Les importantes chutes de neige avec peu de vent en haute altitude, chutes chaudes, laissaient prévoir de bonnes conditions au Mont Blanc. En pente raide, plus ça chute chaud, plus ça colle dans les pentes raides et notamment glacées du Mont Blanc.
Objectif : la face Ouest ! Deux itinéraires principaux dedans, le Saudan et la Benedetti. Les deux sont similaires mais la Benedetti nous semblait plus en conditions et avait été skiée peu de temps avant (Ross Hewitt).
Le but est de monter au sommet, par les grands mulets ou les 3 monts.
Quelques jours avant, je vais à Bionnassay par sa face Nord à la journée du bas, une bonne préparation pour s'acclimater, se faire les jambes, et porter un peu en cramponnant.
C'est une superbe course, et je me permets de porter le drone pour faire de jolies images du coin et de Julien.
Cerise sur le gâteau, je descends en parapente pour éviter le long portage douloureux du retour. Mias ça se mérite avec un décollage bien compliqué !
Quelques virages dans la soupe, courte montée et on se pose au refuge des cosmiques, le souffle court !
On mange bien, boit bien, mais la nuit sera courte et de très mauvaise qualité. J'ai beaucoup de mal à partir le lendemain à 2h.
On progresse bien, les conditions sont bonnes. Mais il a beaucoup neigé, aucune trace, on brasse sévère. La montée au Tacul ne fait pas rigoler, énormes immeubles en équilibre, restes de chutes, même de nuit c'est impressionnant.
Longue traversée tranquille vers le maudit. On cramponne pour se préparer à un traçage immonde. Il fait très très froid, on a mis toutes nos couches. Le soleil nous rejoint dans la montée, au moins on est plus congelés. Mais la trace nous prend toute notre énergie. On arrive exténués au col du Maudit.
Le MAM commence à arriver en même temps. On se met à avancer à deux à l'heure, et on voit notre timing qui s'explose. Souffrance, sur l'arête qui n'en finit pas.
Aucun vent. J'ai faillit arrêter à 4600m et décoller, mais Théophile veut monter au sommet, il finit de tout tracer.
Sommet vers 11h, sublime, aucun vent, mais on est hors délais et exténués. On décide de redescendre par la face Nord et de décoller en dessous quand le ski sera moins intéressant.
Descente de rêve, neige de cinéma. Aucune trace, une bonne couche de fraîche mais pas trop pour que ça soit dangereux. On déclenche quand même une sacrée coulée...
On décolle à 3900m sur un replat abrité des séracs. Le vol est parfait, calme, tranquille, superbe dans cet environnement. Même le posé se fait bien avec la brise de vallée !
Au final très déçus pour la face Ouest qui était en super conditions, mais on a quand même fait une superbe sortie, dans des conditions exceptionnelles. C'est rare d'être seuls là haut, et de tout tracer avec autant de neige stable !
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