Lorsque je reçois le message de Clem, j'avais oublié que j'avais proposé cette sortie pour le 10 mars plus d'une semaine en arrière :
« Lionel et Sylvain m'ont dit que vous alliez rider vendredi. Ça dérange si je me joins à vous ? »
Au début du mois de mars, un petit tour sur mes sites météo favoris avait laissé présager un retour de la neige après plus d'un mois de sècheresse hivernale et j'avais émis l'idée d'une session entre moniteurs de ski désœuvrés du fait de la fermeture prématurée de notre petit domaine des Rochers de Naye, en terre vaudoise. Mais la tendance s'était montrée très défavorable avec un flux de sud-ouest très dynamique. Quand le revirement météorologique est intervenu avec des températures plus froides qu'annoncées dans un courant tournant nord-ouest, j'avais déjà oublié que je devais rider avec Lionel et Sylvain. Que Clem décide de s'ajouter au groupe était une excellente nouvelle, plus on est de fou...
Il ne fallait pas se louper. Les fenêtres météo favorables à des journées de poudreuses avaient suffisamment été rare cet hiver, qu'il ne valait mieux pas gâcher cette opportunité. Le contexte global en termes d'enneigement et les premières salves pluvieuses, avec des limites pluie-neige assez élevées, ne facilitaient pas la prise de décision. D'autant plus que le vent se mêlait de la partie. Il fallait aller assez haut pour trouver une bonne qualité de neige, éviter des endroits trop exposés au vent et privilégier la ride en forêt. Les Marecottes, Ovronnaz, Les Diablerets, Grimentz... autant de possibilités que nous éliminions les unes après les autres après avoir visionné les différentes webcams et après avoir pris connaissance des situations avalancheuses sur slf.ch.
« Et si on allait à Arolla ? »
Un domaine entre 2000m et 3000m d'altitude, que des téléskis, gage d'ouverture même en cas de fort vent, et probablement peu de monde dans cette vallée reculée des alpes valaisannes. La seule interrogation, c'est la fôret. Arolla est au pied des glaciers, là où les arbres commencent à se raréfier. Dans mon souvenir, il y’aura quand même de quoi faire, alors on tente le coup. Destination Arolla !
Plus on monte, plus nos sourires deviennent larges. La neige colle à la route dès 1000m. Quand on sait que notre destination finale est à 2000m, on anticipe goulument ce qui nous attend. D’alleurs, Clem répète à l’envie tout au long du trajet :
« Je suis refaites ! »
À Evolène, à 1500m, il neige tellement fort, que Sylvain perd confiance dans la capacité de sa voiture, même équipée de pneus neige, de nous amener à bon port. Nous nous garons à la sortie de Haudères et attrapons in extremis un bus postal pour Arolla (vive les bus postaux suisses !). À l’arrivée, quel bonheur ! Nous sommes accueillis par une neige légère et abondante, un trésor trop longtemps introuvable cet hiver ! Dès nos premières rotations sur les vieux Pomas de la station nous conforte dans notre décision. Cela sera épique. Notre choix sera d’ailleurs sur validé quand nous croiserons Matthias Fredriksson, sur place ce jour-là avec deux rideurs d’Andermatt pour shooter un article à venir sur Arolla dans Backcountry Magazine. Nos photos devraient parler mieux que moi de notre session du jour ! Merci Arolla !
13 Commentaires
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Pour contexte, je suis local (exilé et j’ai toujours mon pied à terre à Arolla où je passe la majorité de mes vacances en hivers et quelques weekends en été.
Arolla, c’est des téléskis (5) des années 60 qui tombent gentiment en ruine et qui sont très souvent en panne. Alors oui, le domaine surtout hors-piste est fantastique, mais sans investissement, c’est la mort assurée de la station à moyen terme.
Pour la confidentialité du domaine, franchement il y a une horde de randonneur qui s'entraîne pour la patrouille 1 année sur 2 et sinon beaucoup de randonneurs qui profites des nombreuses cabanes et de la haute montagne facilement accessible. Enormément de monde connaît donc déjà Arolla, mais ca ne sera jamais un Verbier ou un Engelberg même si tout le monde commence à en parler et il faut se taper une petite route bien pourrie jusqu’au fond de la valée pour y accéder.
Après pour les « guignols » c’est partout pareils et les comportement dangereux sont observé chez les habitués comme les visiteurs, c’est un facteurs avec lequel on doit s’adapter.
Je trouve donc très bien que les gens découvrent ce petit coin de paradis et qu’ils y viennent skier, même si ca veut dire que je ne pourrai plus enchaîner mes traces les une à côtés des autres après une tombée de fraiche
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On peut faire toute la communication ski qu'on veut, si la foule ne vient pas aux rochers, c'est principalement parce qu'il y a de moins en moins de neige, et on le sait tous, ça ne va pas aller en s'arrangeant. Les domaines entre 1000m et 2000m sont extrêmement menacés, et à relativement court terme. Tu n'es pas allé aux rochers parce qu'il n'y avait tout simplement pas de neige, ou pas assez. Malgré une position géographique assez favorable (premier 2000 depuis la rochelle etc...), il fait souvent trop chaud. Ca fait de la peine à avouer mais ces domaines sont voués à se recycler vers des activités majoritairement hors neige (vtt etc..) s'ils veulent continuer à exister en tant que remontées mécaniques, le ski ne sera plus suffisant. Il est surtout urgent pour les rochers de Naye d'anticiper et de s'adapter.
Arolla est au contraire dans une situation d'extrême attraction pour les skieurs passionnés. Malgré l'accès difficile, c'est clairement une station d'avenir... Si je peux comprendre que la commune ne remplace pas le téléski au Rochers (et encore une fois, ça m'attriste), je pense qu'à Arolla la commune a tout intérêt à entretenir ses remontées parce qu'elles vont devenir de plus en plus attractives. Ton analyse pour aller skier là bas est bonne, et elle le sera de plus en plus dans les prochaines années. Pas besoin d'être météorologue ou géographe pour comprendre que si on veut skier de la bonne neige, Arolla est une option pas trop risquée.
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En revanche à coup sur quelques riders en fats en plus.
Bref poster ses photos sans mentionner la station vous aurait permis de partager vos belles photos sans mettre la puce à l'oreille,.
Il faut relativiser, Arolla n'est pas non plus le secret spot absolu que vous voudriez que ce soit...
skipass.com (un exemple parmi tant d'autres)
Et jusqu'à preuve du contraire, les skieurs en Fat payent leur forfait et consomment comme les autres non? Ca devient compliqué si vous êtes OK pour faire venir du monde pour assurer l'avenir de la station mais à condition que ce ne soit pas des skieurs intéressés par le hors piste, alors qu'il me semble que c'est la force du coin... Ça risque de ne pas être simple.
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