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La randonnée du jour nous mène à la cabane des Vignettes pour un retour par le glacier d'Arolla en faisant une belle boucle autour de la montagne de Vouibé. Un grand classique du Val d’Hérens. Comme la veille, nous empruntons le premier téléski des Fontanesses qui nous fait gagner de précieux mètres de montée.
Après une très courte descente sous les séracs du glacier de Tsijioré Nouve, nous collons les peaux pour atteindre le front morainique du glacier de Pièce.
Si « Tsijioré Nouve » impressionne par son amphithéâtre glaciaire et ses crevasses, « Pièce » est un glacier plutôt débonnaire et sans difficultés techniques où nous progressons rapidement entre courts ressauts et longues parties planes. Parfois, le silence de la montagne est interrompu par le bruit de blocs se détachant du glacier suspendu sous le sommet du Pigne. Il faut dire qu'après un week-end dantesque de neige, le soleil et un temps printanier ont pris le dessus au meilleur des moments pour notre agenda.
Alors que nous abordons la partie sommitale du glacier, nous croisons la légende du coin le guide Dédé Anzévui qui descend avec une cliente du sommet du Pigne. Son combientième Pigne ? Nous n'aurons pas le temps de lui poser la question qu’il dévale la pente.
Notre équipe, entre contemplateur, photographe et adepte de « vitesse ascensionnelle », arrive en ordre dispersé aux Vignettes après une montée de 700 mètres de dénivelé courte mais harassante. On découvre dans les derniers mètres de montée la cabane fondue dans la roche et coiffée de son héliport. La Suisse a toujours préféré le terme de cabane à celui de refuge mais on est loin, avec une jauge de 120 personnes, de la construction exiguë et rudimentaire de la définition du dictionnaire.
Tout le groupe s’accorde pour accommoder le panier-repas d'un rösti dont le gardien a fait sa réputation au-delà des frontières Valaisannes. Un petit chemin sécurisé par des barrières permet d’accéder au sas d’entrée du refuge rénové en 2008. On découvre alors les arcades du rez-de-chaussée fermées par de larges baies vitrées façon hublot de bateau. Assis à enlever nos chaussures de ski, on contemple le Petit Mont Collon, son frère le Grand Collon et les séracs du Pigne d’Arolla. Des îlots rocailleux dans une immensité blanche à perte de vue. Juste derrière cette barrière minérale, à quelques kilomètres, l'Italie et la sauvage vallée de Valpelline dans le val d'Aoste nous tendent les bras.
Le panorama des Vignettes : on en dit toute l’immensité qui se découvre de là-haut…Tant de splendeur nous dépasse, on contemple, on se tait
Le réfectoire est vaste et accueille de nombreuses tablées car le lieu est une étape incontournable sur la mythique haute-route Chamonix-Zermatt dont la Pigne est le point culminant. Une position de choix qui amène son lot de randonneurs. Ça papote dans toutes les langues. L'accueil est chaleureux. François observe d’une porte dérobée sur l’arrière la suite de notre itinéraire. On arrose notre galette de pomme de terre d'une bière à la châtaigne. Cette diversité gustative, improbable à 3 157 mètres d'altitude, trouve son explication dans les origines corses de la femme du gardien. Une fusion originale et improbable mais le Genevois Jean-Jacques Rousseau avait bien en son temps rédigé un projet de constitution pour la Corse.
L'intermède culinaire terminé, on traverse le col des Vignettes pour prendre prise sur le glacier de Vuibé. Place à la descente pour rentrer sur Arolla. Le large glacier se transforme rapidement en entonnoir nous offrant un joli ski de couloir à flanc de falaise.
La pente est soutenue sans être raide. La neige dans cette partie protégée des assauts du soleil est restée froide. Nous progressons, dans ce passage rectiligne, entre ombre et lumière, blocs rocheux et cascades de glace.
En deux jours, on a fait un joli tour du propriétaire et pu découvrir une grosse partie du Val d’Arolla... mais il reste mille choses à faire dans le secteur
On poursuit notre visite au musée d'Évolène qui explore la tradition du carnaval. Chaque année courant janvier, la commune s’anime au rythme des « peluches » et des « empaillés » qui envahissent les rues pour effrayer les mauvais esprits de l'hiver. Une pratique festive qui perdure et connaît même un regain d’engouement porté par une jeunesse soucieuse de cet art de vivre.
Évolène est vraiment un endroit préservé. Ici, les habitants sont les garants du patrimoine d'hier et de demain. On a l'impression que ce petit coin s'est arrêté dans le temps mais c'est une bonne chose de ralentir et de vouloir préserver les traditions
Notre journée se termine dans la typique « petite auberge de Lannaz » autour d’une Raclette au feu de bois agrémentée de viande séchée AOP. Notre séjour ici ne pouvait s’achever sans vaches de la race d’Hérens. Ce sera dans nos assiettes faute d’avoir pu apercevoir les belliqueuses autochtones. Le Fendant de Sion remporte la bataille du choix du vin face à la Petite Arvine. La culture par le territoire mais aussi dans les plats et le verre. L’étage raisonne en patois comme une évidence.
Un commentaire
J'y ai fait une belle rando en peau de phoque récemment avec Valéry Malherbe
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