Je m'appel Quentin j'ai 26 ans, et mes premières traces sur des lattes ont été faites sur des pistes vosgiennes ! La ou tout as commencé... avant de déviez naturellement plusieurs années successive sur nos belles Alpes ,et tout particulièrement sur la Clusaz, ma station de coeur !
La suite vous la devinerez, si je suis ici c'est que tout ce que la montagne m'a apportée m'a rendu addict.
Nous sommes à la troisième semaine de janvier ,de retour au camp de base pour voir mon entourage ,les conditions s'intensifie des pétées de neige tombe et ne voulant pas écourter mon séjour prématurément pour retourner sur la clusaz ,je m'informe sur les prévisions météo des Vosges , secteur Honeck précisément.
Et la ..
Les chutes sont semblables, la sous couches est tout aussi importantes .. des limites pluie neiges frôlant le néant ..
Alors oui je me doutes bien ne pas rencontrer le même paysage, la même longueur des descentes mais étant curieux et avide de découverte de nouveau endroits je décide de m'y tenter. De toutemanière je ne pouvais pas louper les conditions et ne pas goûter à cet or blanc que nous convoitons tant.
Plus de montées que de descente, mais ça ce n'est pas une surprise.
Mais surtout, on peut prendre son kiff en freeride dans les vosges quand les conditions sont la !
Jour J.
Départ tôt pour être sur place et profiter un maximum ! Nous nous mettons donc en route, sans grande attente niveau météorologique .. temps gris, vent, pas de visibilité et pour couronné le tout un risque d'avalanche élevée mais de la bonne neige au sol forcément !
Nous viserons donc les bois plutôt que les combes..
Les conditions ont fait que la route été barrée plus tôt que prévue (les connaisseurs auront reconnu la route des crêtes héhé) , on déposera donc notre mammouth ici, et l'équipage s'équipe, chaussure ,peaux ,check DVA .. la totale ..
En route vers nos objectif de la journée.
Nous entamons le pas ,tous en ski de rando montés avec nos KP13, premier constat inévitable le temps est clairement pourrie, visibilité clairement à 0 et nous sommes a GlaGlaLand.
Premier kilomètre déjà deux randonneurs a ski perdu demandant leurs chemins .
La situation sanitaire à forcé la tendance de la rando, et inévitablement les problèmes et tout les accidents qui vont avec.
Et malgré un petit domaine avec des sommets ne frôlant a peine les 1400 mètres quand dame nature décide de te dire merde, tu ne fais pas le malin.
Mais bref ! Nous indiquons donc le chemin à nos confrères ,poursuivant notre route vers un point inexistant à vue d'oeil.
Impatient de trouver les arbres afin de nous donner un minimum de relief visible, nous y parvenons donc au bout d'un peu plus d'une petite heure et demi de rando.
Et la , la forêt vosgienne, blanche de neige, les arbres bien gelés et les branches chargés de neige, je peux vous dire que c'est magnifique et nous oublions vite ou nous nous trouvons, nous laissant juste émerveillés comme des gosses.
En route pour le sommet.
Nous attaquons notre dernière ligne droite pour atteindre le sommet.
Sortie de notre forêt de Sherwood ,à nouveau dans une visibilité inexistante, se faisant rincer par le vent comme comme une manche à air sur le bord d'un aérodrome au décollage d'un A35 nous parvenons a nos fin.
Dépeautage et on s'équipe pour la descente.
Première erreur, on emprunte l'accès un peu plus loin que prévue avec la mauvaise visibilité, mais bon personne ne s'en rend compte trente seconde plus tard quand les guibolles sont dans une tonnes de neige fraîche , des conditions japonesque.
c'est vrai qu'on se régale bien, et nous constatons même par endroit des départs de coulées, mais dans l'euphorie ,avec cette sensation de rareté , de conditions unique, nous continuons donc notre lancée au milieux de nos arbres.
Un peu plus loin nous nous retrouvons donc au sommet d'un pierrier,d'une cascade visiblement bien recouverte de neige, suivi d'un long couloir de 5 mètres environ de large à pente moyenne qui varie de 30 à 45 degrés sur une longueur indéterminées.
L'hésitation
Je me retrouve en haut de ce dilemme ,bloqué , conscient du risque avec mes deux camarades derrières moi, tous face a cette pente ,immaculé tout de blanc vêtue, avec pour seul choix s'aventurer dedans ou revenir sur nos pas. Les minutes passe, et tout les calculs reviennent toujours au même ; sa craint.
Et la on retrouve clairement les facteurs qui influe sur la décision d'un skieur lors de l'analyse du risque et qui font que sa décision ne sera jamais 100% objective.
L'habitude: je connais je suis déjà venu, j'ai déjà skier bien pire que ça , et de plus c'est les vosges , ça vaaaaaa !
L'obstination: nous étions engagé dans cette pente, et nous étions venu pour cela, aucun de nous n'a émis l'hypothèse d'y renoncer
La sensation de rareté: Un champ de neige,profonde , pure et immaculé qui n'en rêve pas la nuit ?
Et c'est après plusieurs minute de réflexion ,que c'est 3 facteurs ont obscurcie mon jugement et m'ont laissé partir dans ce petit gouffre a neige.
3,2,1 c'est parti
A mon premier virage l’intégralité de la neige sur la cascade lâche et je me retrouve le cul dans la neige, et je me retrouve dans une machine à laver ,mes jambes disparaissent et mes skis s'arrachent de mes pieds, j'entend également au loin mon collègue m'hurler de tirer mon airbag. Réflexe naturelle dès que je me suis rendu compte de la situation. Le bruit du gonflement de l'airbag me réconforte un minimum et me retrouve donc en train de dévalé ce long couloir bordé d'arbres, en espérant que cela ce stop avant que je rencontre une roche ,une barre , ou autre..
Et la des arbres droit devant.. la vitesse s'accélère encore, et je prend clairement conscience que si j'en tape ne serais-ce qu'un seul à cette vitesse je vais surement me retrouver avec quelques chose de casser, au milieu de nul part, avec comme seul aide mes deux collègues.
Comment je ne sais pas , mais je parviens a passer juste a coter et je tente de m'accrocher aux branches que je croise sans succès.
Juste après ceci tout à ralenti et est revenu au calme ... J’aperçois au loin un de mes bâtons , et je suis ensevelie jusqu'au nombril.
Je me retrouve plusieurs mètres en contrebas et mon premier collègue me rejoins aussitôt empruntant l’itinéraire ou tout avais décroché,afin de s'assurer que tout allais bien.
Ne me demandez pas pourquoi ,mais a ce moment la je retire mon casque, la retombée de l'adrénaline peut être ,je ne sais pas mais terrible erreur.
Quand a ce moment la ,j'entend un cri au loin.
J’aperçois un ski,seul, dans notre direction à toute vitesse, je suis bloqué ,mon collègue est à 1 mètre de moi assis , dos à la pente avec le ski arrivant dans le dos donc, je pense déjà au dégâts en cas d’impact a cet vitesse..
A peine le temps d'hurler que le ski passe entre nous deux a toute vitesse ,suivi d'une deuxième coulée.
Je me retrouve donc immobile ,dans l'incapacité de m'extraire et je vois tout ça m'arrivée dessus, ok le ski est passé mais je ne connais pas l'ampleur de la deuxième vague qui arrive. Et clairement le sac airbag déjà gonflé, plus de la moitié du corps enfouie et incapable de bouger je contemple tout ça m'arriver en pleine face et je prie pour ne pas me retrouver en dessous.
On en prend plein la tronche mais ça passe assez rapidement, par chance c'était une coulée assez légère et me retrouve donc maintenant avec de la neige jusque quasiment aux pectoraux.
La raison de cette deuxième coulée ?
Mon second collègue à emprunté l'itinéraire bis, qui n'avait pas décroché ,pas encore tout du moins. Et il a donc déclenché la seconde plaque et perdu un ski dans la bataille. Voici toute l'origine du spectacle que nous avons vu d'en bas.
Dès que le réseau revient et que nos téléphone se connecte au monde, plusieurs appels, messages de nos proches qui connaissait notre secteur de la journée.
A peine plus loin un autre départ d'avalanche avait emmené deux jeune skieurs ,les secours étaient mobilisés et les réseaux partageait déjà l'article.
Nous apprendrons le lendemain que l'un deux n'aura pas été retrouvé et n'aura pas eu autant de chance que nous..
Arrivée au véhicule : 19 heure.
Direction le canapé au coin du feu se remettre de tout ça.
En bilan beaucoup de chance, beaucoup d'erreurs et surtout un bon rappel a la réalité.
Nous aurons beau nous préparer encore et encore ,nous ne serons jamais réellement prêt, nous ne contrôlerons jamais les éléments ou tout les facteurs qui peuvent entrées en compte. Nous avons jouer notre joker ce jour, et cela peut arriver partout et à tout moment.
Ci joint quelques photos des deux jours
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