s'établissait à -2% au 14 mars, soit une baisse modérée à mettre essentiellement sur le compte de la météo, même si le Covid-19 avait sans doute commencé à avoir un impact en fin de période, notamment sur la clientèle étrangère, alors que toutes les stations européennes fermaient les unes après les autres.
Les stations de l'Isère et de Haute Savoie enregistraient même une progression de leur fréquentation.
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