Ride, Protect & Share. Ces trois mots sont l’essence même des valeurs de la marque auvergnate action-outdoor Picture Organic Clothing. Durable, éthique et éco-responsable, la marque a fait du changement climatique son cheval de bataille et s’apprête à souffler sa onzième bougie en décembre. Picture se veut engagée au maximum et ce, sur chaque étape du cycle de vie de ses produits.
Pour cette nouvelle saison d’hiver, la marque revendique haut et fort ses engagements et prend la parole : quelles sont les étapes de conception d’une veste de ski responsable ? Quels sont les tiers, les matériaux, … ? Quel rôle jouez vous en tant que consommateur et utilisateur ? Une plongée dans les coulisses de la fabrication de vêtements éco-responsables... Et ce, en toute transparence !
Premièrement, il faut savoir que la manière conventionnelle et historique de fabriquer une veste de ski consiste avant tout à extraire du pétrole pour créer un fil polyester. Le processus d’extraction est très lourd en énergie et participe à l’épuisement des ressources naturelles.
Heureusement, d'autres solutions existent pour aboutir au même fil polyester :
Revenons sur la première solution.
En octobre 2018, nous sommes partis à Taiwan pour retracer tout le processus de fabrication d’une veste de ski, des bouteilles plastiques jusqu’au produit fini.
Connaître les filières entières d’approvisionnement est capital, autant d’un point de vue environnemental que social. Il ne s’agit pas seulement d’acheter un produit fini à un partenaire. Les étapes qui précèdent la confection (recyclage des bouteilles, filature, tissage, teinture, traitement déperlant et lamination) sont clés dans notre capacité à fabriquer une veste de ski responsable à tous les niveaux : consommation d’énergie, d’eau, de matières, et utilisation de produits chimiques.
Cette expertise s’est construite grâce aux relations de long terme que nous entretenons avec les fabricants. C’est le meilleur moyen pour être influent auprès d’eux et ainsi mettre en place des initiatives au profit des travailleurs et de l’environnement.
Plusieurs articles complets existent déjà pour tout connaître sur notre processus, pour comprendre comment nous passons d’une bouteille à un fil, et pour découvrir les personnes impliquées. Mais si on devait garder quelques chiffres en tête, ce serait forcément ceux de l’usine de recyclage des bouteilles, située au sud de Taiwan.
2500 tonnes de bouteilles sont recyclées chaque mois dans cette usine, pour diverses utilisations futures. Elles viennent très majoritairement de Taiwan et sont issues du tri des déchets (l’équivalent de notre poubelle jaune).
Une bouteille plastique vide pesant environ 35 grammes, cette usine recycle donc environ… 70 millions de bouteilles par mois. Oui, par mois. Et on ne parle que de Taiwan, un pays d’environ 20 millions d’habitants.
De notre côté, on estime à environ 60 millions de bouteilles recyclées depuis... 10 ans pour la production de nos produits techniques en polyester recyclé.
Ces chiffres interpellent et doivent nous faire réfléchir sur ce qu’il se passe en amont (à Taiwan, en France, et ailleurs) par rapport à l’utilisation massive de plastique. Le recyclage ne doit pas être perçu comme une fin en soi ou une solution de facilité. Recycler coute de l’énergie, et la matière ne disparaît pas. Réduire la production et l’utilisation à la source est la meilleure des choses à faire, et c’est exactement pareil dans le textile. Nous reviendrons plus tard sur le sujet de la durabilité des produits, de leur entretien, et l’économie de la fonctionnalité.
Nous utilisons du polyester recyclé depuis 2008 et nous avons vu pendant cette période un net engouement de l’industrie du sport pour cette matière. Nous sommes heureux de voir que cette méthode de fabrication gagne du terrain.
Son avantage est certain, car au-delà de valoriser un déchet, le processus de recyclage est 40% moins émetteur de CO2 que l’alternative pétrolière (Source : ADEME, 2018).
Mais nous sommes aussi conscients des limites sur le long-terme. Les bouteilles restent des déchets issus du pétrole. Notre production est donc basée sur le fait d’avoir des déchets à recycler. Pour l’instant, forcément, au vu des volumes mondiaux de plastique à recycler, cela fait sens. Mais pour plus tard, nous savons que ça ne sera pas satisfaisant.
C’est pour cela que nous travaillons sur d’autres solutions, comme le bio-sourcing ou le recyclage de vêtements usagés. Ces solutions s’inscrivent dans une démarche globale d’entreprise afin de sortir peu à peu de la dépendance aux énergies fossiles : pétrole, charbon, gaz naturel.
Vous avez dû noter que nos matières techniques viennent donc de Taiwan. Ensuite, la confection des produits finis est à Dongguan, à 2h au nord de Hong Kong. Ces derniers mois, nous avons été très transparents sur les usines et les travailleurs qui fabriquent nos produits et par ricochet, vous avez été nombreux, en France, à nous poser ces questions :
« À quand le Made In France pour vos produits ? Vous vous prétendez « éco » mais pourquoi fabriquez-vous à l’autre bout du monde ?
L’explication complète est disponible et n’a pas vocation à vanter notre modèle au détriment d’un autre, mais plutôt à être transparents sur notre modèle de production et de distribution, avec les contraintes et les opportunités. Nous expliquons aussi comment nous parvenons à être Made In France sur une catégorie de produit bien particulière.
On ne va pas vous refaire l’article en entier, et on vous invite vraiment à le lire, mais si vous ne deviez retenir que 2 choses :
Notre volonté est de démocratiser l’achat responsable en proposant des produits recyclés, biologiques ou bio-sourcés au même prix que la concurrence conventionnelle.
Cela étant, nous sommes conscients que le modèle a ses limites avec les problématiques de transport international de nos produits. Nous sommes revendus dans environ 35 pays.
En réalité, le modèle de production ultime serait de déployer plusieurs unités de production en fonction des lieux de consommation. Pour être totalement cohérent, cela voudrait aussi dire de sourcer les matières premières localement, puis de tisser, teindre, laminer et confectionner localement. Cela diviserait nos volumes totaux par 3 (dans le cas de production européenne, américaine, et asiatique) et mécaniquement notre capacité à faire des économies d’échelle. Cela diminuerait aussi la maitrise et la transparence des chaines d’approvisionnements que nous pouvons avoir actuellement : il faudrait tout reconstruire.
Mais techniquement, c’est possible et ce serait un must pour limiter les émissions CO2 liées au transport et faire travailler les économies locales. Cependant, pour l’instant, c’est inadapté à notre activité, à nos volumes et nos capacités logistiques.
Les productions étrangères sont souvent pointées du doigt pour les manquements sociaux à l’égard des travailleurs et de leurs conditions de travail. Des scandales et catastrophes ont eu lieu (Rana Plaza, Bengladesh, 2013) dans le milieu de la fast-fashion et personne n’est passé à côté.
Pour nous, le volet social est tout aussi important que le volet environnemental. Il y a des êtres humains derrière chaque produit Picture.
Dans ce cadre, nous sommes membre de la Fair Wear Foundation afin de continuer à améliorer les conditions de travail des personnes qui fabriquent nos produits.
Chaque année, nous sommes audités par la FWF sur nos pratiques d’achats, nos relations avec les usines, et sur notre capacité à mettre en place des initiatives au profit des travailleurs.
Les relations historiques que nous menons avec nos fournisseurs facilitent grandement les choses, mais nous avons aussi besoin d’un œil extérieur et d’une impartialité. C’est ce qu’apporte la Fair Wear Foundation, au même titre qu’une certification Fair Trade par exemple.
Nous estimons que nous avons une grande responsabilité de l’utilisation que vous allez faire de nos produits. Dès l’acte d’achat, l’utilisateur est acteur de la vie de son produit.
Bien que nous soyons une marque à but lucratif, nous avons aucun problème à encourager la vente de seconde main. De très bons produits sont disponibles sur les réseaux d’occasion. Pas impossible d’ailleurs que vous voyez prochainement sur notre site un espace de mise en relation entre particulier. On y travaille.
Aussi, et nous sommes un peu en retard sur le sujet pour être honnête, la location de vêtement est une vraie solution si vous êtes skieur / snowboarder occasionnel. Passer une semaine par an à la montagne ne devrait pas impliquer forcément d’acheter une tenue complète.
D’une manière générale, la notion de durabilité est capitale dans le but de diminuer l’impact global du produit.
Un vêtement technique, s’il est bien pensé, prend forcément en compte cette notion et sa conception anticipera l’utilisation que vous allez en faire. Par exemple, pour un pantalon de ski, les renforts au niveau des chevilles pour résister aux coups de carres sont indispensables. Au même titre que travailler les matières en recyclées, ou le traitement déperlant sans produits chimiques nocifs, ce choix de renforts est un bon principe d’éco-conception qui va augmenter la durabilité du produit.
Malgré tout, les produits sont faits pour être utilisés et personne n’est jamais à l’abri d’une déchirure ! C’est à ce moment-là que les marques se doivent d’intervenir pour faciliter la réparation, et pas favoriser l’échange ! Réparer, c’est augmenter la durabilité du produit, et diminuer son impact.
Loin des processus compliqués, nous envoyons assez souvent aux utilisateurs une pièce manquante (tirette de zip) ou un morceau de tissu pour faciliter les démarches. Si l’intervention est plus technique, le centre de réparation rentre en jeu. Nous en avons plusieurs pour assurer ce service.
Si le produit n’est plus sous garantie, nous vous mettons quand même en relation directe avec le centre pour que vous puissiez réparer le produit. Très bientôt, nous mettrons aussi en place une garantie réparabilité à vie.
L’entretien du vêtement technique est aussi capital. Ce n’est pas un produit classique. Les notions de déperlance et d’imperméabilité rentrent en jeu. Encore une fois, la marque a une responsabilité par rapport à cela. L’étiquette sur le produit donne des consignes basiques (lavage à 30°) mais rarement suffisantes. Chez Picture, nous avons une FAQ assez complète qui concerne tous nos produits. Vous êtes-vous déjà demandé comment prendre soin du liège de nos casquettes ? Ou comment ré-activer la déperlance de votre veste sans utiliser de mauvais produits chimiques ?
Bon, il arrive forcément un moment où après avoir porté, entretenu, puis réparé une ou 2 ou 10 fois (!) votre produit, il est temps de le changer une bonne fois pour toutes. Que faire alors de votre veste iconique ? Plusieurs solutions s’offrent à vous.
On en arrive donc à la dernière des options (mais vous pouvez déjà être fiers de ce que vous avez accompli avant) : le recyclage.
C’est là où ça coince pour le moment, car le procédé de recyclage pour une veste technique n’existe pas encore à l’échelle industrielle. La complexité des produits (membrane polyester ou polyuréthane collée contre des tissus intérieurs et extérieurs) rend le processus très complexe.
Cependant, des solutions émergent (Japon, Pays Bas, France), et nous avons entamé les premiers tests. L’objectif est double : offrir une vraie solution de fin de vie et de création. Car le but de l’opération est bien de recycler pour re-créer un fil polyester et ainsi fabriquer un nouveau produit.
On repart donc pour un tour !
8 Commentaires
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"C'est certes un article sponso mais ils répètent quand même plusieurs fois que la construction avec des matières issues du pétrole nique la planète et que même leurs solutions de recyclage sont loin d'être ultimes et qu'ils essayent de trouver mieux. "=> Ah oui, quel scoop ! Heureusement qu'ils sont là, on n'était pas au courant.
"Donc oui c'est un bel article bien présenté, mais je ne trouve pas qu'ils se foutent de la gueule du monde avec un discours à l'américaine ou ils sauvent le monde." => non, ils se sont foutus de la gueule du monde au delà de toute limite avec leur bio ceramic à la con qui renvoie les Infra rouges du corps !
"Après Patagonia bosse peut être bien, mais ils niquent tout autant la planète avec les mêmes vestes 100% pétrole ! "=> NON, ça c'est juste faux. Patagonia produit un paquet de vestes avec 80 à 90% de matériaux recyclés ET recyclables. Et c'est pas juste du BS marketing.
"Et ils ont aussi un très beau discours marketing "=> alors ça si tu savais à quel point je m'en cogne...
« Ah oui, quel scoop ! Heureusement qu'ils sont là, on n'était pas au courant. » Tu prends 10 personnes dans la rue tu leur dis que leurs fringues sont 100% pétrole je suis sûr qu’au moins 1 sur 2 l’ignore. Donc je trouve ça honnête de le rappeler dans l’article. Ils te disent même que le top reste de ne pas racheter de vêtements neufs !!! Ya quand même pire comme bullshit. Imagine Peugeot te dire ça dans un article sur Auto Moto…
« avec leur bio ceramic à la con qui renvoie les Infra rouges du corps » Alors là j’ai dû manquer un truc car je n’ai pas souvenir d’avoir lu ça dans l’article.
« Patagonia produit un paquet de vestes avec 80 à 90% de matériaux recyclés ET recyclables. » Qui ne sont pas dérivés de pétrole ? Je veux bien les références car ça m’intéresse carrément.
« alors ça si tu savais à quel point je m'en cogne » Visiblement non, tu y es sensible puisque tu sembles très bien connaître les pratiques de Patagonia, et tu les as découvertes via leur comm marketing (sauf si tu as bossé là bas).
Je précise que je n’ai aucuns produits Pictures, et que je ne les connais pas !
"Tous nos produits techniques sont composés de membrane Bio Céramic
La Bio-Ceramic est destinée à être la source d’émissions d’infrarouges loin- tains.
La membrane Bio-Ceramic présente toutes les propriétés d’une mem- brane imper-respirante :
- Elle est imperméable, respirante et coupe vent - Elle a la capacité d’absorber tout type d’énergie (corps noir) et d’émettre uniquement des infrarouges lointains.
Tranforme les rayons solaires en rayons biogénétiques [Transform the solar rays into biogenetic rays]
Protège de la pluie et du vent
[Protect from rain and wind]
Effet mirroir avec les Infrarouges Lointains émis par le corps
LA MEMBRANE BIO CERAMIQUE [BIO CERAMIC MEMBRANE]
Les Infrarouges lointains ont la particularité :
– D’améliorer l’équilibre – D’être utilisés pour améliorer la circulation du sang et favoriser l’élimination de l’acide lactique. – D’aider à réparer les traumatismes tels que : fatigues lombaires, sciatiques, rhumatismes, arthrose."
True story.
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