Ski, vaches et Tchatcha en Géorgie

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Ski, vaches et Tchatcha en Géorgie

une semaine fabuleuse dans le Caucase. Récit en 3 parties, peut être 4
article Ski en georgie 2017
Staff
G
Photos :
Vidéo :
Illustrations Simon Charrière

La genèse

A l'automne 2016, Daniel me contacte pour nous ouvrir les portes de son pays : La Géorgie. Daniel est le fondateur de Ski Georgia, le skipass.com local, qu'il porte à bout de bras, convaincu que le tourisme, notamment hivernal est le futur de son pays. Il n'a pas besoin de beaucoup insister pour me convaincre : rendez-vous est pris pour le mois de février, charge à moi de constituer une équipe d'ici là.

De retour du Japon, après un shooting réussi avec le suisse Simon Charrière, je l'invite. Illustrateur, il est l'auteur des jolis dessins que vous retrouvez dans cet article.

Je propose également à Enak Gavaggio mais il n'est pas disponible sur cette période, en tournage pour Rancho. En revanche, il me souffle le nom d'une de ses vagues connaissances : Sophie Lechasseur, skieuse québécoise. Entre Suisse et Québec, mon amour des accents est comblé : l'équipe est formée, il ne reste plus qu'à s'envoler pour Tbilissi.

Tbilissi

Le premier contact avec la capitale est magique : un mélange étrange entre bâtiments rénovés, créations ultra contemporaines, immeubles délabrés (une bonne partie quand même) et imagerie communiste. Indépendante depuis 1991, la Georgie, pays de naissance de Staline, garde évidemment les traces de son passé au sein de l'URSS.

Après un bref arrêt à l'hôtel pour déposer nos bagages, Irakli et Daniel nous emmènent déguster les vins locaux, avant de diner chez Tsiskvili, un superbe resto au bord du fleuve qui propose en plus de ses brochettes des spectacles de danse traditionnelle.

Nous finirons la soirée à la Fabrika, ancienne manufacture textile transformé en lieu de rencontre de la jeunesse branchée avec auberge de jeunesse, bars, galeries... On se croirait à Berlin ou Londres : Tbilissi est est en train de devenir une des destinations les plus branchées d'Europe, le dépaysement en plus. Car oui, les georgiens se considèrent comme européens et lorgnent bien plus vers l'Ouest que vers leur encombrant et envahissant voisin du Nord.

Le ton est donné pour le voyage : le Georgien est bon vivant, hyper accueillant et aime arroser ses soirées. Pas de problème, on devrait bien s'entendre!

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En route

Nous n'aurons guère le loisir d'apprécier les chambres si raffinées de l'hôtel Rooms : Irakli, notre chauffeur et guide, nous récupère bien avant le lever du soleil pour rejoindre la région de Mestia. Google Maps annonce 7h30 de route pour 460 km, nous comprenons vite que nous allons passer la journée dans la voiture.

Le soleil se lève : première pause dans une station service, Irakli revient avec 4 cafés, une bouteille de vin blanc et 3 verres (nous apprécions le fait qu'il se contente du café). Nous n'avions pas goûté le blanc local la veille, il fallait absolument y remédier. Dégustation de vin en voiture au petit déjeuner, c'est une première. Pas le choix, nous sommes polis.

Sous nos yeux défilent les kilomètres et prend forme un pays en pleine transition, encore marqué par son histoire au sein du bloc soviétique, et dont les infrastructures se modernisent lentement. Plus l'on s'enfonce dans le pays, plus nous nous habituons à partager la route avec les vaches, cochons et nombreux nids de poule. Je suis pour ma part fasciné par l'esthétique des nombreux bâtiments abandonnés, vestiges de l'ère russe. Le dépaysement est total.

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Juste après la guerre avec la Russie, on avait tous 2 ou 3 kalashs à la maison, tout ce qu’on faisait c’était boire et s’entretuer, donc oui, aujourd'hui le tourisme est une chance

Local, interrogé sur l'importance du tourisme pour la région.

Mt Ouchba

Le "Cervin du Caucase" domine Mestia de ses 2 sommets de 4710 et 4690 mètres. 

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Mestia

Située en Haute Svanétie, dans le Caucase, la vallée de Mestia sera la première étape de ce trip qui en comptera trois. Classée au patrimoine mondial de l'Unesco, la vallée de Mestia et ses villages avec leur tours médiévales si caractéristiques et photogéniques, accueillent de nombreuses pensions simples mais confortables (et quelques hôtels) qui permettent d'accéder aux deux stations situées sur les hauteurs : Hatsvali et Tenuldi. Enfin à condition de disposer d'un robuste 4x4 car l'entretien des routes n'est pas une priorité, et les ornières de glace profondes de 30 cm sont monnaie courante. 

Le coin est magnifique et reste très rural : vous croiserez plus de vaches que de voitures sur les routes. Les gens sont super gentils. Vous rassasier après une journée de ride ne vous coutera que quelques euros. Le vin et la chacha s'achètent en bidon de 3 litres. Vous verrez, c'est sympa.

Première journée à Tetnuldi

les 15 km qui relient le village à la station ne sont pas de tout repos mais nous arrivons sur un parking quasiment désert. Les installations sont flambant neuves, à commencer par les télésièges Pomagalski (la société iséroise préside au développement des remontées mécaniques et est de fait très implantée dans le coin, comme le montre la plaque d'immatriculation ci-dessous) , et l'ambiance un peu surréaliste : le débrayable qui dessert le haut du domaine n'est pas encore ouvert officiellement (on aura le droit à un test privé mais chut), c'est donc en peaux ou à pieds que les (rares) skieurs remontent la piste - damée- pour rejoindre le sommet de la station à 3160m, qui offre l'accès aux nombreux hors pistes qui ont motivé notre déplacement, et offre un potentiel illimité en rando.

Peu de monde donc : quelques locaux qui découvrent le ski mais aussi des "gens comme nous" avec leurs gros skis, leurs tenues chatoyantes et sac ABS. Le forfait journée est à 13 euros mais si vous êtes dans une optique de rando, la montée unique vous coutera moins de 3 euros.

Grand ciel bleu pour cette première journée, pas un souffle de vent, autour de nous, le Caucase s'impose, massif... On en prend plein les yeux.

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premiers virages

On sent le potentiel, mais on reste prudent, manquant d'infos sur l'historique du manteau neigeux et un peu échaudés par des températures bien clémentes (un snowboarder allemand décèdera dans une avalanche sur ce secteur quelques jours plus tard). 
Mais aujourd'hui la neige est restée belle, froide, poudreuse dans cet itinéraire qui bascule derrière la station.

Virage carte postale, clic clac c'est dans la boite : Simon me donne sur cette toute première action une de mes photos préférées de l'hiver. Ça met en confiance pour la suite.

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Pour notre seconde rotation, On repère une belle face en dehors du domaine, accessible par gravité en poussant sur les batons, mais nécessitant une belle remontée en peaux ensuite. Enfin, sauf pour le photographe qui attend tranquillement au soleil sur son pan de montagne opposé.

Clic, clac c'est Sophie qui s'y colle et pose sa trace dans ce cadre grandiose. Mission accomplie, on aura privilégié pour cette première journée la qualité sur la quantité, pris notre temps pour apprécier notre chance d'être là.


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Promenade au soleil

Pour notre seconde journée, Daniel nous arrange le coup avec Flory Kern, un guide allemand qui a monté son business d'Heliski à Mestia (il a notamment guidé ce printemps Sam Anthamatten et Leo Slemett pour leur film Ushba).

Sympa, il nous fait cadeau d'une dépose matinale (sans reprise) avant qu'il ne parte avec ses clients, sur le versant Sud de la vallée, pour profiter d'un long itinéraire qui nous ramènera jusque dans le village. Andro, notre guide du jour, fait partie de la nouvelle génération de locaux qui prennent très au sérieux la montagne et ses risques, pestant quand il voit certaines coulées déclenchées par des randonneurs imprudents. 

Pas de poudreuse sur le haut soufflé et travaillé par le soleil qui tape fort depuis 2 jours, mais nous trouverons une neige de printemps sympa plus bas. Bref, même si la neige n'est pas avec nous, la balade est vraiment sympa et l'arrivée au milieu des cabanes d'alpage avant de finir en séance de selfies dans les bouses est mémorable.

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On ze road gain

La vallée de Mestia offre un potentiel de ski incroyable, surtout pour qui sera prêt à suer un peu en mettant les peaux au départ d'une des deux stations. De sérieuses connaissances en sécu sont en revanche requises (vous êtes loin de tout en cas de pépin) et on ne saurait que trop vous recommander de faire appel à un guide.

Coté touristique, les choses changent vite mais il faudra du temps, surtout du fait d'un accès routier compliqué en hiver (il y a cependant un petit aéroport, c'est une solution à considérer) : la vallée devrait donc garder son aspect authentique un bon bon de temps, et c'est tant mieux!

Après une rapide prière, nous reprenons la route le lendemain matin, sous les flocons, direction la station de Bakouriani, qui fera l'objet du prochain article.

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Madloba*

Un immense madloba à Daniel pour sa gentillesse et son implication totale dans l'organisation de ce voyage. 

Madloba à Giorgi Chogovadze du GNTA (Office de tourisme géorgien)

Madloba aussi à Sandro Onoprishvili de Mountain Resorts Development Company

Madloba enfin à nos chauffeurs / guides / oenologues en dehors de la neige : Irakli et Tsotne

Madloba à Andro, notre guide ski sur place

Madloba aussi à Fujifilm France qui m'aide à essayer de faire de belles photos.

Staff
G
Texte, Photos Guillaume Lahure
fondateur de skipass.com | inventeur du slogan In Tartiflette We Trust, ce qui avouons le pose un homme | 📷 Photographe de choses neigeuses et rouillées, du Vercors au Japon et entre les deux.

21 Commentaires

EM_Addicted Et Madloba à Skipass pour ce bel article :) Et dites à Simon qu’il fasse quelques vidéos, ça serait le top de voir un peu plus « large » que les photos !!
 

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bkkaset Un conseil : allez y même si c'est pas pour skier ! J'y retournerai avec Plaisir. Et les katchapuri ????
G On a plusieurs articles ! :)
 

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bkkaset Je vois aussi que vous avez utilisé un fuji . Xt2 je pense . Vous aviez quels objectifs ?
G X-T2 en effet, un peu de X100 possiblement, 16-55 2.8 et 50-140 2.8 (avec multi 2x ou 1.4 je ne me souviens plus)
 

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bkkaset Jolie, le 50-140 me fait de l'oeil mais $$$$$
G très belle optique et résultats bluffants avec le multi x2 si c'est quelque chose dont tu as besoin (l'équivalent 24x36 d'un 420 mm 5.6)
-1
 

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thebustre je suis en train de revendre tout mon matos Canon pour le X100F ou x-pro2+23 f/2 (besoin d'un viseur, le viseur électronique ne m'a pas convaincu); par contre G, tu devais faire un article sur Fuji que tu n'as pas fait ;-)
G je teste le X100F pendant les 10 jours qui viennent au Japon (j'ai le X100 depuis sa sortie), il ne devrait pas y avoir de mauvaise surprise, j'adore cet appareil et la façon dont il a modifié ma façon de faire de la photo. Pour l'article Fuji, c'est transformé de fait en "un an avec avec le X-T2", sortie début février! :)
 

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bkkaset Pourtant retissant au début, le visiter électronique c'est top tu vois ta photo en avance et plein d'infos. J'ai un xt2 . Le seul reproche c'est l'autonomie des batteries, j'en ai tjrs deux en plus de celle du boîtier. Sur des long trip cela devient une organisation mais ça passe .
G oui, c'est un minimum (j'en ai 5 pour être tranquille, mais je ne suis jamais allé au bout, et en étant sage sur les reviews, mode boost etc y'a moyen de bien prolonger). Faut aussi prévoir un chargeur multi-batteries (la recharge est assez longue).
Ce qui est bien, c'est que les batteries sont désormais communes avec le X100F, ça va me faciliter la logistique.
 

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thebustre pourquoi plus XT2 que X-Pro2 de ton point de vue ?
G le X-T2 est positionné (entre autres) sport, avec des modes AF bien plus complets (en tout cas à l'époque, peut-être que le firmware du x-pro2 a évolué;). Pour l'utilisation ski, le choix était logique. Ceci étant dit, je n'ai jamais eu de X-pro2 en main donc je peux pas en parler plus :)
 

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bkkaset Le mode af est très complet est vraiment paramétrable. Il y a aussi la prise en main je trouve le xt2 juste parfait de ce point de vue (et avec les gros télés cela doit être plus équilibré;). J'avais hésité avec le xt20 plus compact et même capteur mais ca faisait trop "jouet".
 

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thebustre G, tu as utilisé un filtre numérique particulier pour ces photos (qui ont style colorimétrique particulier) ?
G cuisine maison sous Lightroom
 

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