elfys (28 déc. 2013) disait:
kikochikitin (27 déc. 2013) disait:
...
Ensuite un élément simple montre que l'approche est totalement aléatoire en terme de sécurité: vous êtes à 2, 3 parfois même 4 ( peut être même plus hors cadre ) en action sur une même pente... C'est une surcharge considérable qui si vs continuez comme ça un moment ou à un autre fera partir la face... et autrement que ce qu'on voit sur votre vidéo...
...
c'est pas faux, mais c'est loin d'être aussi simple. Exemple d'Alain Duclos avec cette vidéo ...
page 47 de ce site
elfys (28 déc. 2013) disait:
carambole (28 déc. 2013) disait:
exemple spectaculaire !
mais en dépit de ça de toute manière on ne devrait jamais être à plus d'un dans la pente !
Et autant il est difficile d'accabler quelqu'un qui s'est fait prendre parce que la nivologie est loin d'être une science exacte, autant voir plusieurs victimes dans une même avalanche (sauf méga avalanche) est toujours choquant
tu as raison de le rappeler, car on pourrait interpréter à tord cette vidéo, comme quoi cela ne servait à rien de partir un par un.
Alain Duclos met en avant (de façon très prudente ) la possibilité de création de zones de fracture du manteau neigeux à chaque virage. Dans cette vidéo, le dernier skieur "a pu" créer d'autres fractures qui auraient fait le joint avec celles précédemment faites par les skieurs qui sont descendus de part et d'autre de sa trace, et ainsi de suite avec les autres traces, qui donne comme résultat le glissement complet de la face.
complément d'infos sur le sujet dans la revue du sngm, pour ceux que cela intéresse !
« Le skieur provoque l'avalanche par la surcharge » : contredit par les connaissances récentes… et par le bon sens.
Comment imaginer que le seul poids d'un skieur puisse suffire à déclencher le départ d'une masse de neige plusieurs milliers de fois plus importante ? En répondant correctement à cette question, on peut simplifier le raisonnement, et aboutir à des comportements mieux adaptés sur le terrain.
L’hypothèse d’un déclenchement d’avalanche par propagation d’une fissure sous la plaque (et non par surcharge) a d’abord été explorée par les chercheurs David McClung (Canada) et François Louchet (France,LGGE2). Ensuite, le suisse Joachim Heierli (alors à l’Université d’Edimbourg) a explicité la notion de composante d'effondrement, qui intervient en particulier dans l'initiation du déclenchement sur terrain horizontal.
Cette approche est maintenant admise par la plupart des nivologues de la planète.
Plaque « collée » ou « décollée »
Une « plaque » susceptible de glisser tient dans une pente grâce à la cohésion de la couche qui la supporte.
Cette couche peut être fragile (gobelets par exemple), mais les « ponts de glace » entre les grains sont souvent suffisants pour la retenir. Alors, on dit que la plaque est « collée ». Elle tient ainsi même dans les pentes d’inclinaison supérieure à 30°.
Au passage d’un skieur, par exemple, la cohésion dans l’éventuelle couche fragile peut disparaître ponctuellement. Cette fissure, d’abord locale, peut se propager dans toutes directions (provoquant une rupture « en chaîne » des points de glace sous la « plaque ». On dit alors que la plaque est « décollée ». Suivant l’inclinaison de la pente (entre autres facteurs), la friction résiduelle suffit, ou non, à retenir la plaque.
A ce stade, il est important de comprendre qu’une couche fragile peut perdre brutalement le peu de cohésion engendré par les ponts de glace entre les grains.
Amorce puis propagation de la fissure sous la plaque
Une fois la fissure dans la couche fragile amorcée de par le skieur, c’est la neige (la plaque) qui va permettre (ou non) son extension, en appuyant dessus.
Selon toute vraisemblance, plus la plaque est mince, plus l’amorce de la fissure dans la couche fragile est facile (mais la propagation improbable). Plus la plaque est épaisse, plus la propagation de la fissure en dessous est facile (mais l’amorce improbable). C’est pourquoi les manteaux neigeux d’épaisseur irrégulière (effet du vent)
présentent un danger particulier.
Rupture puis glissement de la plaque
Une fois la fissure amorcé par un skieur, l’ampleur du phénomène lui échappe totalement. Seules les caractéristiques de la neige et du terrain vont jouer lors de cette phase. C’est pourquoi un seul skieur peut déclencher une plaque de plusieurs centaines de mètres de large. Ce mécanisme permet aussi de comprendre les déclenchements à distance et la mobilisation d’épaisseurs parfois très importantes.
« Les accidents ont plutôt lieu à la descente » : contredit par l'observation, les statistiques et la physique
Il a longtemps été conseillé de remonter une pente enneigée avant de la descendre. Pourtant, l’expérience montre l’impossibilité de fuite à la montée, alors que les skieurs à la descente réussissent parfois à s’échapper. Nous pouvons tous nous remémorer des drames d’avalanches alors que les randonneurs progressaient à la montée :
1981, Col de Trièves (7 morts) ; 1998, Crète du Lauzet (11 morts), 2009, Col des Marches (4 morts). Ces exemples ne sont malheureusement pas isolés. En France, en Suisse, au Canada, un scénario similaire est souvent décrit : l’ensemble du groupe progresse dans un terrain propice à la randonnée. Soudain, la pente se met
en mouvement et tous les participants, ou presque, sont emportés
Qu’indiquent les statistiques ? Presque autant d’incidents et d’accidents recensés chez les randonneurs à lamontée (bien qu’il y ait davantage de latitude pour emprunter un itinéraire le moins exposé possible) qu’à la descente. Qu’en est-il du nombre de victimes ? Dans un article d’avril 2008, Fred Jarry3 avait déjà relevé une plus grande proportion de « multivictimes » dans les accidents mortels à la montée (26% des cas) qu’à la descente (17% des cas).
Pourtant, en croyant que le skieur déclenche une avalanche par surcharge (qui dépend de sa masse et de sa vitesse), on imaginait mal un randonneur isolé déclencher une vaste plaque. Le concept d’amorce puis de propagation de fissure apporte un éclairage nouveau. Il montre notamment que le randonneur à la montée, qui
appuie alternativement sur un ski, puis sur l’autre (voire d’un pied sur l’autre), a lui aussi un fort pouvoir d’endommagement dans la couche fragile. Une fois la fissure amorcée, le déclenchement de vastes plaques est possible, même si de confortables distances de sécurité sont respectées, même si les randonneurs n’ont pas
l’impression de solliciter fortement le manteau neigeux.
La question des distances en montée (pour n’exposer qu’une personne à la fois), du choix de l'itinéraire (pour éviter au mieux la proximité des pentes inclinées à plus de 30°, etc. devient donc prioritaire. Il ne fait pas de doute les sorties en boucle doivent être privilégiées.
inscrit le 02/09/13
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