Rishiri, le jardin flottant

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Rishiri, le jardin flottant

Les plus beaux ski trip du photographe Adam Clark, épisode 1 : Rishiri, Japon.

article Japon

L'hiver dernier, le photographe Adam Clark est allé promener son boitier dans les plus beaux coins du globe en compagnie de skieurs n'ayant pas peur de l'aventure, la vraie. Nous avons choisi de vous partager ses trois meilleurs ski trip (d'après nous) : Rishiri au Japon, Bella Coola en Colombie Britannique et Svalbard en Norvège. Notre expédition avec Adam Clark commence à Rishiri, une petite île volcanique au nord du Japon culminant à 1 721 mètres d'altitude. Ce terrain de jeu flottant offre des paysages magnifiques mais aussi de belles lignes à skier tout autour du volcan (sous réserve d'avoir du beau temps). Récit du voyage par le photographe lui même.


Je suis assis dans une cabane, le visage rougit par le froid, un sac de couchage autour de mes pieds gelés en regardant Stian Hagen faire bouillir l’eau. Ingrid Backstrom est assise à coté de moi et affiche une expression de soulagement similaire à la mienne.

Une heure auparavant, nous ne connaissions pas l’existence de cette cabane. Nous étions cinq à avoir entrepris l’ascension du volcan Rishiri, six heures plus tôt. Un volcan éteint qui s’étend sur la majorité des 183 kilomètres carrés de l’ile de Rishiri, à seulement 20 km au nord d’Hokkaido par le ferry. Ce matin là, quand nous avons accroché les peaux sous nos skis, j’ai regardé autour de moi, à travers les sapins, et j’ai vraiment eu la sensation d’être au milieu de nulle part. Après quelques heures de montée, les nuages sont arrivés et le vent s’est levé
. Et même si je ne pouvais pas voir à plus de 50m devant moi, j’avais toujours cette impression d’être au milieu de nul part. La météo annonçait du beau temps et pas de vent. Mais à cause de l’emplacement géographique de l’île, située milieu de la mer du Japon, la moindre tempête à moins de 100 km a des répercussions importantes sur le temps. Rishiri est d’ailleurs célèbre pour son mauvais temps, comme nous étions entrain de le réaliser.
Rishiri

Au milieu de la montée, la moitié de notre groupe a décidé de redescendre, n’ayant pas un équipement adéquat pour ces conditions. Stian a sorti une carte et, dans le vent, nous avons réussi à déchiffrer le mot “hutte” à coté d’un petit point sur la carte. On s’est dit : « Autant essayer et si on ne la trouve pas, on fera demi tour ». 
Après une heure de marche dans le givre et la neige, nous avons vu un petit carré qui se révéla être la porte de la cabane, complètement recouverte de givre. Stian a réussi à ouvrir la porte et nous nous sommes tous réfugiés à l’intérieur.

Rishiri

Nous y avons trouvé de quoi faire notre bonheur : des réchauds, à manger, des sacs de couchage… bref tout ce dont on avait besoin pour survivre. Les Japonais sont tellement prévoyants ! Une fois réchauffés et le ventre plein, nous avons décidé d’y retourner. Le sommet n’était pas loin, à 500m peut-être. Mais le vent avait redoublé d’intensité, et on n’y voyait toujours rien.

Les 1721 mètres du volcan semblent sortir tout droit de l’imagination d’un skieur avec des crêtes, des arrêtes et des couloirs qui feraient rêver n’importe lequel d’entre nous. Un immense terrain de jeux avec énormément de possibilités.
  Si la nature avait décidé de faire de ce volcan un paradis pour les skieurs, elle avait  également choisi de le rendre parfois inaccessible. La plupart du temps, le vent et les nuages faisaient des ravages sur le terrain. Mais après avoir vu des photos de cet endroit sur internet, nous avions eu la preuve que l’on pouvait occasionnellement y trouver des conditions parfaites. Toshiya Watanabe, aussi connu sous le nom de “Toshi”, le savait mieux que personne.

Rishiri

Avec un infaillible dévouement à la neige, sa famille et son joli petit hôtel, il a ridé, grimpé et apprécié l’ile probablement plus que personne. Toshi nous a emmené avec lui et nous a montré toutes les facettes de l’ile pendant les 9 jours de notre voyage. Assis dans la hutte à écouter le vent, j’imaginais le rire et le sourire de Toshi. Il aurait juste rit de la tempête, alors je me suis dit que je devais en faire de même. Toshi nous a emmené tous les six partout dans l’ile, et nous a montré bien plus que du ski. Fred Arne et moi même shootions Christina Lusti, Austin Ross, Ingrid Backstrom et Stian Hagen. L’économie locale est basée sur ce que l’océan fournit ainsi qu’un peu de tourisme l’été, majoritairement en provenance du Japon.

Rishiri
Comme l’ile entière se couvre de fleurs et d’une végétation luxuriante au printemps, elle a été surnommée le jardin flottant. Toshi fait visiter ce jardin flottant aux touristes en leur montrant tout ce que l’ile a à offrir, principalement le sommet du volcan. Un sommet petit et pointu, avec des arêtes de toutes parts. Toshi sait également où trouver les meilleurs ramen, et ça, c’est important. Pour nous, ça avait l’air simple, d’aller manger un ramen. Mais une fois qu’on a gouté au meilleur, cuisiné par deux vieilles dames japonaises, on se rend compte qu’on n’avait jamais mangé un vrai ramen avant.

Toshi connaît également les meilleurs spots de surf, en fonction des vagues et du vent. De la même façon qu’il sait où trouver de la bonne neige, selon la direction du vent et des chutes de neige. Il y a très peu de personnes sur l’ile qui skient, surfent, snowboardent et montent sur le volcan ; peut être 10 au total. Selon Toshi, quelques personnes en plus viennent pour faire du snowboard ou du ski l’hiver, mais moins de 100. C’est un paradis privé ici, même si c’est un paradis plutôt venté.
Rishiri

Vu comme la tempête faisait rage, il me fallait un peu plus que le souvenir du sourire de Toshi pour me motiver. Mais c’était notre dernière chance. Nous avions passé 7 jours sur 9 à skier 
partout sur le volcan, à explorer l’île autant que nous pouvions dans le temps imparti. La météo annonçait du mauvais temps pour les jours à venir, et c’est la seule fois où nous étions si près du sommet. La carte montrait une crête, qui s’étendait depuis la cabane jusqu’au au sommet. Notre idée était que, si nous restions sur celle-ci nous ne pourrions pas nous perdre dans la mer de nuages. Apres quelques heures de plus à torturer notre visage dans le froid et à grimper, la crête ne montait plus. On a donc deviné que nous étions au sommet : ce fut confirmé par 10 secondes de soleil, pendant lesquelles on pouvait voir à presque 150 mètres autour de nous. Une petite photo en vitesse, quelques “high five” et c’était déjà l’heure de rentrer manger un bon ramen et boire un saké.

Même si l’ascension du sommet a été une super aventure au final, ce n’est que secondaire par rapport à l’expérience, la culture et le terrain sur l’île de Rishiri. Même avec beaucoup de vent, et de tempête, il y avait ce “truc” qui faisait que chaque jour, le voyage devenait encore meilleur. Nous n’avons pas eu de conditions de neige parfaites chaque jour, mais nous nous sommes amusés à skier dans les sapins, les goulets, avec des vues incroyables sur l’ile. Et tout ça était exacerbé par l’incroyable nourriture japonaise, les séances de Jacuzzi et les rencontres avec les skieurs locaux, dont l’enthousiasme est indescriptible.
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