L'ANENA, l'Association Nationale pour l'Etude de la Neige et des Avalanches, est à nouveau en difficulté pour boucler son budget cette année. D'après Dominique Létang, son directeur, il manque 40 000€ à l'ANENA pour joindre les deux bouts. Nous avons voulu rappeler ce qu'est cette association, pourquoi il est important de la soutenir et comment le faire.
Un peu d'histoire : à la suite de la catastrophe de Val d'Isère en 1970 qui a fait 39 morts lorsqu'une avalanche a atteint le centre UCPA, l'ANENA a été créée en 1971 pour augmenter nos connaissances des phénomènes d'avalanches et apprendre à s'en protéger. Grâce aux études faites depuis cette époque, nous en savons aujourd'hui beaucoup plus sur les facteurs qui entrent en jeu dans le déclenchement d'une avalanche, aussi bien des facteurs nivologiques qu'humains. Désormais à l'ANENA l'accent est mis sur la vulgarisation et la transmission de ces connaissances à tous les usagers de la montagne. Cette tâche est loin d'être terminée quand on sait que moins de la moitié des victimes d'avalanches pratiquant le hors-piste ne sont pas équipées d'un DVA (Détecteur de Victimes d'Avalanches).
En 1976, l'ANENA, association à but non lucratif, est reconnue d'utilité publique. Aujourd'hui, elle compte "près de 900 membres, personnes physiques comme organismes, publics ou privés, dont 150 étrangers", et 7 personnes y travaillent. Cependant, depuis 2010, l'association ne reçoit plus de subventions de la part de l'Etat. Son budget dépend donc essentiellement des prestations qu'elle fournit : formations des pisteurs-secouristes artificiers et des maitres-chiens d'avalanches pour lesquelles elle est la seule habilitée (hors PGHM qui a sa propre formation interne), ainsi que les formations de terrain ouvertes à tous, DVA 1 et 2, Sessions Freeride, Sessions Traces, etc. Mais aussi des adhésions, abonnements à la revue annuelle et bien sur des dons. Même si le nombre de formations est en augmentation, cela n'a pas réussi à couvrir la perte des subventions et il manque 40 000€ à l'ANENA pour boucler son budget.
L'ANENA s'occupe notamment des bilans des accidents d'avalanches hiver après hiver, en revenant en détail sur chaque accident :
Si vous êtes simplement des mécènes ou des philanthropes, le mieux est de faire un don à l'association. Si vous souhaitez avoir une contrepartie, vous pouvez adhérer à l'association et souscrire pour le même prix à la revue de l'ANENA, "Neige et avalanches" (quatre numéros par an). Le DVD du même nom, très complet (4h) et consacré à la connaissance et la gestion du risque, est également en vente. Pour Dominique Létang, le directeur de l'association, toute personne qui accède à la montagne enneigée devrait souscrire à l'ANENA pour recevoir cette revue, la seule en France traitant de ces sujets.
L'autre solution est de participer aux formations organisées par l'ANENA. De la formation de base DVA 1 aux formations plus complètes sur deux jours pour apprendre à gérer un groupe en autonomie en randonnée, il y en a pour tous les goûts et surtout tous les niveaux, et dans tous les massifs. Les types de formations, les dates et les lieux de ces dernières pour l'hiver 2015-2016 sont résumées ici. De plus, si vous êtes adhérent de l'association, vous bénéficiez de réductions sur les prix des formations.
Nous avions vu plusieurs remarques sur le caractère payant de ces formations lors de notre article précédent sur le planning de l'ANENA pour l'hiver. Nous espérons que cet article permettra à certains de mieux comprendre pourquoi est-ce que les formations de l'ANENA ne sont pas gratuites (en restant tout de même très abordables, si on compare à ce que coûte le matériel ou bien un séjour au ski). L'ANENA n'est pas un service public, et rien n'oblige personne à sortir des pistes sécurisées durant l'hiver, se former soi-même est donc la moindre des choses...
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