Pour répondre à ceux qui cherchaient une vidéo de "vraie godille coupée", i.e. du virage purement coupé à très haut rythme avec des skis modernes, on a de bons exemples en spécial quand les skieurs (ou les skieuses, elles sont encore meilleures comme exemple technique) passent dans les portes d'accélération : les piquets alignés droit dans la pente, le buste qui passe pratiquement sur la même ligne, mais les skis qui sont conduits autour en vraies courbes avec une angulation importante histoire des les garder imprimés dans la courbe en sortie de séquence quand il va s'agir de reprendre des portes plus fermées.
Je sais pas si c'est très clair, il faut voir le truc et hélas sport1.at (chaîne de sport autrichienne qui mettait des manches de coupe du monde sur son site quelques semaines après leur déroulement) semble être devenue payante, ou tout du moins demander une inscription et c'est tout en teuton, j'y entrave que dalle. Si quelqu'un a un truc...
Enfin, toujours est-il qu'une godille freinée, avec un peu de coupé pour accrocher et donner l'impulsion vers la prise de carre suivante, la godille old-school quoi, c'est pas trop sorcier comme l'a constaté Endorphin -- et c'était, me semble-t-il, beaucoup plus rigolo avec des skis droits bien raides qui avaient plus de pêche sur de l'impulsion "verticale" que les skis modernes. Faire des virages coupés suffisament fermés pour ne pas accélérer en excès sur de la piste assez raide, donc avec une angulation marquée des hanches, tout en gardant le buste dans la ligne de pente et en soignant l'avalement pour garder l'énergie dans les skis, et ce 2-3 fois par seconde... ben c'est vaguement technique comme machin quand même. Si on trouve ça facile, c'est que soit 1- on est déjà pas mauvais, ou 2- on colle un petit coup de talon et de dérapage en fin de virage, l'air de rien, histoire de ralentir un brin. Donc, essayer d'éliminer ce dérapage, accentuer l'angulation à se déboiter genoux et hanches, tenter de maîtriser le renvoi du ski, avoir les cuisses qui brûlent, constater avec modestie qu'on a toujours une énorme marge de progression avec ces satanées planches.
(Je dis ça, je ne fais pas la leçon : je demeure scotché au stade du constat et du "il faudrait faire ainsi mais tu n'es pas encore assez rapide, petit scarabé"... Donc si je raconte de colossales conneries, merci de corriger.)
Après pour ce qui est de l'esthétique de la chose, j'ai beau ne pas avoir trente ans je dois avoir choppé la maladie (incurable) du Vieux Con en avance : j'aime voir de beaux petits virages bien faits, je trippe devant une manche de spécial, j'aime skier comme ça car c'est là que je sens le ski le plus vivant sous le pied. Bon faut pas être sectaire, de bons virages de géant à bloc ou voler sur un champ de poudre en grandes courbes, on se fait plaisir aussi. Voire, énormément.
(Sinon Skiator ta vidéo est fort cruelle pour ceux qui demeurent près d'un massif tout pas enneigé. Ca donne très envie, peut-être parce que ça ressemble beaucoup à une expérience actuelle de ski, plus que des gens qui envoient comme des fous dans de la poudre de rêve... Pour ce qui est de l'angle, ce serait mieux un peu plus haut je pense. Idéalement, il faudrait avoir l'angle de vue de l'objectif, ça a l'air d'un grand angle mais c'est dur à estimer à l'oeil. Si tu as l'angle de vue (par exemple 60° ), tu divises par deux (là ça fait 30° ), tu enlèves un tiers de l'angle de vue pour avoir une image 2/3 neige-1/3 arrière-plan (ça nous donne 10° ), tu enlèves encore 5-10° pour l'inclinaison de la tête... Et ça te donne l'inclinaison vers le bas que devrait avoir ta caméra par rapport à l'horizontale. M'enfin c'est théorique. Le mieux c'est encore d'avoir un très grand angle pour voir à la fois les spatules et le ciel... ou alors prendre des skis de saut qui disent bonjour 1m50 devant les pieds.)
inscrit le 12/01/06
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