APRES TRANSMONTAGNE Chamrousse se dessine un nouvel avenir
par La Rédaction du DL | le 10/02/09 à 05h42
Chamrousse revient de loin. Demain, une nouvelle télécabine va venir remplacer le téléphérique et les deux télésièges de Recoin (à Chamrousse 1650). Un investissement qui n'était même pas envisageable il y a seulement un an. À ce moment-là, l'avenir de la station était en jeu. L'affaire Transmontagne (lire en repères) avait conduit à la création par le conseil municipal d'une régie autonome pour la gestion des remontées mécaniques. Deux mois seulement avant le lancement de la saison 2007/2008. Le pari était risqué.
« Transmontagne, c'est du passé »
Aujourd'hui, la Régie des remontées mécaniques de Chamrousse a doucement remonté la pente. Avec un chiffre d'affaires de 9 M€ pour sa première année d'exploitation, elle a même pu autofinancer une série de travaux l'été dernier. Au total, 1,8 M€ ont été investis pour l'entretien du parc ainsi que la modernisation des espaces de vente et le renforcement du réseau d'enneigeurs, notamment.
Alors oui, Chamrousse revient de loin. Et envisage l'avenir de manière plutôt sereine. D'ailleurs, il n'est plus question de s'étendre sur l'épisode Transmontagne : « Pour nous c'est du passé », assure Daniel Leyssieux, le directeur général de la Régie des remontées mécaniques. « L'idée c'était de tout mettre à jour lors de la première année en terme d'équipements et d'infrastructures avant d'entrer dans la phase d'investissement. » Qui débute tout juste.
20 M€ d'investissement
La Régie vient de lancer un appel d'offres pour la construction d'une nouvelle télécabine. « La priorité, c'est de mettre en place un appareil haut débit sur Recoin », assure Daniel Leyssieux. « À l'heure actuelle, entre le téléphérique et les deux télésièges, on peut transporter jusqu'à 2 200 personnes par heure depuis Chamrousse 1650. La future télécabine de la Croix permettrait de passer à 3 000 personnes par heure. Ce sera aussi l'occasion de rééquilibrer la fréquentation avec Chamrousse 1750. » Et la Régie ne veut pas perdre de temps : « L'appel d'offres court jusqu'au 23 février. Si tout va bien, le chantier devrait débuter en mai pour une livraison en décembre. » Juste avant l'ouverture de la saison.
Ce projet, qui prévoit également le remplacement du télésiège de Bérangère (Chamrousse 1750) par un débrayable six places, s'inscrit dans un plan d'ensemble sur les dix ans à venir. « Au total, nous allons investir plus de 20 M€ pour moderniser le parc et offrir de nouvelles possibilités », prévoit Daniel Leyssieux. La Régie devra pour cela avoir recours à l'emprunt et augmentera probablement ses tarifs. « Dans une mesure très raisonnable », rassure le directeur général, rappelant que « les tarifs n'ont pas augmenté depuis trois ans. » Reste désormais à obtenir le financement des banques...
REPÈRES
LA FUTURE TÉLÉCABINE
DE LA CROIX
La future télécabine de la Croix sera implantée à l'endroit même du départ du télésiège du grand couloir. Elle remplacera ce télésiège ainsi que le téléphérique et le télésiège de la Croix au départ de Recoin à Chamrousse 1650. Avec 70 cabines et un parcours de 2 km, elle permettra de transporter jusqu'à 3 000 personnes par heure. Son coût est estimé à près de 10M€.
TRANSMONTAGNE
En octobre 2007, le tribunal de commerce de Lyon avait prononcé la liquidation judiciaire de la société Chamrousse développement, filiale du groupe Transmontagne. Laissant ainsi l'exploitation des remontées mécaniques et du domaine skiable à la commune de Chamrousse. À l'époque, cette dernière avait fait le choix de la création d'une régie autonome plutôt que de faire appel à un nouvel exploitant privé.
ET LE TÉLÉPHÉRIQUE ?
Chamrousse reste attachée à son téléphérique. Si les pylônes et les câbles sont voués à disparaître, « la gare de départ sera réhabilitée », affirme Daniel Leyssieux, le directeur général de la Régie des remontées mécaniques. Même si aucun projet la concernant n'a été arrêté pour le moment.
Audrey CARON
Paru dans l'édition 38H du 10/02/2009 (51307)
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