"Sweet & Sour" : Victor De Le Rue & Richard Permin en interview

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"Sweet & Sour" : Victor De Le Rue & Richard Permin en interview

A l'occasion de la sortie exclusive -pendant 7 jours- du film Sweet & Sour, Victor De Le Rue et Richard Permin nous en disent plus sur les coulisses du tournage
article
Sarah.Pinton
Texte :
Photos :
Grant Gunderson

Après plus d'une année d'absence à la suite d'une blessure, Richard Permin signe son retour sur les écrans -et sur le skis- dans le film "Sweet & Sour". Il est accompagné par le snowboarder Victor De Le Rue, dont la réputation des segments dans les prod Transworld n'est plus à faire. Décidément les films ski/snow ont la cote cette saison !

Ce duo partage une passion en commun : l'Alaska, et vous invite à travers "Sweet and Sour" dans les coulisses d'un tournage sur la terre sainte. Ils ont souhaité montrer l'envers du décors, ce que l'on voit rarement derrière 3min de belles lignes : la solitude face à une blessure, l'attente des conditions parfaites, les échecs, la peur au somment d'une face...

"Sweet and Sour" surprend par son format documentaire, loin de ce à quoi les deux riders nous avaient habitués dans le passé. Si vous êtes adeptes du porn ski, vous risquez d'être déçus, l'action n'est pas prédominante. En revanche, le story telling est parfaitement maîtrisé que ce soit au niveau de la narration, du montage, du choix des images ou de la bande son. L'ensemble est cohérent, à la portée de tous, public novice ou averti. Richard et Victor ont passé l'été dans un studio à Paris pour monter le film en se faisant aider de pointures en matière de documentaire. Le travail fourni se ressent !  

Nous sommes allés discuter avec Richard et Victor durant le High Five Festival où ils présentaient "Sweet & Sour" en avant première. Ils reviennent avec nous sur cette expérience, leur rencontre, le tournage et ses aléas ainsi que leur carrière respective. 

Sweet & Sour est disponible gratuitement en version anglaise sur Red Bull Tv jusqu'au 6 novembre et en libre accès en version française sur Red Bull TV le 22 janvier.




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La rencontre

Victor De Le Rue : On doit se connaitre depuis 2 ou 3 ans. Richard tournait pour Brice de Nice et l'équipe de production avait besoin d'un snowboarder. Ils se sont dit : pourquoi pas le petit frère de Xav (ndlr : Xavier De Le Rue) et nous nous sommes retrouvés à shooter ensemble. Il était blond, habillé tout en jaune, le courant est passé (rires).
Richard Permin : Et maintenant on est des copains (rires) !


L'idée

Richard Permin : Tous les deux nous avons une passion commune pour l'Alaska. Victor m'a contacté une première fois pour organiser un gros voyage ensemble là-bas mais j'étais encore blessé à ce moment là. Pour être honnête, au début je n'étais pas très motivé, j'avais encore mal (ndlr : Richard s'est fracturé les deux talons -6 fractures à gauche et 5 à droite- durant janvier 2016). J'ai changé d'avis et je l'ai rappelé un mois après et finalement le voyage s'est transformé en film. 
Victor De Le Rue : C'était l'été dernier, je me demandais ce que j'allais faire l'hiver. Dans notre métier tu as l'embarras du choix : tu peux filmer pour une boite de prod 'ricaine ou européenne, tu peux faire juste des clips instagram ou du contenu pour les réseaux sociaux, tu peux faire un long métrage, des épisodes, plein de choses différentes. Je me suis recentré en me posant la question "qu'est-ce que tu as vraiment envie de faire", la réponse était simple : rider en Alaska pour une longue durée. La seconde question était : "avec qui je pourrais faire ça ?" Un gars qui envoie du steack... Pourquoi pas un skieur... Et de fil en aiguille j'ai pensé à Richard. 

Un film ski/snowboard

Victor De Le Rue : J'aime bien rencontrer et rider avec de nouvelles personnes. Ta manière de rider change et s'adapte à la personne qui t'accompagne. Si je ride avec un jibber en Alaska, on ira plutôt faire de handplant, des tricks sur les mini windlip alors que si je suis avec un charger on va aller regarder les grosses faces. Je savais que les grosse cliffs c'était son truc, à Richard. Je me suis dit que ça allait m'ouvrir les yeux sur de nouvelles perspectives.

Les aléas tournage

Richard Permin : Rien ne s'est déroulé comme prévu, nous devions skier un mois, au final nous avons pu tourner durant trois jours. 
A la différence des tournages précédents, en équipe, où chacun veut aller à un endroit différent, nous n'étions que tous les deux avec la même vision des choses. Nous pensions nous gaver, rider un maximum et prendre le temps de repérer correctement nos lignes. Et non ! 
Victor De Le Rue : Nous nous retrouvons là bas à attendre un mois et rider trois jours avec une pression de dingue. Malgré tout, nous avons réussi à tourner des grosses lignes mais il n'y a pas eu d'échauffement au préalable ! A chaque fois que l'on a strappé (ndlr : équivalent de "chausser" pour les bipèdes) ce sont des lignes que l'on peut voir dans le film. 

Un mois à attendre

Richard Permin : Pour patienter durant de longues journées nous avons essayé de faire voler un drone, ça a duré 10min puis il était cassé (rires). Vous verrez dans le film, nous avons pas mal bougé. Nous étions tout d'abord dans un camp, du côté canadien, au bord de l'autoroute en direction de Haines. On s'ennuyait ferme alors nous sommes allés plusieurs fois à Haines puis visiter une ville du côté des First Nations : Carcross. Là bas nous avons rencontré Kiss, qui est un artiste sculpteur de Totem. Pour une fois, nous avons pris le temps de visiter !
Victor De Le Rue : On voyait ces Totems chaque année en allant en Alaska, ils représentent tout ce que l'on aime en Alsaka. Kiss est des sculpteurs les plus légendaires du coin, nous avons passé du temps avec lui, avec sa famille. C'était vraiment une chouette expérience. 

Victor m'a directement emmené au charbon sur une face énorme, je suis arrivé en haut je ne faisais pas le malin. Tu ne penses plus à la douleur, tu penses à survivre là !

Richard Permin

Richard : le retour de blessure

Richard Permin : Je n'étais pas censé reskier aussi tôt mais j'ai pris un an d'avance. J'ai serré les dents en Alaska ! C'était cool d'avoir Victor à mes côtés qui était lui en pleine forme, ça m'a mis un bon coup de pied au cul. 
En début d'année, je suis parti au Japon avec Guillaume (ndrl : Guillaume Lahure de Skipass, article à découvrir cet automne), j'ai repris le ski vraiment là bas j'avais encore mal. En Alaska avec Victor, j'avais toujours des douleurs mais j'avais tellement de stress avec l'attente. Le matin où nous sommes montés dans l'hélico je n'y pensais même pas. Victor m'a directement emmené au charbon sur une face énorme, je suis arrivé en haut, je faisais pas le malin. Tu ne penses plus à la douleur, tu penses à survivre là (rires)
Victor De Le Rue : C'est vrai que c'était un grand moment ce jour là. Tu fais rien et d'un coup : c'est parti, on y va, on appelle l'hélico, il fait beau, il y a de la neige et on se retrouve sur une face gigantesque. Dans le film, on se rend compte de ce contraste. Nous avons essayé de mettre en avant ce que nous ressentons, pas juste d'enchainer shot sur shot. 

Un film grand public

Richard Permin : Ce n'est pas un film traditionnel, c'est orienté pour un public plus large. Antoine Frioux a dirigé le film et nous nous sommes faits aider après par Damien et Alexandra Leroux à qui l'on doit les Nouveaux Explorateurs sur Canal + pendant huit années. Ils sont assez pointilleux dans le docu, ils ont pris en charge la partie écriture. On se dit toujours ça va être trop culcul la praline pour un public core mais même le mec qui est au club des sports de la Clusaz, il n'ira pas forcément en Alaska. Nous avions envie d'expliquer aux gens notre passion et pourquoi nous allons là bas. 

VDLR 2.0

Victor De Le Rue : Quand t'es jeune tu ne fais que du park, ce sont les vieux qui font du freeride. J'ai fait du park, du backcountry et un tout petit peu de freeride. Tout s'est mis en place naturellement il y a 6 ans avec Xavier, je ne voulais faire que des petites lignes en Alaska pour essayer de faire des tricks. Petit à petit, je me suis dirigé vers des faces plus grandes et encore plus grandes. J'ai pris plaisir à rider des grosses lignes alors que ce n'était pas mon objectif de base. A Chamonix, mon pote Pierre Hourticq (ndlr : skieur pyrénéen voir ici) m'a également fait faire de la pente raide et nous avons sorti un petit edit. Avec ma copine, on s'est mis à l'escalade, j'apprends plein de choses, j'adore ça ! Je pense que ça va m'aider pour mon ride plus tard, tout est lié. 

Lieux de tournage : Espagne, France, Japon, Canada et États-Unis

Casting & équipe de tournage :

Athlètes : Richard Permin et Victor de Le Rue

Réalisateurs : Antoine Frioux, Alexandra Leroux, Damien de Meideros

Produit par Aissam Dabbaoui / Aissociation Media

Genre : Action Sports / Documentaire

Durée : 43 min

Sarah.Pinton
Texte Sarah Pinton
Bon... On fait quoi ce week-end ?

2 Commentaires

Cliff Merci pour cet article. Très instructif sur le sentiment que j'ai eu en regardant le film.
Je m'attendais à du skiporn. Avec redbull à la barre, le skieur le plus puissant de ces dernières années, et l'un des meilleurs snowboarder de la planète, on se cale dans son canapé avec du popcorn et on se dit qu'on va en prendre plein les yeux. Pas complètement.
Le montage et la trame sont hyper soignés, Les 2 segments de BC pré Alaska sont franchement alléchants (pas trop aimé la part Japon qu'on a l'impression d'avoir déjà vu 15 fois, bien que les prises de vue soit irréprochables), mais quel dommage de s'étirer sur 45min pour une apothéose si courte (donc décevante) quand on sait ce que ces gars sont capables de faire.
Déception imputable aux conditions donc. J'espère que cette idée de collaboration va perdurer, car avec un coup de pouce de dame nature, seule inconnue de l'équation, il y aurait de quoi assommer l'ensemble des superprod ricaine.
 

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bimbol "Quand t'es jeune tu ne fais que du park, ce sont les vieux qui font du freeride."
merde, c'est vrai :D
 

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