THIS IS HOME était l’un des films les plus attendus de l'année, il sort aujourd’hui gratuitement en ligne. Si vous ne l’avez pas encore vu, c’est le moment de vous rattraper : il vaut clairement le détour ! THIS IS HOME regroupe tous les meilleurs skieurs de la marque de skis Faction (16 au total !) et vous embarque à la découverte de leurs home spots aux quatre coins de la planète. Des rues froides et enneigées de la Finlande natale d’Antti Ollila aux majestueux glaciers de Zermatt chez Sam Anthamatten en passant par l’incroyable terrain de jeu de Johnny Collinson en Utah, sans oublier un passage express à La Clusaz chez monsieur Candide Thovex. Le décor est posé !
À la rédaction, nous nous attendions -un peu blasés- à un énième long-métrage porn ski, nous avons changé d’avis dès l’intro. THIS IS HOME est une belle réussite. Les segments s’enchainent spots par spots avec au total 5 pays visités, l’ensemble est dynamique, sans longueur et la bande son joue clairement un rôle clé dans la réalisation. Nous pensons notamment à la part’ de jib urbain en Finlande qui est très entrainante sur du hip hop des années 80. Même ceux, peu friands de la discipline, devraient apprécier. A nos yeux, le plus beau segment revient à Sam Anthamatten et Jonny Collinson à Zermatt : l’engagement, les lignes, l’environnement, tous les éléments sont réunis pour en prendre plein les mirettes.
Après une tournée de 250 projections dans 29 pays, dont une première au Grand Rex à Paris devant 1800 personnes, THIS IS HOME cumule les nominations (Powder Awards, iF3) et les awards dans les festivals (prix du public au Freeride Film Festival). Le trailer avoisine d’ailleurs les 158 000 vues, devant des cadors de la production vidéo Leve1 1 ou MSP.
A l’occasion de cette sortie mondiale, nous avons échangé avec les différents protagonistes réunis autour du projet de la marque Faction : Mathieu Soumet, qui a géré toute la logistique, les ressources humaines et toutes les dépenses autour du film, Etienne Mérel, qui a filmé et monté l’intégralité de THIS IS HOME, soit 6 mois de tournage et 4 mois de post-production, mais aussi Sam Anthamatten et Jonny Collinson pour leur prestations remarquées dans ce team movie.
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Nous voulions faire un film avec beaucoup d’action, dans le prolongement de la série web. Un film qui fasse rêver, que l’on puisse regarder deux fois avec le même plaisir.
Mathieu Soumet, 27 ans, marketing & team manager Europe chez Faction depuis 2013
- En quoi ton home spot a-t-il défini ta manière de skier ?
Je suis originaire de Toulouse, mon home spot ce sont les Pyrénées et ça m’a plutôt donné envie d’aller skier ailleurs (rires). Plus jeune, j’allais skier tous les week-end dans les petites stations pyrénéennes, quelles que soient les conditions, de 9h à 17h, je m'en contentais. J'étais toujours mieux loti que Daniel Hanka dans le film, lui, il skie sur une colline en République Tchèque où les conditions sont vraiment pourries ! Force est d'avouer que ce ne sont pas les grands domaines du monde chez moi, quand tu passes de Peyragudes à Verbier ça fait un sacré changement ! En conséquence, peu importe où je vais et les conditions d’enneigement, je suis content !
- Peux-tu nous raconter la naissance du THIS IS HOME....
Après trois saisons de webisodes qui ont marché au-delà de nos espérances en terme d'audience, nous avons constaté que beaucoup de boites de prod arrêtaient de réaliser des long métrages comme PVS, Poor Boyz ou d'autres, et travaillaient davantage sur des projets sur 2 ans comme Sherpas Cinema. Nous nous sommes donc dits qu’il y avait peut être une place à prendre sur le format traditionnel long-métrage mais également sur le format « team movie » qui est le format clé dans l’industrie du snowboard ou du skateboard depuis 10 ou 15 ans. C’est quelque chose qui n’existe pas en ski !
Nous voulions faire un film avec beaucoup d’action, dans le prolongement de la série web, un film qui fasse rêver, que l’on puisse regarder deux fois avec le même plaisir. En regardant notre team, nous avions différents styles de skieurs : certains ne font pratiquement que du street, d’autres que du backcountry ou que du freeride. A chaque fois notre rider est vraiment bon dans sa discipline. Nous voulions mettre en avant cette diversité et implicitement toutes nos gammes de skis. Nos riders ont grandi dans des lieux plein de contrastes, c’était intéressant de partir à leur rencontre, et d’aller explorer l’endroit où ils ont commencé à skier pour voir comment cela a défini leur ski maintenant. Par exemple, tu es Antti Ollila, tu as grandi en Finlande, il fait nuit tôt et il y a tout le temps de la neige dans les rues, forcément tu te mets au street, de la même manière tu ferais du skateboard si tu habitais à Barcelone. Idem si tu es Sam Anthamatten, que tu apprends à skier entouré par des 4000 à Zermatt, tu vas côtoyer ces sommets plutôt que d’aller au snowpark.
La deuxième dimension du film est venue plus tard, nous avions déjà commencé à filmer. Dans THIS IS HOME, il y a aussi ce sentiment de se sentir chez soi, d’être à l’aise, de partager des bons moments avec des potes. C’est quelque chose d'universel chez les skieurs. C’est le message que l’on essaie de faire passer à travers le film.
- Tu as géré toute la logistique, en quoi cela consiste-t-il ?
Niveau logistique, nous avons eu beaucoup de chance : nos 7 tournages se sont déroulés sur la fenêtre météo fixée avec tous les riders prévus. C’est un peu comme des vacances avec des potes (rires) tu organises tes logements, tes vols, les excédents bagages. Parfois il y a beaucoup de matériel à emmener comme en Finlande : des lumières, des générateurs, des pelles. Après sur place, on ne peut pas se permettre d’avoir 1 ou 2 jours creux vis à vis de l’investissement sur ce projet. J’étais là pour que personne n’ait à se soucier d’autre chose que ce qu’il a à faire : skier, filmer etc. Après nous avons la chance d’avoir des personnes très investies dans le projet au bureau. Sur le dernier shoot à Verbier, tous les stagiaires aidaient à shaper les modules, Harriet à la Com et Manon au trade Marketing allaient chercher les sandwichs, une autre personne faisait un aller retour si il manquait du sel, une paire de skis ou encore pour s’occuper de la réservation du resto du soir. Toute la boite était derrière le projet c’était motivant.
- Quelle est la volonté de Faction derrière THIS IS HOME ?
C’est le plus gros projet marketing pour Faction depuis le lancement de la marque en 2006, et forcément celui pour lequel nous avons également le plus d’attentes. C’est notre campagne n°1 pour cette saison et on décline le film de toutes les façons possibles. Nous avons fait une énorme tournée, qui nous a permis d’être directement en contact avec le public, de présenter la marque, les produits. Nous mettons également en place des activations dans tous nos magasins partenaires. Le film est un véritable support de communication : le teaser, la tournée, maintenant la sortie du film en ligne, puis nous avons encore des "exclus" du tournage jusqu’à Mars. Même si par extension c’est un outil de promotion pour vendre du matériel, toute la réalisation du film nous l’avons faite en mode « passionnés », nous voulions faire quelque chose de beau, pas une pub avec des zooms produits.
Johnny Collinson, 25 ans, Alta, Utah, USA, Team rider Faction depuis 2016
- En quoi ton home spot a-t-il défini ta manière de skier ?
J'adore skier chez moi à Alta en Utah, les montagnes ont défini mon ski mais aussi toute une communauté. Elles sont imposantes et constituent un vaste terrain de jeu très fun, avec de nombreux modules shapés naturellement dans le relief. Cet endroit a vu grandir une communauté d'incroyables skieurs, mes amis. À la maison j'ai toujours des gens géniaux avec lesquels partager de bons moments.
- Comment s'est passé ton passage avec Sam Anthamatten dans les Alpes suisses ?
Il s'agissait de ma première fois à Zermatt ! C'était incroyable d'être là bas, spécialement avec Sam ! Les montagnes sont à la fois impressionnantes et inspirantes, c'est une invitation à l'exploration, on a toujours envie d'aller voir ce qu'il y a derrière chaque crête. La plus grande différence avec les USA est la taille du terrain, cela prend beaucoup de temps d'accéder aux différentes faces à pied alors qu'en Utah en seulement quelques heures nous pouvions skier ce que vous voulions. La connaissance des montagnes de Sam a rendu l'expérience également fun, on peut voir à quel point il aime sa station quand nous skions là bas.
A Zermatt, les montagnes sont à la fois impressionnantes et inspirantes, c'est une invitation à l'exploration, on a toujours envie d'aller voir ce qu'il y a derrière chaque crête.
- Tu es le petit nouveau du team Faction, as-tu rencontré tous tes team mates ?
J'étais très heureux de rejoindre Faction. J'aime le style de tous les skieurs et la diversité du team. Je n'ai pas rencontré tout le monde, mais j'adore regarder les vidéos des autres skieurs. C'est pourquoi THIS IS HOME est vraiment spécial pour moi, le film montre l'intégralité du team, toutes les disciplines, de l'urbain au big mountains, chaque rider est doué dans ce qu'il fait, c'est vraiment cool.
- As-tu de nouveaux projets pour l'an prochain ?
J'ai de nombreux projets pour cet hiver, en commençant par filmer avec TGR une nouvelle fois. Néanmoins j'ai pour objectif d'aller en Alaska avec ma soeur. Elle vient juste de s'installer à Girdwood et nous allons explorer sa nouvelle maison ensemble. Nous sommes très proches donc c'est bizarre de la savoir si loin mais monter un projet ensemble est très excitant !
Etienne Mérel, 28 ans, Grenoble, France, cadreur-monteur freelance pour Faction depuis 2013
- En quoi ton home spot a-t-il défini ta manière de skier ?
Quand j'étais plus jeune, je faisais du snowboard et la station des 7 Laux, qui était à 45min de chez moi à Grenoble, avait l'un des meilleurs snowparks de France. J'ai débuté avec du freestyle là-bas, puis le freeski a débarqué et j'ai switché vers l'âge de 18 ans. Son snowpark a façonné mon côté freestyle. En grandissant, j'ai été attiré par le freeride et j'ai découvert toutes les possibilités qu'offrait cette même station. Quelle que soit l'orientation que je prenais, j'y ai trouvé mon compte ! Les 7 Laux c'est aussi là que mes amis vont rider, et le ski c'est plus fun à plusieurs !
- Comment t'es-tu organisé pour monter un projet d'une telle envergure ?
Ce n’est pas quelque chose d’évident, il faut être suffisamment organisé pour ne pas se laisser ensevelir par la quantité d’images que l’on produit. Quand je finis de filmer, je dérushe les images sur mon ordi et je commence à les trier. J’aime bien renommer mes images avec le nom du skier, l’action qu’il a entrepris, et je rajoute un code couleur sur le fichier. Rouge pour un très bon clip, orange pour un clip passable et jaune pour un clip bof bof mais que je garde faute d’avoir mieux. Pareil pour les images de lifestyle, code vert pour les images de nature, code bleu pour les images d’humains (tout ce qui n’est pas de l’action). Ça me permet de retrouver plus vite mes images lors du montage. Je sais déjà que presque tous les clips rouges vont y passer et qu’ils seront entourés de clips oranges, verts et bleus. À moi de trouver la meilleure combinaison possible.
- Il t'est arrivé une petite mésaventure sur le tournage, peux-tu me raconter ?
Nous sommes à Zermatt, le 13 mai dernier, c’est la dernière journée de tournage du film après 6mois. Je dois filmer une dernière ligne entre les séracs avec Sam et Johnny. Lors de mon approche sur le spot, un pont de neige cède sous mes pieds et m’envoie 10m plus bas dans une crevasse. En chutant, je me fracture le grand trochanter et une côte. Sam et Johnny ne m’ont pas vu tomber mais ne tardent pas à s’alarmer quand leurs appels radios ne donnent pas suite. 30 minutes plus tard ils me trouvent et me sortent de là avec l’aide de secouristes. Un hélico, deux hôpitaux, un passage au bloc et 5 jours plus tard, je suis de retour à Grenoble, avec des béquilles et une interdiction de sport pour 3 mois ! Je me console à me disant que j’aurais plus de temps pour faire le montage du film...
- La bande son de THIS IS HOME est top, la musique est importante pour toi dans un film ?
D'après moi, dans une vidéo, la musique fait 50% de ressenti. Je passe donc beaucoup temps au quotidien à chercher des sons sur toutes les plateformes : apple music, spotify, sound cloud, facebook... Je crée des playlists avec des titres qui peuvent être bien et je pioche par la suite dedans. La musique dicte le montage, je me cale sur le rythme de cette dernière. Il faut trouver la bonne combinaison entre les images actions et le lifestyle. Par exemple sur un changement de rythme, je vais utiliser une image un peu choc, un banger pour alimenter le côté spectaculaire.
D'après moi, dans une vidéo, la musique fait 50% du ressenti. La musique dicte le montage, je me cale sur le rythme de cette dernière.
Sam Anthamatten, 31 ans, Zermatt, Suisse, team rider Faction depuis 2015
- En quoi ton home spot a-t-il défini ta manière de skier ?
A Zermatt, l’accès aux montagnes est facile comme à Chamonix, on peut monter avec les télécabines à 3800m. C’est clairement un accès qui est très spécial et te permet de skier sur des grands glaciers. J’ai grandi entouré de ces glaciers, avec les dangers et les opportunités de ski qu’ils offrent. C’est ce côté rude et très alpin qui a défini le ski que je fais aujourd’hui.
J’étais d'ailleurs fier de montrer Zermatt à Johnny Collinson, avec de bonnes condition en plus ! Les américains pensent souvent qu’ils ont les meilleures stations du monde et c’était cool de lui prouver que nous avons aussi de belles montagnes.
- Y a t-il d'autres endroits dans le monde où tu te sens comme à la maison ?
Pour le village et les montagnes, Zermatt est une station unique pour moi. C’est clair que tu peux voyager partout dans le monde, moi je me sens « à la maison » dans les montagnes, mais un lien si fort comme j’ai avec Zermatt ça n’existe pas ailleurs.
Même si je me sens « à la maison » dans les montagnes, un lien si fort comme j’ai avec Zermatt ça n’existe pas ailleurs.
- A priori le dernier jour de tournage du film ne s'est pas passé comme prévu...
On essayait de profiter encore un peu, d’avoir le plus de lignes possibles à Zermatt. Etienne le cadreur est très perfectionniste, il voulait avoir le bel angle alors il est passé sous les filets et il est tombé dans une crevasse à seulement 10m de la piste. Ce n’était pas nécéssaire car nous avions suffisamment d’images...
Je l’ai appelé à la radio, il ne répondait pas mais je n’ai pas pensé tout de suite à ça. Il y avait un créneau de soleil pour la ligne et je l’appelle une seconde fois et là il me dit « Sam, Sam je suis tombé dans une crevasse ». Je suis descendu, j’ai suivi les traces, même Johnny qui était à 50m ne l’avait pas vu disparaitre. j’ai fini pas voir le trou, il était conscient et on a réussi à le sortir. C'est vraiment con pour une ligne, car ça aurait pu vraiment mal finir.
- Tu as développé une gamme de skis chez Faction, peux-tu nous en dire plus ?
J’ai développé la gamme Prime. Avec Patrik Sannes, designer ski chez Faction, nous avons travaillé ensemble durant deux ans et à échanger sur ce qu’on aimait comme skis. Faction avait déjà beaucoup investi sur la gamme de Candide mais pour moi il me manquait un ski plus léger avec lequel je puisse marcher. Patrik avait la même idée : nous sommes tous les deux de bons skieurs et nous voulions un ski avec une bonne skiabilité mais léger pour faire des dénivelés positifs de 2000m ou plus. Je suis content d’avoir eu cette opportunité d’aider à developper un ski.
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