Les plus beaux ski trip du photographe Adam Clark, épisode 2 : Bella Coola
L'hiver dernier, le photographe Adam Clark est allé promener son boitier dans les plus beaux coins du globe en compagnie de skieurs n'ayant pas peur de l'aventure, la vraie. Nous avons choisi de vous partager ses trois meilleurs ski trip (d'après nous) : Rishiri au Japon, Bella Coola en Colombie Britannique et Svalbard en Norvège. Pour notre seconde escale photographique, nous traversons l'atlantique en direction de la coast mountains au Canada. La Colombie Britannique est un passage obligé pour tous skieurs qui se respectent mais comment ne pas y revenir quand on voit le potentiel et la beauté de l'endroit ? Adam Clark nous fait (re)découvrir le spot de Bella Coola en compagnie de Chris Davenport et Griffin Post.
Le premier jour passa entre les siestes et les blagues sur le vent. Au 4ème jour, plus personne ne disait un mot mais la tension commençait à être
palpable. Après beaucoup d’anecdotes, 24 quesadillas, 3 bouteilles de Scotch, 8
check météo à la radio, une tentative de sortir à de 30m de la tente et un
million de blocs de neige pour le café… On pouvait soudain parler sans hurler. Tout à coup, ça avait l’air presque normal dehors. La neige granuleuse
continuait de nous battre le visage quand le vent soufflait mais le vent était
de nouveau “acceptable”. Nous pouvions finalement chausser nos skis. Nous étions
finalement ici pour une raison valable, autre que de tenter de faire le
meilleur café de camping.
Même si les nuages étaient toujours bien présents, accrochés aux montagnes,
nous avons jugé nécessaire de commencer l’évaluation de la neige et du terrain,
à deux pas de notre campement. Le manteau neigeux avait été d’une mauvaise
qualité inhabituelle pour la Colombie Britannique et la menace d’avalanches
était l’un de nos plus gros soucis. Un petit couloir étroit, à seulement 30
mètres en dessous de nos tentes nous a permis de rejoindre la vallée où la
majorité des couloirs se finissaient.
Rapidement, nous nous sommes mis au travail, analysant et testant la neige.
Au fur et à mesure, on réalisait que la neige était bonne. De la poudreuse avec
un peu de neige soufflée mais globalement les conditions étaient parfaites. En
avançant prudemment dans la vallée, nous avons trouvé un autre couloir de 2
mètres de large. Nous commencions enfin ce pourquoi nous étions venus ici.
Quand je prenais les photos de Chris et Griffin entrain de dropper, j’ai
réalisé que moi aussi, j’allais pouvoir skier. C’était un rêve qui se
réalisait. Pour moi cet endroit était un lieu emblématique, symbolique. Skier
là où certains des meilleurs skieurs du monde sont venus avant vous. Quand nous
sommes revenus au camp ce soir là, on pouvait lire le soulagement sur tous les visages.
Nous avions une bonne raison d’ouvrir le Scotch cette fois-ci !
Les trois jours suivants se sont enchainés à une vitesse folle : montées à pied,
repas, application de crème solaire et shooting. L’enthousiasme de Chris et
Griffin était tel que l'on n’avait pas besoin de discuter pour savoir quand
commencer et quand finir. C’était simple, on skiait toute la journée. Le soleil
brillait, le risque d’avalanche était faible et nous étions au parfait endroit.
Peut être que c’était en partie l’énergie refoulée pendant ces quatre jours
passés dans la tente, ou peut être que c’était ces possibilités infinies de
journées de ski épiques, mais je n’avais jamais vu autant de motivation pour
remonter les faces à pied.
Le premier jour de beau temps, choisir où skier a été facile. Il fallait
que l'on fasse la ligne la plus emblématique de ce lieu : un gigantesque couloir
de 450m à coté de Maddog. Le couloir était encadré par de grands murs de rochers, avec deux énormes
rocs en pointe en haut. Dedans ? De la poudreuse légère, juste assez réchauffée
pour éviter que la croute créée par le vent n’ait un impact sur nos virages.
Chris et Griffin ont skié autant de lignes que possible avant que
l’obscurité ne tombe complètement. Certaines pentues et étroites, d’autres
larges et rapides, avec l’opportunité de faire de petits comme de grands
virages. De grandes épines et de large champ de poudreuse ont complété
l’expérience, le tout à portée de vue de notre campement. Même avec tout
l’enthousiasme démontré par Chris et Griffin, de nombreuses lignes sont restées
intouchées et n’attendent que les prochains rideurs.
Apres 4 jours passés dans le doute et le vent et 3 jours de pur bonheur, il était clair que
la renommée de cet endroit si spécial était justifiée. Ce lieu regroupe des rochers en parfaite symétrie, de la neige, des pics et de la
vallée : un paradis pour un skieur. Il y a en plus un juste milieu entre descente et distance avec l'esthétisme de la montagne. Maddog Ridge mérite d’être skié,
encore et encore.
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