Et voilà la suite de l'article sur le ski-trip canadien du printemps passé. Un récit un peu long, pour cause, c'est plus d'un mois de trip que nous avons réalisé en Camping car à travers les rocheuses, de Calgary a Jasper en passant par les célèbres villages de Banf et Lake Louise.
L'occasion aujourd'hui de vous partager quelques photos et anecdotes de ce trip de malade.
La météo changeant rapidement nous a obligé à réfléchir sur les prochains spots.
Après une grosse semaine passée sur Lake Louise, nous décidions de bouger vers BANF où nous ne nous étions pas vraiment arrêtés, car d'autres couloirs se trouvaient sur la route et sur les pourtours de la ville.
Le 28 avril nous voilà sur la route vers cette ville qui nous fait forcément penser au festival que chaque année, je m'empresse d'aller voir dans la ville la plus proche de chez moi. Nous arrivons au bout d'une heure de route, et parquons notre camper sur les places de stationnement spécialement dédié pour ça dans un petit parc à l'extérieur de la ville le temps de profiter d'un petit temps de repos bien mérité.
Un petit tour dans la forêt du parc, quelques clichés au bord du lac et après une heure de balade un groupe de randonneur parle de la présence d'un ours au bord du sentier à côté duquel nous étions passées 40 min plus tôt.
Retour en arrière en 4e vitesse, nous ne pouvons pas louper ça. Effectivement arriver à l'endroit décrit le gros ours noir est là en train de brouter dans une petite clairière. J'appelle mes deux autres collègues pour qu'ils me rejoignent, ils ne doivent pas louper cela. Je suis posté avec mon appareil à 50 m de l'ours. Le temps de réaliser des clichés incroyables et de profiter d'un moment en tête-à-tête incroyable. Finalement, après 20 min, l'ours disparaît en direction du chemin dans un bosquet un peu dense. Il réapparaît 3 minutes plus tard juste en face de moi et vient dans ma direction. Je suis pétrifié et exciter à la fois, mais je ne sais pas comment réagir. Lui semble super calme, aucun stress n'apparaît dans ces réactions ou dans ces gestes. Je reste alors le plus calme possible et recule pour le laisser choisir son trajet.
Arriver à moins de 10 m de moi, je suis rejoint par Valentin et Morgane stupéfait de cette rencontre et de cette proximité. Le moment est magique et nous le laissons repartir dans les sous-bois après une 15e de minute d'observation.
Après ce moment incroyable, nous nous dirigeons vers la rue piétonne et le centre-ville de Banf, histoire de faire un peu les touristes et découvrir la vue mythique sur Cascade Mountain.
La ville à des allures de far ouest, mais les boutiques de souvenir pour touristes ont envahi le centre-ville et on est loin de l'ambiance chamoniarde. Il y a davantage de petites familles et d'influenceurs du monde entier, téléphone à la main en train de se prendre en selfie, que de Montagnards aguerris, la corde à l'épaule et les chaussures montantes aux pieds.
Finalement, nous déposerons nos quartiers au camping de la ville pour une nuit, mais pas plus, car celui-ci est plus cher et moins bien équiper que celui de Lake Louise. Pas besoin de réservation à cette époque de l'année, c'est vraiment du luxe.
Le voyage à Banf aura été l'occasion de découvrir deux autres couloirs extra-ordinaires, mais qui furent également deux périples incroyables avec des conditions de neige plutôt difficiles.
Comme son nom l'indique, c'est un couloir surplombé par une roche coincée entre deux parois verticales. Malheureusement, l'enneigement du parking jusqu'à la vallée qui mène au couloir est plutôt faible. Nous savions donc qu'il allait falloir porter pas mal avant de chausser les skis. Nous voulions partir assez tôt pour éviter de se faire avoir par un gros redoux prévu dans la journée. Les pluies de la veille nous laissent présager qu'il y avait sûrement un peu de neige fraîche en altitude et donc la possibilité que colle pas mal sous les peaux.
Finalement, après encore plusieurs petites averses, nous partions alors sur les coups de 10h00 du matin, peu motivé et sans Morgane qui déclarait forfait. Le départ se fit sur un chemin plutôt sympathique, mais dépourvu de neige sur plus de 500m de dénivelé.
La montée fut vraiment longue, et au bout de 1h30 de marche nous chaussions enfin les skis et abandonnions nos chaussures de Trail au pied d'un arbre. Quelle joie de faire tomber les skis et chaussures du sac, mais c'était pour entamer un faux plat montant avec pas mal de bosse et de petites descentes qui laissaient encore présager d'un retour chaotique.
Toute la montée en forêt se réalisa sur une neige légèrement humide qui trempait bien les peaux. Mais à la sortie de la forêt, nous passions enfin la limite pluie neige de la veille. Une légère couche de 10cm de neige fraîche recouvrait la neige humide. Il ne nous fallut pas plus de 100m pour comprendre que c'était à ce moment-là que les choses allaient se corser. Effectivement, sans anti-botte, nous nous retrouvions avec des poids de plusieurs centimètres de neige recouvrant quasiment la totalité de la surface du ski. C'était un vrai calvaire et il nous restait encore 5km et quelque 600 m de dénivelé pour traverser la vallée et monter dans le couloir. Difficile de maintenir l'envie et le rythme pour continuer à avancer. Mais nous ne reviendrons pas deux fois alors nous gardions le peu de motivation qu'il nous restait pour avancer.
Au bout de 3h de marche nous voilà au pied du couloir situé dans une immense paroi rocheuse qui surplombe la vallée. Nous entamions alors la montée, avec une envie d'en découdre une bonne fois pour toutes avec ce couloir de seulement 300 m de dénivelé (encore pas bien rentable cette affaire...).
Au milieu de ce couloir et juste sous la roche suspendue, il nous fallait passer un petit ressaut de 2m50, mais sans grandes difficultés. Avec un petit piolet et un peu de force dans les bras l'obstacle était vite passer et nous terminions l'ascension vers le sommet du couloir. La fin se terminait sur une belle pente à 45 degrés avec des passages plutôt étroits. L'ambiance était vraiment folle et nous ne regrettions pas d'être arrivés jusqu'à là.
Arrivée au sommet, on ne se fit pas de vieux os et très rapidement nous voilà embarqué dans une belle descente, avec une bonne neige fraîche et toutes les meilleures conditions réunis pour faire un beau run.
Le ressaut de la montée se passa avec un beau jump et nous rejoignions rapidement la neige collante de la montée. Le retour par le faux plat donnera lieu à de franches rigolades et la descente fut pas de tout repos non plus.
Ce matin-là, nous reprenons la direction de Lake Louise, mais nous nous arrêterons en chemin, au beau milieu de l'autoroute sur un petit parking donnant accès à deux vallées superbes, voisine de la vallée du lac Moraine.
Encore une petite chute de neige la veille au soir a rajouter une belle petite couche depuis le départ du parking qui nous permettra de chausser depuis le bas. Un bon petit 15 cm qui nous feront réfléchir toute la montée à la suite des événements, concernant le risque d'avalanche éventuel.
Une petite forme au réveille m'empêcha de prendre le lead à la montre et je préfèrais rester à l'arrière pour garder un peu de force. Nous avions effectivement une longue approche de près de 8km pour nous rendre au pied du couloir. La montée fut longue et la météo très variable avec de gros passages brumeux qui rendirent la progression assez difficile et heureusement que nous pouvons nous assister du gps.
Finalement après deux heures trente de montée et une neige qui bottait encore pas mal, nous rentrions dans la vallée de Panorama Peak, paradis des couloirs. Effectivement, le choix fut plutôt généreux puisque nous avions une multitude de lignes qui s'ouvraient devant nous. Il nous fallut simplement choisir celle qui correspondait le mieux à nos envies.
Ce jour-là Morgane etait en pleine forme et nous suivit jusqu'au sommet d'un couloir sublime. Val quant à lui aura subi un peu trop les énormes quantités de neige accumulées sous ces skis et arriva bon dernier au sommet.
De là-haut, la vue était superbe entre deux passages nuageux et finalement une éclaircie nous permis même de profiter d'une descente incroyable avec une fois de plus des conditions de neige au top.
Nous avions également un super visu sur la vallée d'à côté qui recèle également de couloirs tous plus beaux les uns que les autres, mais ça sera pour une autre fois.
Après une bonne pose au sommet pour admirer les alentours et profiter du moment, Val et Morgane prirent le départ en premier. La neige était dantesque et j'eu même l'idée de tenter une ligne perso en full straight où j'ai eu l'honneur de me ramasser une énorme implosion. Heureusement sans gravité, mais mine de rien, on commençait aussi à ressentir un peu les effets de la fatigue.
La descente se fera sans accros jusqu'à la voiture où nous retrouvions notre compère Gé Bo, venu également avec moi sur le trip Alaska au printemps d'avant.
Saisir sa chance, ce n'est pas attendre l'éclaircie, mais se lancer sous les nuages et la laisser venir
Après des semaines près de Banf et Lake Louise, nous voilà partie en direction de Jasper en empruntant la très célèbre Icefield Parkway road, la route des glaciers entre Lake Louise et Jasper. L'une des plus belles routes du Canada et sûrement la plus clichée. Cette route révèle des paysages de dingues, des lacs bleu émeraude, et également une faune extraordinaire. Plus de 300 km de pur plaisir visuel et pour nous de pure plaisir également sur les skis.
Petit problème sur cette route en hiver, nous nous retrouvions confronté une fois de plus au problème des nuits en camping-car, et oui, car nous étions toujours dans les Parcs de Banf et Jasper et les réglementations sont stricts.
Difficile de trouver des indications claires sur ce que nous devions faire ou ce que nous avions le droit ou non de faire. Alors après de nombreuses indications assez floues, des recherches sans réponses, nous décidions de faire comme nous avions commencé dès le début, cest-à-dire ; Comme on veut.
Nous partions alors sur la Icefield en direction de notre premier couloir dantesque, dans l'idée qu'on trouverait bien une solution pour parquer le camper quelque part.
Une des plus belles lignes que nous avions repérées en amont sur Internet. Ce matin-là, nous prenons le départ à 4 accompagner de Gé Bo, juste derrière un groupe de Canadien et deux Québécois que nous rejoindrons dans le couloir. La vieille au soir, de nouvelles chutes de neige avaient saupoudré la montagne d'une 15ène de centimètres. Une bénédiction pour s'en aller faire ce run incroyable. Sachant que le couloir était très encaissé nous ne craignions pas vraiment le risque avalanche.
Mais alors que nous étions en train de grimper la pente nous amenant au pied du couloir, nous rattrapions le groupe de Canadien en pleine réflexion sur les risques de cette montée. Effectivement, ils avaient repéré des pentes très exposées en Est qui risquaient de se purger dans la matinée.
Mais après observation de notre côté et mur réflexion, nous nous rendions bien compte que ces pentes ne se rendaient pas dans le couloir que nous allions gravir. Ils ne nous semblaient donc pas nécessaires de nous préoccuper du risque avalanche à outrance et nous prenions la décision de nous y rendre malgré le refus d'aller plus loin du groupe de Canadien.
Arrivée au pied du couloir, celui-ci était encastré dans une immense faille rocheuse et à son entrée le Grand Daddy montait la garde. Un immense monolithe de roche jaune pointait le ciel et nous le contournions pour rentrer dans ce couloir dans une ambiance incroyable. C'est là que nous apercevions les deux québécois en difficulté en train de patauger dans 40 cm de neige molle. Ils avaient tracé jusque-là et pour eux la fin de la monté se faisait sentir. Nous nous rendions à leur niveau et finalement, ils rebroussèrent chemin également.
Mais avec la détermination et la volonté de notre équipe, nous décidions de continuer à grimper encore davantage pour nous rendre jusqu'au sommet. Arriver à seulement 200 m, c'est là que les choses se corsèrent petit à petit. La pente se raidissait de plus en plus et au sommet du couloir, nous apercevions une énorme corniche qui surplombait la sortie. Finalement, après encore 50 mètres de montée, Gé Bo et Val me dirent qu'ils préféraient ne pas prendre plus de risque et je finis finalement le couloir en solo. Arrivée au sommet, la progression devint de plus en plus difficile, raide et je m'enfonçais beaucoup. Mais après de gros efforts, je parvins finalement au sommet du couloir. Enfin, à deux mètres seulement de la sortie, puisque la corniche était réellement infranchissable.
Planté dans 50 degrés de pente, quand les genoux touchent la neige, il m'aura fallu un petit moment pour me tailler une petite plate-forme et me poser deux minutes pour manger et boire quelque chose. Après 10 minutes, me voilà fin prêt. Les skis furent délicats à enfiler, je n'avais pas le droit de faire tomber quoi que ce soit. Il me fallut être très prudent, et au moment opportun, m'élancer...
Les premiers mètres de dérapage m'ont permis de prendre la température et je pus m'élancer rapidement dans mes premiers virages sautés. C'était clairement le couloir le plus raide que je faisais dans cette aventure, mais l'occasion de refaire des choses techniques et engagé me manquaient depuis un moment.
Je rejoins ensuite mes coéquipiers qui m'attendaient, bien à l'abri d'une grosse roche et nous redescendions ensuite tous ensemble. La neige était vraiment fabuleuse, surtout dans le cône de déjection à la sortie du couloir.
Nous finîmes dans la forêt pour revenir sur nos traces nous menant vers le Camper.
Une belle bambée suivi d'un petit crochet par le lac Peyto, magnifique étendu de glace en forme de tête de loup. Gé Bo nous remercia ensuite, et se séparera de nous, pour reprendre la route de son côté en direction du retour. Pour notre part nous continuions en direction du Glacier Columbia, point haut de cette folle route.
Pas de nom pour cette sortie-là, mais une journée un peu spéciale pour la troupe.
Personnellement, j'avais été malade, cette nuit, et je n'avais pas fermé l'œil. Au matin, la motivation était au plus bas bien que nous avions réussi à trouver un spot pas dégueu pour la nuit au pied d'une belle pente, dans le petit camping du Columbia Icefield. Nous ne nous étions même pas faits engueuler par les gardes ni repris à l'ordre. Nous décidions alors de chausser les skis depuis le campground pour aller nous balader sur un petit sommet juste au-dessus. Exposée plein nord, la neige risquait d'être encore assez bonne.
Nous prenions alors le départ assez tardivement sur les coups de 10h. Pour la montée, nous avions besoin d'un peu de tranquillité chacun et le but était aussi de se retrouver un peu seul pour décompresser. Être 24h/24 ensemble dans un si petit espace ce n'est pas toujours facile à gérer.
La montée se déroulait plutôt bien, un temps superbe avec une petite bise se renforçant sur la fin, quelques lagopèdes au passage et des paysage grandioses avec vue sur les glaciers. Jusqu'à un moment fatidique, où nous avons été obligés de chausser les crampons à quelques mètres du sommet. Il ne fallait prendre aucun risque sur une traversée de roche dégarnie de neige par le vent.
À ce moment-là, Morgane prise d'une petite crise de panique et d'une fatigue apparente, décida de nous abandonner pour retourner au camper en solitaire. Nous avions la possibilité de la voir depuis le haut ce qui nous encouragea à accepter de la laisser repartir seul.
Nous terminions alors l'ascension vers le sommet avec Val, duquel nous admirions la vue imprenable, et profitions d'une descente excellente dans une neige à peine revenue qui en fit une vraie partie de plaisir.
L'occasion de faire un peu de repérage pour la sortie glaciaire du lendemain matin
Une belle boucle Glacière
Légèrement dégoûter du rythme soutenue que nous avions depuis le début, Morgane refusa de prendre le départ avec nous ce 5 mai au matin. Le but de cette sortie était de monter sur le Glacier d'Athabasca, pour passer au pied du sommet qui porte son nom. Rejoindre ensuite un col et descendre par un autre glacier au pied de l'Hilda Peak. Une boucle qui contournait le sommet de la veille et qui s'annonçait être une belle épopée.
Nous passions donc une seconde nuit sur le stationnement du petit camping fermé, et nous rendions au départ de la randonnée au petit matin. Avec Val, nous commencions la randonnée à pied, skis sur le dos pour rejoindre les premières moraines enneigées. Le printemps commençait clairement à se faire sentir et la neige commençait à remonter de plus en plus haut.
Arrivée au pied de la moraine, c'était parti, le sac un peu plus chargé que d'habitude, nous avions pris la corde pour s'assurer sur la progression glacière. La montée fut superbe, mais sur une neige très dure où des couteaux n'auraient pas été de refus, surtout dans les vielles trace bien regelées.
Finalement, nous nous encordions dès notre arrivée sur le glacier et très rapidement les traces disparurent et nous comprenions que l'itinéraire que nous avions choisi n'était pas le plus commun.
La progression sur le glacier se fit super bien. Nous appréhendions seulement le passage du col, car nous n'étions pas sûres de son enneigement ni de la faisabilité. Finalement après 3 h 00 de progression nous voilà arrivée au sommet du petit col qui faisait la coupure avec la vallée d'à côté. De là, nous pouvions observer l'itinéraire que nous allions choisir pour la descente. C'était clairement fabuleux et de nombreux choix semblaient s'offrir à nous. Finalement, après un petit temps de réflexion, nous étions prêts à nous élancer. Nous redescendions le petit col et rechaussions de nouveau les peaux pour encore une petite ascension. Finalement, nous finissions par retrouver le sommet des deux itinéraires choisi pour la descente.
Nous refaisions un point risque, instaurions un plan pour essayer d'être le plus clair possible sur les priorités de descente et finalement après la mis au point nous nous rendions au départ de chaque pente. Au final, j'escaladais encore en peu et me retrouvais au sommet de ma pente. Je découvris une face bien raide, de laquelle, je ne distinguais même pas la deuxième partie. Une pression supplémentaire s'installa, car l'idée d'un risque avalanche ce jour-là, sur ces expositions plein nord, n'était pas à exclure.
Finalement, je m'élançais le premier dans ma pente. Un pur plaisir, car la neige était encore super fraîche. Mais je ne vous cache pas que j'ai ressenti l'impression que je ne devais pas traîner là trop longtemps. La décente fut plié en seulement quelques virages et Val me rejoint en bas de pente.
Finalement, nous terminions sur le bas du glacier en plein recul et revenions ensuite sur nos pas pour rejoindre Morgane qui nous attendait au parking du camping à seulement quelques kilomètres de là.
La mi-temps, c'est le moment de faire le point et recharger les batteries avant que le moteur n'explose
La ville qui a été ravagée par un incendie dévastateur l'été dernier fut pour moi mon coup de cœur des rocheuses. Je n'y suis passé rien que trois fois durant mon voyage et j'y ai découvert un paradis pour les animaux du Canada. Wapiti, ours, orignaux, aigle, ces animaux évoluent en totale cohabitation avec l'homme dans des décors de rêve.
Puisque la météo devenait mauvaise pour environ 3 jours consécutifs, nous décidâmes de faire escale dans cette partie des rocheuses pour nous reposer, faire le point et recharger les batteries. L'occasion aussi des découvrir 2 sites extra-ordinaires ; Le lac Maligne et la vallée des cinq lacs.
Ça y est la fin de notre voyage se rapprochait à grand pas et nous devions faire des choix quant aux sorties que nous ne voulions absolument pas louper. Sachant que la neige commencerait à se faire de plus en plus rare, nous devions le prendre en compte et c'est pour cela que nous décidions de retourner sur l'Icefeild pour un dernier tour sur les glaciers.
Le but était de réaliser un trip bien sympa à la journée en remontant le Columbia Glacier en direction d'un petit sommet le surplombant. C'était une mission qui nous intéressait bien, car c'est un des glaciers les plus importants du Canada, source de la rivière Saskatchewan et de deux autres grands fleuves. Rien que d'imaginer avoir marché dessus me faisait quelque chose, et je voulais une dernière fois me rapprocher au plus près des crevasses de ce glacier.
Nous reprenions alors la route en direction du col très tôt le matin. Départ de Jasper pour environ deux heures de route avant de pouvoir mettre les skis sur le sac. On commencera par un gros kilomètre de distance à pied avant d'atteindre le pied du glacier. C'est une immense langue de glace qui se déverse presque jusqu'au col. (De la même manière que la mer de glace à Chamonix, le chemin est balisés de petits panneaux qui indiquent le recul du glacier depuis 1900).
Après 35 minutes de marche nous chaussons enfin les skis et nous élançons pour remonter les 5km de surface de glace presque plate avant d'entamer la monter en direction de notre sommet. Une seule condition pour ce jour-là, c'était que des groupes aient déjà fait la trace qui zigzag entre les crevasses, car la neige des derniers jours avait complètement fait disparaitre les traces. L'ambiance est incroyable, le ciel est super claire et les reflets bleues de la glace scintillent dans ce labyrinthe mortel.
Nous nous encordons pour franchir la partie la plus crevassée et après 4 longues heures de marche et plus de 1400 m de dénivelée et 11km de montée nous arrivons finalement à destination. 3400 m d'altitude, ça sera le haut spot que nous aurons skié durant notre ski trip. La montée fut réellement interminable et dans cette immensité blanche les repaires sont inexistant. Les notions de distances sont complètement biaisé et il était difficile de savoir combien de dénivelés il nous restait.
Arrivée au sommet, nous sommes super fier, il n'y avait pas un vent, mais l'aire était assez froid nous obligeant à ne pas nous éterniser en haut.
Pour la descente, la neige ventée fut difficile à skier, mais nous déciderons de ne pas revenir sur nos pas et avions repairer un bon itinéraire en face nord pour faire quelques beaux virages de poudreuse. Un bon choix que nous ne regretterons pas, avant de reprendre la longue descente du glacier en direction de notre maison roulante.
Au passage, nous croisions également les troupes de touristes chinois qui s'agglutinent sur le glacier transporté par des espèces de bus à chenillette. Une attraction touristique dépourvue de sens et malheureusement dramatique pour le glacier ravagé davantage par le labourage de ces engins.
Retour ensuite à la voiture, avant de prendre la route en direction d'une sortie du parc où nous avions décidé de nous arrêter pour la nuit avant de retourner sur Lake Louise.
Depuis un peu plus de deux semaines, j'avais prévu qu'un ami de Haute-Savoie me rejoigne sur Lake Louise. Habitant à seulement 6h de route de là sur les abords de Revelstock, il s'était proposé de se joindre à nous quelques jours. J'avais donc prévu de l'emmener sur une belle épopée de deux jours sur les hauteurs du Lac Peyto pour une enfilade de 3 couloirs les uns à la suite des autres après une nuit en refuge dans la cabane de Peter and Catherine Whyte.
Nous avions donc réservé la cabane sur le site du club alpin du coin, bien en avance, car les réservations semblaient se compléter rapidement, il fallait donc faire vite.
Une excursion qui se devait d'être incroyable si la météo avait été de notre côté. Malheureusement, une semaine avant notre départ, les prévisions tournèrent à notre désavantage et de la pluie était prévu. N'étant pas en sucre, nous décidions de prendre le départ quand même en direction du refuge et d'aviser en fonction du temps.
Le départ se fit donc depuis le parking du lac Peyto, rassemblement des touristes de tout horizon. Autant vous dire que beaucoup d'entre eux nous regardaient étrangement en nous voyant partir skis sur le dos. Depuis la terrasse panoramique, nous chaussions les skis à la descente pour nous rendre au bord du lac d'où notre périple devait débuter.
Le but étant de remonter toute la vallée sauvage à l'arrière du lac en direction des glaciers. Mais rien que la descente jusqu'au lac fut un vrai casse-tête, le manque des neige se faisant ressentir grandement. Nous fûmes obliger de déchausser de nombreuses fois et de descendre un goulet d'avalanche impraticable avant d'arrivé au lac.
Arrivée en bas l'aventure commençait. Nous mîmes les skis sur les sacs et partions, chaussure de ski au pied pour crapahuter sur plus de 5km de roche de rivière sans chemin. Plusieurs fois, nous dûmes traverser le torrent descendant de la montagne, mais la première traversée fut la bonne et suffi pour que Leo casse son bâton de ski. Tout commençait bien sous une météo changeante. Quelques averses agrémentaient notre montée, mais finalement même si la progression ressemblait au parcours du combattant, ce fut une belle aventure. Le temps était lourd et humide et nous devions nous armer de patience et de volonté pour affronter les différents problèmes liés à l'itinéraire et à la neige gorgée d'eau.
Après plus de 3h de montée nous étions enfin arrivée au pied du glacier se trouvant à seulement 300 m de D+ de la cabane, mais le temps se mis à changer brutalement, la pluie et la brume vinrent nous encercler. Le moral commençait à baisser et nous priâmes pour que le refuge soit bien ouvert et pas complet à notre arrivée. Finalement, avec un bon coup de bourre, sous une pluie qui se densifiait, nous arrivâmes une heure plus tard au niveau de la cabane.
Quelle ne fut pas notre bonne surprise quand nous nous rendîmes compte que celui-ci était vide, mais bien chauffé par le soleil du matin et que tout y était, gaz matelas et tout le confort que nous attendions.
Un vrai soulagement et un éclatement de joie de pouvoir bénéficier d'un tel confort après en avoir autant bavé à la montée. Nous enlevions nos vêtements humides pour les faire sécher, préparions un bout de repas pour le soir et finalement, après de longues discussions sur ce que nous allions faire le lendemain, nous décidâmes de nous coucher et d'improviser avec la météo du matin.
Au réveil, nous étions pris dans un épais brouillard. La pluie ne s'était pas arrêté avant 8h du matin et finalement, la décision fit l'unanimité de laisser tomber les couloirs prévus pour redescendre simplement par là où nous étions montés.
Une nouvelle aventure en sens inverse, mais qui fut facilité par le repérage de la veille. Nous descendîmes bien plus rapidement que nous n'étions monté car nous connaissions tous les passages presque par cœur. L'occasion de faire quelques virages dans une soupe imbibée d'eau, mais une descente qui fut également un super bon moment de camaraderie.
L'arrivée à la voiture se fit aux alentour de 12H juste le temps de rentrer manger un bout sur Lake Louise au restaurant avec Morgane et Valentin qui nous avaient rejoints. Léo reprit ensuite la route pour rentrer chez lui.
Et pour nous, l'aventure sur les skis s'arrêtait là également. Nous prîmes 2 jours supplémentaires pour préparer nos affaires, nous reposer un peu et rentrer sur Calgary où il nous fallait passer une dernière nuit dans le camper avant de prendre l'avion et repartir vers la France pour Morgane et Val et pour l'Amérique du Sud pour moi....
Mais ça, c'est une autre aventure que je vous raconterais.
PS:
"En tout, ce voyage nous aura coûté environ 3 500 € chacun en réalisant de belles économies sur la bouffe et le logement pour ceux que ça intéressent."
Aucun commentaire