En janvier 2016, une partie de l'équipe Ubac Images composée de Pierre Colonge, Julien Colonge et Sébastien Varlet était partie sur l'île d'Hokkaïdo au Japon afin de goûter à la légendaire poudreuse japonaise. Deux semaines à varier les plaisirs entre la freerando autour de Niseko, les inévitables sessions paravalanches au bord des routes et une véritable orgie de poudreuse dans la minuscule station d'Asahidake. Ce premier article retrace la première semaine du voyage.
Ce voyage est ainsi retracé au travers du film "Chroniques d'Hokkaïdo", entièrement réalisé par Pierre Colonge (rider, cadreur, monteur, réalisateur) et présenté en ouverture du Winter Film Festival le 4 novembre dernier. Pierre était extrêmement fier à l'idée de présenter son travail, ce qu'il n'aura pas pu faire avant sa disparition. Néanmoins, cette vidéo représente la production la plus aboutie d'Ubac Images. Un grand bravo Pierrot !
Le 18 janvier, j'embarque avec Pierre à bord du vol Qatar Airways à destination de Doha. Sébastien, découragé par le début d'hiver catastrophique en Europe, est déjà à Niseko depuis le nouvel an. Nous arrivons à Sapporo après 21h de trajet et deux changements à Doha et Tokyo. Après un grand moment de solitude face à un distributeur de billets, et une vingtaine de minutes de train, nous rejoignons Seb à l'hôtel au centre de Sapporo. Il fait -5°C, les avenues sont couvertes de neige, nos conversations se résument à "konnichiwa - arigato", pas de doute, nous sommes au Japon. Après une courte balade nocturne et une Asahi avalée en vitesse dans un bar, il est temps de rejoindre nos tatamis pour être opérationnels dès le lendemain.
Après une demi-douzaine d'heures de sommeil, nous récupérons la voiture et prenons la route pour Niseko, dans le sud de l'île. C'est la tempête, le vent forme des congères énormes, les équipes de déneigement se relaient au bord des routes. Puis, au beau milieu de la dégustation d'un plateau de sushis à emporter, un spot rendu mythique depuis Believe de Tanner Hall se dévoile sur la droite de la route : un kicker parfait est shapé en face d'un viaduc, les traces dans la réception sont à peine visibles grâce à la neige re-déposée par le vent.
Nous chaussons les skis pour notre première session backcountry du voyage, cela fait moins de 12h que nous sommes au Japon. Pierre plaque un magnifique back-flip en first-try, et lance ainsi son nouveau credo pour les deux semaines sur place : "one day - one backflip". Après trois bonnes heures à shooter sur ce spot, nous repartons en direction de notre lodge à Niseko : nous logeons dans les locaux de l'école de ski Néo-Zélandaise Hokkaïdo Core, qui nous fait bénéficier d'un tarif très avantageux. Merci à eux !
Le lendemain, nous reprenons la route pour retourner sur un autre spot bien connu que nous avions repéré la veille. La journée commence par quelques centaines de mètres de rando pour une belle chevauchée d'oreillers au milieu des bouleaux. Quelques traces de réception subsistent (la faute à un certain Sam Anthamatten passé quelques jours avant nous), signe que la neige n'est pas aussi abondante que d'habitude. Il y en a néanmoins bien assez pour se remplir les narines.
Troisième jour, nous avions décidé de partir sur la station de Niseko. Mais le bleu du ciel vient contrarier nos plans : une légende raconte qu'on ne voit le sommet du volcan Yotei qu'une fois par mois pendant la période hivernale (nous le verrons 5 jours de suite...), pas question de passer cette journée en station ! Direction donc le Shiribetsu-Dake, la montagne surplombant la station de Rusutsu. L'itinéraire est évident : depuis le haut des remontées de la station de Rusutsu (forfait montée unique en vente), il suffit de suivre la crête, les combes de descente sont évidentes sur la face sud. Les faces ouest et nord offrent d'autres runs moins tracés, mais il est nécessaire d'avoir placé une voiture en bas. Beaucoup de monde est venu profiter de cette belle journée, les snowsurfers s'en donnent à coeur joie (un plaisir pour les yeux de voir cette façon si particulière de mixer surf et snowboard), par contre leur trace de montée faite en raquettes est d'une raideur horrible. Après avoir avalé nos onigiris au sommet, place à notre premier véritable run japonais.
Après la rando, nous découvrons un magnifique petit temple ultra-photogénique dans les alentours, l'endroit parfait pour tourner l'intro de notre vidéo. Ce soir là, c'est jour de fête ; Seb souffle 25 bougies ! Après un bon plat japonais, s'en suit une belle soirée au coeur de Niseko. Ce soir là il neige pour la première fois de notre voyage, donc pas question de louper les premières traces le lendemain. Nous partons donc pour l'ouverture de Niseko Irafu. Nous découvrons ce qu'est la véritable ruée vers l'or blanc : comme aux USA, l'accès aux hors-pistes est délimité par des portes, qui ouvrent progressivement dans la journée. Autant dire que la queue pour accéder aux portes du sommet du domaine est digne des photos de Chilkoot Pass lors de la ruée vers l'or du Klondike! Le moindre m² de neige est tracé, impossible de shooter, nous nous rabattons sur les photos!
Un commentaire
Pierre tu peux être fier d'où tu es et où que tu sois d'ailleurs
Tu vas manquer au monde du freeski
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