Quand tu reçois un message sur le téléphone de Yrlab, tu comprends aussitôt que ça va skier et qu’il faut se débrouiller pour en être, parce que l’état de grâce actuel ne va pas forcément perdurer indéfiniment. Alors quand la perturbation (les restes de Philomena) met un peu de temps à s’évacuer et que la fenêtre se décale, au lieu d’une sortie dominicale, ce sera un lundi ! Mais alors, ce n’est pas la même, parce que, après consultation de mon agenda, j’ai quand même pas moins de 5 réunions prévues. L’appel de la montagne est plus fort, et après quelques reprogrammations et un peu de travail le week-end, I am in !
Le programme est très clair, pour profiter des conditions exceptionnelles (il a neigé en plaine, un bon gros 5 cm qui tient bien au sol, même à Bagnères de Bigorre), on va rester bas, et faire du Sud (c’est pas si souvent qu’on peut, et ça change des sorties précédentes). Donc, le Montaigu ce sera, et en face Sud. Ce sommet est le premier, quasi le plus au Nord en milieu de chaine, on est sur le piémont pyrénéen, il culmine à un modeste 2339m. Pour les non connaisseurs de la chose pyrénéenne, quand vous êtes sur l’autopiste de Toulouse en direction du pays Basque, impossible de rater l’imposant Pic du Midi de Bigorre, et bien le Montaigu, c’est la toute aussi évidente pyramide juste à droite.
Quant à l’équipe de riders pour cette mission, ce sera en plus avec Pierre, en mode presque Covid, et Laurent, qui connait ce sommet (et beaucoup d’autres) mieux que quiconque, une bonne équipe donc, prêt à avaler du D+ pour surtout se faire plaisir à la descente.
Vu qu’on démarre à 1000m seulement (999 d’après Aurél, faut être précis), on débute forcément par de la forêt. Heureusement, on suit d’abord un chemin, et la partie bucheronnage est finalement assez courte, on sort assez rapidement des bois, non s’en avoir pris quelques jolis clichés que l’éclairage matinal permet :
Une fois au-dessus de la végétation, la vue sur la face Sud est magnifique et ce qui frappe de suite, c’est l’étendue des possibilités ! Quand on se retourne, le Pic du Midi nous observe, bienveillant (on l’a laissé tranquille aujourd’hui !!), de même que les magnifiques crêtes de Conques, un autre classique qui paraît très tentant (belle face ouest au soleil ci-dessous).
Après examen de la face par les protagonistes (voir photo ci-dessus), et délibérations, on décide de ne pas suivre les traces déjà présentes dans la voie normale de l’attaque Sud du Pic, mais plutôt d’essayer de déposer notre contribution sur le joli couloir de droite en banane, encore vierge. Il faut donc s’envoyer pour faire la trace, surtout que certains passages sont quand même assez penchés (on doit pas être loin de 35-40°), et les conversions demandent un peu d’attention pour ne pas se retrouver 200m plus bas (voir photo ci-dessous) !! Mais tout le monde arrive en haut sans avoir trop tracé le couloir que l’on va maintenant pouvoir honorer … après avoir fait quelques images quand même !
L’inconvénient de faire du Sud, et ceci malgré les températures dignes d’un réservoir à vaccin du Covid, c’est que la surface de la neige transforme un peu, et comme nous l’avions constaté en le remontant, le couloir est en train de se croûter légèrement. On ne fera pas voler la poudre donc dans le couloir, même si ça skie néanmoins, c’est pas désagréable. Une fois le couloir tout rayé, il reste encore une grosse partie de la descente dans des vallons, tous aussi accueillants les uns que les autres (cf. photo ci-dessous). Et là, par contre, la poudre vole, quel pied ! Tout le monde se lâche, y’a même quelques cris, on est encore dans la catégorie estampillée « Gros gavage », sachant bien sûr qu’il n’y a aucune trace, c’est tellement bon qu’il est quasi impossible de mal skier là-dedans, un pur bonheur :
Une fois les 1000m environ dézingués, il est temps de remettre les peaux et d’apprécier les paysages environnants tout en remontant tranquillement sur cette face sud. Il fait super beau, on a presque chaud (ce qui n’est pas si courant ces temps-ci). On en profite forcément pour faire des images dans toutes les directions, avec bien sûr le Pic du Midi et son observatoire, mais aussi les aiguilles (ou pics) de Yéous. On en prend plein les yeux, et une réflexion habituelle me revient alors, comme un écho à l’introduction ci-dessus « on est quand mieux là qu’au bureau !!)
On en profite pour faire un pose et engloutir quelques ‘dwichs bien mérités, tout en dissertant sur la difficulté du métier d’AMM (Accompagnateur Moyenne Montagne), encore plus en cette période de restrictions gouvernementales. Pas facile.
Requinqués après la pause, on repart de plus belle en direction du col des Rosques. Mais au loin, un groupe est déjà sur zone et a commencé à tracer juste en dessous du col, comme la face est très large, on se dit qu’il vaut mieux essayer de remonter plus à droite sans aller jusqu’au col, il reste finalement quand même pas mal de place et des zones encore vierges en dessous de nous :
La face a un peu souffert du soleil, et on ne peut pas complètement lâcher les chevaux. Comme on dit, la neige prend un peu les skis… mais cela ne nous empêche quand même pas de laisser quelques belles signatures sur la montagne :
La poursuite de la descente alterne entre le très bon dans les contre pentes un peu moins exposées, et le un peu croûté, ça reste néanmoins du super bon, avec le plaisir, toujours renouvelé, de faire sa propre trace. Arrivés vers le bas, il ne faut pas se tromper, il y a un pont il ne faut pas le rater sous peine de faire une « Artouste » dans le ruisseau (référence à l’épisode pyrénéen de Bon Ap’ sur Artouste justement). S’en suit alors un long cheminement, quasi à plat, le long du ruisseau pendant plus de 2,5kms, au milieu d’un paysage féérique, avec des couleurs incroyables de fin d’après-midi. C’est surprenant comme la neige embellie tout, et en terme de neige, comme les clichés le montrent, c’est bien chargé !!
Pour ceux que ça intéresse, cette sortie est finalement assez proche, il suffit de suivre la vallée de Lesponne peu après la sortie de Bagnères, et d’aller tout au fond jusqu’au Chiroulet. Un hôtel (malheureusement fermé actuellement, pour cause Covid) indique la fin de la route. Une fois garés et équipés, il faut alors s’élever plein Sud en traversant la forêt, puis la face est évidente avec plusieurs options, à la fois à la montée et à la descente. J’ai essayé de tracer sur la vision 3D ci-dessous notre parcours du jour (tracé approximatif « non contractuel ») :
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Ça fait combien de D+ au total cette affaire ?
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