Pour ceux qui n'en ont jamais vu :
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Suite aux suprenants commentaires lus par le passé, je vais tenter de couper court aux inutiles polémiques afin que ce sujet ne concerne que les aspects technique et sécuritaire de l'apprentissage, en suggérant à ceux qui le souhaitent de créer d'autres sujets (du type "a-t-on le droit de tenir son enfant en laisse ?", "les parents sont-ils pervers ?", etc.). Je rappelle à ceux qui s'offusquent de cette pratique qu'ils ne se rendent sans doute même plus compte qu'il sanglent solidement leurs enfants au fond d'un siège auto pendant de longues heures pour venir à la montagne (pendant que le chien peut gambader dans la coffre du break), que même les adultes sont "tenus en laisse" lorsqu'ils pratiquent l'escalade, et qu'une "laisse" est aussi couramment utilisée pour l'apprentissage du handi-ski en fauteuil (mais là personne pour s'offusquer, et c'est tant mieux). Il a même été dit, sur Skipass, que c'était nier la liberté de l'enfant que de l'attacher ainsi ! Pas sûr qu'être tenu entre les jambes de ses parents ou que descendre à la queue leu-leu dans un jardin "piou-piou" offre plus de liberté, mais ça c'est les enfants qui en sont seuls juges, et les miens n'ont connu qu'une des trois options… Fin de la parenthèse.
J'ai acheté il y a quatre ans une version très aboutie constituée d'un harnais intégral placé sur l'enfant, avec deux boucles latérales au niveau des hanches sur lesquelles viennent se fixer (par mini-mousquetons) les extremités d'une longue sangle dont on saisit la partie centrale pour retenir et diriger l'enfant.
Concrètement, on se retrouve quelques mètres derrière l'enfant, en chasse neige ou en dérapage (plus confortable), la sangle dans les deux mains, et on contrôle sa vitesse ainsi que sa direction (on tire un peu plus sur la main gauche, l'enfant tourne à gauche&hellip.
De mon point de vue, il y a de gros avantages à faire débuter ses enfants ainsi :
(1) L'enfant est debout sur ses skis, et ne subit via les extrémités des sangles que des forces (quasi) horizontales. Il se tient donc debout par lui-même dès les premières minutes. C'est une différence fondamentale par rapport aux autres aides (bâton, enfant entre les jambes qui se laisse porter) : on est directement dans une pratique proche du ski seul. Au fur et à mesure que l'enfant progresse, on tend de moins en moins les sangles. À la fin, la sangle est presque toujours détendue (sauf dans les pentes plus raides, ou lorsqu'il y a trop de monde).
(2) on peut diriger l'enfant en tirant légèrement d'un côté. Cela crée un léger déséquilibre qui est compensé en tournant (remarque : ma fille était plus réceptive que mon fils, plus têtu... ).
(3) on peut pratiquer sur pistes ouvertes sans risque d'emballement : on contrôle la vitesse, et on est certain de ne pas voir son enfant dévaler). De nombreuses pistes vertes ou bleues comportent des parties plus dangereuses (partie avec plus de pente, chemin en dévers avec fossé, obstacle)
(4) étant derrière l'enfant, on fait (un peu) bouclier, et pouvant le diriger, on peut l'écarter des dangers venant de l'arrière lorsqu'il y a du monde (je l'envoie à gauche lorsque je vois un potentiel danger arriver sur la droite), pour autant que l'on ait en permanance un oeil derrière (ce que je faisais).
(5) un des points les plus forts, c'est le nombre de kilomètres parcourus très tôt. Je n'ai pratiquement jamais fait de tapis, presque directement des cabines donnant sur pistes vertes, ce qui est impossible pour un débutant sans harnais. De plus, les chutes sont beaucoup plus rares (et on peut les amortir) : on contrôle sa vitesse, sa trajectoire (donc on le fait passer là où c'est le plus facile, au début), et on arrive à corriger instinctivement ses débuts de chute (en tirant à droite ou à gauche selon les circonstances) ce qui lui permet de se rééquilibrer sans tomber : moins de fatigue, plus de confiance, et malgré tout l'enfant se rééquilibre finalement par lui-même, même s'il est aidé.
(6) L'enfant étant (éventuellement) retenu vers l'arrière, il refuse moins la pente et il a du coup plus tendance à se positionner vers l'avant. C'est un avantage à long terme.
(7) S'il y a des avantages pour l'enfant, il y en a aussi pour le ou les parents : pas de dos cassé même après deux semaines d'apprentissage, c'est un plus énorme. Pistes et remontées moins monotones que le tapis roulant, ce qui vaut aussi pour l'enfant. Par ailleurs, lors des zones de plat, sans m'arrêter, je faisais passer les sangles au-dessus de épaules de l'enfant en passant devant lui, et je le traînais derrière moi, puis le contraire en fin de plat. Avec l'habitude, on arrive à passer les plats sans s'arrêter du tout (l'enfant garde de la vitesse, on le double, on l'accélère, il nous redouble à la fin du plat).
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Avec la pratique, je me suis rendu compte que ça marche presque aussi bien sans faire passer les sangles par-dessus les épaules, en tout cas pour des plats pas trop longs... (sur la photo j'ai fait passer les sangles par-dessus)
Il y a aussi quelques inconvénients et/ou quelques controverses :
(8) étant derrière l'enfant, on ne lui montre rien (sauf si on est en couple). Il skie donc par lui-même, à l'instinct. Mais est-ce vraiment un inconvénient à cet âge et dans cette première phase de l'apprentissage ?
(9) Lorsque la pente est plus raide (et en fonction du niveau de l'enfant ), en virage, les sangles sont tendues
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C'est là qu'il y a le plus de différence par rapport à un apprentissage sans harnais. C'est ce qui a fait couler le plus d'encre lors des précédents posts à ce sujet. Sur la photo, clairement, ma fille a une vitesse et une façon d'aborder le virage (skis plutôt parallèles) qui ne correspondent à son niveau sans harnais. Il reste que personne n'a fait d'étude sur la question (un groupe d'enfant débutant avec harnais versus un autre groupe sans harnais), et mon expérience avec mes enfants ne me montre pas de "séquelles" techniques particulières (mais je ne suis pas moniteur). Sur des sections entières de piste verte, on était clairement dans cette configuration (sangles en tension), mais d'après moi, même dans ces sections mes enfants continuaient d'apprendre.
(10) lorsque l'enfant prend de l'assurance, la vitesse augmente naturellement, et on se retrouve à quelques mètres derrière lui, dans sa trajectoire, avec le risque de le percuter lorsqu'il chute. Il est impératif d'avoir une maîtrise totale de cet aspect, et ne pas dépasser la vitesse maximale à laquelle on est encore capable d'éviter l'enfant. Personnellement je n'ai jamais eu de problème de cet ordre. J'utilisais souvent des skis de slalom, idéaux.
Et il y a les commentaires des gens, qui se classent dans les deux catégories. On a par exemple l'ironique "il mord pas ?", le plus plaisant "trop mignon", ou le très convaincu "chérie, viens voir, il nous faut ça".
Quelques réflexions sur ce type d'apprentissage par rapport aux autres :
La progression de l'enfant est, je pense, différente de celles des méthodes conventionnelles. Dans une école de ski, l'un des impératifs est que l'enfant soit autonome dans un petit train derrière le moniteur, car il n'y a qu'un moniteur pour plusieurs enfants. Cela passe par du chasse-neige sans prendre de vitesse, dans presque pas de pente, puis dans de plus en plus de pente. On n'a pas cette contrainte lorsqu'on est avec son seul enfant. Avec le harnais, l'enfant skie relativement parallèle à ses tout débuts. Il n'a pas (encore) la contrainte du freinage et se place naturellement en glisse. Ca me semble très bon pour la suite de la progression. C'est dans un second temps, lorsqu'on le tient de moins en moins aux sangles tout en le faisant tourner dans un peu de pente qu'il vient petit à petit au chasse-neige. J'ai hésité avec mon second à rester plus longtemps au harnais et éviter complètement la phase chasse-neige, mais je n'ai pas osé.
Après environ 3 semaines de cette pratique, on est passé pour chacun des mes enfants au ski sans harnais presque sans transition. En une ou deux pistes, ils étaient autonomes.
Mon deuxième en est là (à 3 ans et demi), et il repasse assez naturellement skis parallèles en fin de virage, et dans peu de pente il commence à utiliser un peu le rayon du ski pour tourner. Enfin, par rapport aux autres enfants, je trouve qu'ils ont déjà un bon équilibre et tombent très peu (ce qui est normal avec pas mal de kilomètres dans les jambes).
Voilà, je ré-ouvre le débat. Je vais me faire tirer dessus à boulets rouges par un certain nombre de personnes sur ce forum comme d'autres avant moi (faire une recherche avec le mot clé "laisse" ). Je demanderai seulement à ceux qui apportent leur contribution de bien vouloir préciser s'ils ont ou non déjà utilisé le harnais. C'est bien d'avoir un avis, mais c'est mieux de savoir de quoi on parle.
Je finis par mon avis personnel, même s'il transparaît déjà dans ce que j'ai écris ci-dessus. Je précise que je ne suis pas moniteur, pas entraîneur, et que ma seule expérience pédagogique se limite à mes deux enfants. Il me semble que mes enfants ont progressé nettement plus vite que la plupart de ceux de leur âge, et que par exemple certains qui étaient au "piou-piou". En particulier, il me semble qu'ils sont moins sur l'arrière au même âge (cf. point 6).
Je vois ça un peu comme les doubles commandes en auto-école. On pourrait apprendre à conduire en voiture classique, mais cela prendrait nettement plus de temps : il faudrait déjà être sûr de son freinage et être à l'aise avec l'embrayage avant de s'embarquer sur route ouverte (cf. les parcs "piou-piou" sans harnais versus les pistes ouvertes avec harnais).
Enfin, dans le débat qui risque de suivre ce message, il faudra sans doute faire la part des choses entre :
(11) avantages/inconvénients comparés entre un apprentissage au harnais par les parents versus un apprentissage classique en école de ski par des moniteurs
(12) avantages/inconvénients comparés entre un apprentissage au harnais par les parents verus un apprentissage classique par les parents
Le point (11) peut faire intervenir un aspect financier non négligeable, ce qui ramène parfois la question au point (12), pour ceux qui de toutes façons ne souhaitent pas mettre leur(s) enfant(s) en école de ski.
inscrit le 03/09/02
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