Du hors-piste pour tous les goûts à Montgenèvre

Photo de couverture

Cliquez ici pour ajouter une photo de couverture, ou déposez la photo dans ce cadre. Si les dimensions sont supérieures à 2000x1045 pixels, la photo sera automatiquement redimensionnée.

L'image d'en tête sera affichée derrière le titre de votre article.
Cliquez ici pour remplacer la photo de couverture (2000x1045 pixels), ou déposez la photo dans le cadre pointillé.

Du hors-piste pour tous les goûts à Montgenèvre

article
chapichapo
Texte :
Photos :
Cet article est issu du mag communautaire skipass.com, dans lequel les membres de notre communauté peuvent partager librement leurs plus belles histoires de montagne. Publiez la votre !

À mon tour de vous partager les bons coins à poudre de la station où je skie le plus souvent depuis une quinzaine d'années, à savoir Montgenèvre. Évidemment, Père Lustucru a mis la barre très haut avec sa présentation de la Masse aux Menuires... mais, au-delà des jolis lots en jeu, le but n'est-il pas de donner quelques indications précieuses pour les skipasseurs et skipasseuses de passage dans la plus italienne des stations des Hautes Alpes ? 

Pour commencer, petite présentation du domaine skiable 

Situé à 20 minutes de route de Briançon, à moins de 3 km (par la route) de la frontière italienne, Montgenèvre s'étend sur 95 km de pistes et 790 m de dénivelé (1800 à 2590 m d'altitude). Le domaine se divise en cinq secteurs : au Nord on trouve les Gondrans, l'Aigle et Clavière (auquel le forfait journée Montgenèvre donne partiellement accès, alors que le 6 jours y donne droit en totalité) ; au Sud Serre-Thibaud/Rocher Rouge et Chalvet. Ce versant Sud est quasi exclusivement à découvert, alors que le versant Nord, découvert lui aussi sur sa partie haute, comporte de nombreux secteurs en forêt, grosso modo entre 1800 et 2200 m. Un aspect non négligeable par mauvais temps... mais aussi par beau temps quand, comme moi, vous adorez skier au milieu des arbres.

La clientèle est à très grande majorité italienne (je dirais à 70-80 %). La station est souvent blindée de monde pendant les vacances de Noël (la période la plus chargée de l'hiver), beaucoup moins en février, car les Italiens n'ont pas (ou très peu) de vacances scolaires. Le point positif pour les chasseurs de poudre que nous sommes est qu'ils sont davantage portés sur le carving que sur le hors-piste. Alors bien sûr, les itinéraires principaux se tracent vite, mais sans doute moins qu'aux 7 Laux, à Chamonix ou dans les 3 Vallées. 

Mais venons en au coeur du sujet : les coins à poudre ! 

Le plus connu est le secteur de l'Aigle, et ce d'autant plus depuis que la télécabine du Rocher de l'Aigle – en service depuis l’hiver dernier - permet des rotations d'à peine 6-7 minutes contre + de 15 pour l'ancien télésiège pinces fixes. Le hors-piste le plus couru est certainement celui de la Doire, qui vous propose près de 700 m de D- dans un vallon assez sauvage, jusqu'au pied du TS de Brousset. Après avoir emprunté, depuis l'arrivée de la télécabine, le chemin de la piste rouge qui permet de basculer sur l'Italie (tout de suite à droite après le premier petit mur), vous avez l'embarras du choix dans ce vallon. La poudreuse est généralement bien mieux conservée à gauche en descendant. Mais je vous conseille vivement, sur votre premier run, de rester à droite et de suivre le gros des traces sur la longue traversée du vallon… de façon à ne pas vous retrouver embarqué dans un goulet qui est certes très sympa et ludique à skier quand il y a assez de neige, mais qui peut se révéler être une grosse galère s’il n’est pas assez bouché… comme pendant les dernières vacances de Noël. Profitez de ce premier run ultra classique pour checker l’enneigement de ce goulet (vous passez à son pied après la longue traversée évoquée ci-avant et une pente plus raide d’environ 150-200 m de D-). A la sortie de celle-ci (et aussi du goulet le cas échéant), je vous conseille de tout de suite traverser pour rejoindre la partie gauche d’un vallon qui rejoint des bois, avec des pentes faibles. Il ne vous reste plus qu’à suivre les traces (nombreuses) pour rejoindre le télésiège de Brousset.

Ce secteur abrite aussi quelques sympathiques couloirs, accessibles par gravité depuis le sommet de la télécabine. L’accès n’est pas hyper évident quand on ne connaît pas. Mais en gros, vous vous engagez sur le début de la piste rouge Souréous. Après le premier mur, il y a un long plat. A droite de celui-ci, vous verrez certainement des traces partir sur la droite (avec en général une courte remontée en canard à faire). Suivez-les en veillant à ne pas basculer tout de suite à droite. Elles vous mèneront au sommet des couloirs en question, dont la pente avoisine les 35 degrés. Pas de difficulté particulière, mais la maîtrise du virage sauté peut être un plus, notamment si vous vous engagez sur le couloir de gauche en descendant (qui demande une remontée d’une quinzaine de mètres en escalier pour accéder à l’entrée). Ces couloirs se situent tous entre la ligne de la télécabine de l’Aigle et la piste rouge Souréous.

Si vous êtes prêt à faire 20 à 30 minutes de peaux, vous aurez accès à d’autres jolis couloirs de part et d’autre du Chenaillet. L’accès est évident : c’est la montagne qui se dresse au-dessus de vous au bout du long plat de la piste rouge Souréous. La redescente par le même versant est la plus raide, puisqu’on est ici plutôt autour de 40 degrés. Vous pouvez aussi choisir de redescendre sur l’autre versant, celui qui bascule sur les Gondrans, avec plusieurs couloirs parallèles possible, un peu plus larges et moins raides (autour de 35 degrés) que sur l’autre versant. Ils donnent ensuite sur de grandes pentes très larges où vous pourrez envoyer des grandes courbes. Puis vous rejoignez la piste noire de la Réserve et le TS des Crêtes. 

Secteur Gondrans : du hors-piste évident et du trésor caché

Exposé Nord, avec une neige qui reste généralement bien froide, ce secteur propose pas mal de hors-piste de proximité, notamment vers le télésiège de l’Observatoire et le téléski du Querrelay. Mon coup de cœur dans ce secteur ? Tout ce qui se trouve à gauche (en descendant) de la piste rouge Barral, avec dans un premier temps un vallon assez plat mais où la neige est souvent très bonne, puis des pentes en forêt un peu plus raides, mais qui restent faciles (j’y ai déjà emmené ma fille qui avait 9 ou 10 ans à l’époque). Vous pouvez ensuite rejoindre assez vite la piste verte Lac (qui vous ramène au front de neige) ou, encore mieux, rester toujours à gauche dans les bois (à un moment, n’hésitez pas à emprunter un chemin large en faux plat descendant, puis vous aurez l’embarras du choix pour plonger à droite). Cette longue descente facile vous mènera jusqu’au téléski de la Durance. 

Le trésor caché, ce sont toutes les pentes qui plongent en direction des Chalets du Vallon (et de la Vachette), pour une descente d’environ 1100 m de D-. Mais il vous faudra soit avoir prévu des peaux de phoques pour remonter à ski… soit avoir garé une voiture aux Alberts (à 1350 m d’altitude, au pied de la montée de Montgenèvre) le matin, quitte à monter en navette. Pour l’accès, deux options : depuis le sommet du TSD des Gondrans (descendre à gauche du stade de slalom) ou depuis le sommet du TK Querrelay (vous plongez derrière, un peu de pousse bâtons sur le chemin qui part à gauche puis vous plongez à droite). Après des premiers virages dans des pentes assez faibles au milieu des baraquements militaires, vous atteignez une forêt un peu plus raide, avec une multitude d’options. Les arbres sont ici suffisamment espacés pour vous permettre de skier vite. C’est très ludique. Vous pouvez aussi faire un bout de peaux au début pour rejoindre le hors-piste des bois de l’Infernet. Dans tous les cas, une fois arrivé aux chalets du Vallon (1785 m d’altitude), une longue descente par une route forestière (dont on peut éventuellement couper les lacets selon l’enneigement) vous ramène sur la N94 entre la Vachette et Les Alberts. Comptez environ 15 minutes de marche jusqu’aux Alberts. 

Versant Chalvet (secteurs Chalvet et Rocher-Rouge)

Il y a ici pas mal de hors-piste facilement repérables depuis les remontées… mais avec des pentes assez exposées aux avalanches, donc méfiance. Faire ces hors-piste aux bons horaires en conditions de printemps peut parfois être plus safe. Parmi mes préférés ici, il y a la descente directe sous la ligne du télésiège du Chalvet, que vous aurez tout le temps de repérer pendant la longue montée (presque 15 minutes) sur l’antédiluvien télésiège deux places. Toujours sur ce secteur, il y a des possibilités assez sympas de ski en forêt depuis le coude de la piste Combe du Loup (prendre à droite de ce coude en descendant). Prévoir 5 à 10 minutes de pousse-bâtons ou marche pour revenir au pied du télécabine Chalvet au retour.

Sur ce même versant, tous les hors-pistes visibles depuis la ligne du télémixte Serre-Thibaud sont hyper tentants… mais on oublie direct car il s’agit d’une zone protégée tétras-lyre. Vous pourrez en revanche trouver votre bonheur dans les grandes pentes entre les pistes noires Tétras et Chaberton. Mais aussi à gauche de la piste bleue du chemin de Rocher Rouge, dans de jolis vallons pas trop raides. 

Mon coup de cœur : le ski dans les bois sur Brousset, Tremplin et Col Bœuf

Le TS de Brousset donne accès à une piste noire souvent bien râpée… ou à de jolis hors-pistes dans les bois. Devinez quelle option je préfère ? Pour y accéder, depuis le sommet de ce TS (ou du TMX Chalmettes), passez devant la gare de départ de la télécabine de l’Aigle, puis plongez dans les bois à droite du chemin (piste bleue Traversée). Pas de piège ici, on peut descendre à peu près n’importe où. Mais c’est toutefois un peu plus facile à skier en restant plutôt sur la gauche. On rejoint le vallon assez plat commun avec le hors-piste de la Doire, évoqué précédemment.

Un peu plus bas, le télésiège de Tremplin donne aussi accès à de très jolis runs en forêt, certes assez courts (250 m de dénivelé) mais très joueurs. Pour l’accès, prenez le premier mur (bien raide et souvent dégueu – glace, cailloux) de la piste rouge Office. Au pied de celle-ci, remontez une vingtaine de mètres entre l’Office et la noire Tremplin. Vous accédez à des pentes bien raides qui dominent les pistes de ski de fond, avec quelques cailloux ou souches facilement contournables, mais sur lesquels il vaut mieux ne pas arriver à Mach 12.

Si vous aimez le ski en forêt, vous devriez aussi adorer le télésiège de Col Bœuf. Comme Tremplin, il propose un dénivelé plutôt modeste (250 m), mais offre de superbes runs qui paraissent plus longs, sur un arc de cercle de 270 degrés. Perso, j’adore ceux qui partent à gauche en arrivant (il faut juste faire 30 m en canard, pratiquement à plat). Mais il y a facilement 7-8 lignes différentes à faire ici. Comme la fréquentation est généralement faible sur ce télésiège, c’est rare que ça se trace trop rapidement.

En conlusion...

Il existe encore bien d’autres hors-pistes sur Montgenèvre (dont certains nécessitent les peaux ou un peu de marche skis sur le sac)… mais je ne vais pas non plus vous livrer tous les coins à champignons ! Cela étant, si vous passez sur la station et que vous souhaitez rider avec moi pour vous guider sur ces itinéraires que j’adore, faites-moi signe ! 

2 Commentaires

Klairette Chapeau Chapi !! Je me suis baladée avec toi dans ta montagne avec tes explications si précises, on dirait le trajet d'une carte aux trésors, je met bien au pluriel car t'as donné plein de possibilités de descentes qui ont l'air féeriques. Super agréable de te lire, ca donne vraiment envie d'y aller on a toutes les infos qu'il faut ! Bravo pour ce beau post-spot !
chapichapo Merci pour ton commentaire ! En effet il y a beaucoup de potentiel ici, et encore je n'ai pas tout mis, sinon l'article aurait été trop long !
 

Connectez-vous pour laisser un commentaire

 

Connectez-vous pour laisser un commentaire

.