Les plus beaux ski trip du photographe Adam Clark, épisode 3 : Svalbard
L'hiver dernier, le photographe Adam Clark est allé promener son boitier dans les plus beaux coins du globe en compagnie de skieurs n'ayant pas peur de l'aventure, la vraie. Nous avons choisi de vous partager ses trois meilleurs ski trip (d'après nous) : Rishiri au Japon, Bella Coola en Colombie Britannique et Svalbard en Norvège. Nous terminons cette trilogie avec le dernier trip, notre préféré. Il s'agit d'un voyage en bateau à travers les fjords norvégiens avec les skieurs Johan Johnson et Dave Rosenbarger. Accrochez-vous la toile de fond des photos d'action de ski est tout simplement splendide.
Une chose devint claire lorsque j’ai atterri à Svalbard : je n’étais pas en Norvège. Enfin si, techniquement, mais après 3h30 d’avion à voler au dessus de l’océan et de l’archipel de Svalbard, j’avais l’impression d’atterrir dans un monde différent. Le groupement d’îles est situé entre 74 et 81 degrés de latitude nord : c’est l’endroit le plus au nord du monde avec une population permanente. J’imagine qu’il est donc logique qu’administrativement Svalbard soit séparé du reste de la Norvège, et possède son propre gouvernement local.
Svalbard est recouverte à 60% de glaciers. Les 40% restants sont couverts de neige durant la majorité de l’année, et les montagnes se dressent au milieu des îles et du littoral de. La plupart de ces montagnes culminent à environ 1300 mètres d’altitude, la plus grande mesurant 1717 mètres.
Nous étions un groupe de 8 et nous avions 9 jours pour explorer les fjords de Svalbard, à bord du Arctica II, un bateau à voile de 12 mètres conduit par nos hôtes, Helga et Stein. Je devais shooter Johan Johnson et Dave Rosenbarger, tout deux skieurs. C’était la chance de notre vie et nous avions bien l’intention de profiter autant que nous le pourrions de chaque heure de lumière. Une chance pour nous qu’en Mai il fasse jour 24 heures sur 24 là bas.
Notre point de départ se situait à Longeyearbyrn, la principale ville et étape de toutes les excursions à Svalbard. En marchant dans les rues, plusieurs choses m’ont marqué : les râteliers à fusil sur les motoneiges, les panneaux de signalisation « attention aux ours polaires » et les bières à 15 dollars.
La saison de ski était entrain de s’achever en Amérique du nord et en Europe, mais elle commençait tout juste à Svalbard. Les fines couches de glaces sur l’océan fondaient et s’éloignait, rendant accessible une plus grande partie du terrain. Les températures redevenaient « normales » même si elles restaient hivernales, en opposition au froid polaire des mois précédents. De la neige fraiche était également prévue au programme.
Au départ, Svalbard a été colonisée à cause des quantités de ressources disponibles pour la pêche et la chasse aux baleines. Ensuite l’industrie minière s’est installée, pour produire du charbon. De nos jours, l’économie est basée majoritairement sur le tourisme et la recherche.
Après plusieurs jours de voyage, 24 heures de soleil, sans savoir comment se servir d’un fusil ou même où se trouvait le nord, j’avais plus que jamais l’impression d’être un touriste. En regardant la carte de Svalbard, je me suis senti comme un enfant dans un magasin de bonbons. Elle nous montrait que chaque ile, chaque recoin avait un potentiel fou avec des pics, des crêtes et autres joyeusetés.
Le plus compliqué a été de décider où aller : au nord ou au sud ? Le Nord était déjà bien connu pour le ski : la plupart des voyages se faisant là-bas, on savait que le terrain y était bon. Mais il faisait toujours très froid, et il semblait que le temps serait plus clément dans le Sud, malgré le fait que peu de skieurs s’étaient hasardés de ce coté. C’est donc avec le sentiment d’être des aventuriers que nous nous sommes mis en route pour le sud.
Les 8 jours suivants ont été un mélange de marche à pied et de ski, rythmés par des diners à 3h du matin et des petits déjeuners à 14h et des réveils revigorante dans la cale du bateau...
Tous les jours nous devions prendre une décision : skier où nous sommes amarrés ou aller découvrir un nouvel endroit. Presque tous les jours nous choisissions la seconde option.
Nous ne skiions jamais deux jours au même endroit, même certains endroits étaient durs à abandonner avec des faces vierges, et des premières descentes potentielles, juste à portée de main. Mais à chaque arrêt nous avons fait des traces fraiches. Nous voulions tout le temps voir ce qu’il y avait un peu plus loin, que ce soit en ski ou sur le bateau. Le thème de notre voyage était devenu l’exploration. Nous avons trouvé de magnifiques couloirs, bien pentus, qui se finissaient dans l’océan, ou presque.
La meilleure neige se trouvait toujours sur les faces Nord, qui étaient au soleil quand la lumière arctique était basse et au nord. Entre 23h et 3h du matin, on faisait de la poudreuse, mais de 10h à 22h c’était plutôt de la neige croutée. On a skié toutes sortes de neige, mais chaque jour nous réservait un jour de ski d’anthologie. Et depuis la plupart de nos runs, nous pouvions voir notre petite maison, flottant sur un fjord, nous attendant pour un délicieux repas Norvégien et une bonne bière fraiche.
Après avoir apprécié une combinaison parfaite de bières et de poisson, il y avait toujours une paire de jumelles sur la table. En observant longtemps et ardemment quelqu’un finissait par voir quelque chose : des ours polaires, des morses, des oiseaux et des renards qui survivent dans cet environnement spécial. À la fin du voyage, j’ai été étonné de voir combien la vie a prospéré dans ce pays froid, et d’apparence stérile.
Même si le ski et la vie à Svalbard étaient incroyables, je ne suis pas sur d’être prêt à en devenir un résident permanent. En hiver il fait quand même nuit 24 heures par jour, et je ne pense pas qu’Helga et Stein voudrait s’occuper de moi de façon constante. Mais la sensation de skier l’immensité de l’ile et de naviguer tout autour, restera elle permanente.
6 Commentaires
Le texte ainsi que les photos m'ont fait voyager depuis derrière mon écran
Quel ski trip super cela doit être
Un jour peut être
C'est magnifique, les photos sont superbes vraiment
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C'est du très grand ski.
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Par contre c'est "Longyearbyen", pas "Longeyearbyrn"
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