L'hiver a été en avance chez nous, le printemps a fait de même.
Cette journée commençait par un But, déjà prévu au départ. On voulait aller faire un beau couloir Ouest, au soleil, sur une belle moquette de printemps. Les nuages poussés par le vent du sud arrivant plus vite que prévu, l'équipe réduite de Sempyr Ski adapte son programme pour une boucle autour du Taoulet.
Le manteau neigeux présentait un beau regel. Neige dure, quelques centimètres blancs sur ce fond rouge sable qui balafre les pentes.
L'objectif principal, une jolie combe en face sud, qui devrait ramollir dans la matinée.
Itinéraire malin, il commençait donc par un couloir nord, qui tourne autour de 35-40°, pour une bonne mise en jambe !
Arrivés en haut du Taoulet, le vent commençait à se faire sentir. Nos regards se tournent vers la pente nord, et ce couloir secondaire à celui direct, évident, sous les câbles du téléphérique. L'entrée semble correcte, mais les choses se gâtent vite : neige dure, sable sous les carres, la descente fait mal aux jambes.
L'ambiance reste bonne dans cette pente ponctuée de quelques sapins qui s'accrochent entre les rochers affleurants.
Arrivée dans le vallon, pas le temps de niaiser : on re-peaute direction en face, notre combe sud sélectionnée plus tôt.
Les nuages nous rattrapent et remontent la combe plus vite que nous : nous voilà sous de gros flocons, aux milieux des corneilles qui profitent des ascendants au niveau du Passage des Aragués.
Il nous en faut plus pour nous décourager, et nous prenons un malin plaisir à garder les skis aux pieds dans cette pente se raidissant franchement sur la fin, me faisant largement douter de mon agilité dans ces conversions hasardeuse.
Petite pause saucisson, et les nuages font place nette pour nous laisser descendre.
La pente semble beaucoup moins raide dans ce sens, et la neige bien ramollie nous permet d'ouvrir les courbes en grand, la moquette défile sous les spatules, c'est jour de soldes à St Maclou.
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Re-peautage. J'enlève à nouveau la veste, clic-clac les fixations, c'est reparti direction le ciel, ou du moins c'est dans ce sens que sont orientées les spatules.
On pousse la remontée jusqu'en haut de Pène Nègre : une nouvelle face nord, ou la montée me laisse espérer un peu de poudreuse entre la glace et la croûte.
Le point de vue est superbe à cet endroit : côté pile, la station déserte de La Mongie, au calme, côté face, le Pic du Midi de Bigorre, le piémont Pyrénéen déjà passé à l'heure d'été, et la plaine au fond.
Chacun s'élance à son tour dans la pente, avec plus ou moins de succès neigeux : pour moi, ça sera croûtée, pour d'autres une neige agréable à rider.
Un coup d'œil sur la montre : si on se dépêche, on peut tirer encore quelques centaines de mètres, et rentrer à temps pour 18h à Toulouse. Saleté de couvre-feu.
Hop-hop, je coupe en diagonale pour gagner quelque dizaines de mètre de remontée, re-re-re-repeaute en face sud (promis : si j'apprends à dépeauter sans déchausser d'ici la fin de l'hiver, je me considère randonneur).
En haut, le vent a repris de plus belle, les nuages reviennent. On ne traine pas : les peaux dans le sac, de quoi filmer, et zou en grandes courbasses dans la neige collante, qu'on décrira ici comme violette.
Clap de fin. Une sortie Pyrénéenne, saveur pizza 4 saisons, cuisson variable. Pas grave, on a fait du ski.
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