Ben j'y suis allé avec un pote au début mai 2002. On a fait l'Elbrus et de la rando à skis dans la région.
On restait chez Osman qui a un petit retaurant avec 2-3 chambres près d'Elbrus Village. On était les 2 seuls clients de "l'hôtel"...
Nous avons donc eu des conditions de printemps, il était possible de descendre à ski dans la vallée uniquement par les versants nords, les seuls encore bien enneigés à basse altitude. Par contre, en mars tu devrais encore trouver de belles conditions hivernales, de ce style
:
http://mountains.tos.ru/photocollection6.htm
Ca donne envie d'y retourner pour y tater de la pow !
On avait encore pu descendre jusqu'au fond du téléphérique de Terskol à skis, mais c'était vraiment le dernier moment et limite skiable. Dur dur pour les jambes, car c'était le jour du sommet, 3500m de dénivelée de descente, et depuis le refuge on skiait avec les gros sacs et tout le matos. En plus, au refuge, des locaux nous ont quasi obligés à boire 2 vodkas pour fêter le sommet
.
En tout cas, le coin regorge de possibilités de ski de tout niveau. Et pour ceux qui aiment ça, y'a une infinité de possibilités de faire des trucs assez engagés... en marchant (ou pour les adeptes de l'hélico).
Au niveau des installations (téléphérique de Terskol, télésiège de Tcheget), faut pas être trop regardant au niveau de l'entretien et de la sécurité... C'est, disons, assez surprenant... Il faut se dire que ça a tenu jusque-là, y'a donc pas de raison que ça lache !
Au niveau nourriture, ce n'est pas très raffiné, mais ça passe assez bien en général. C'est assez "consistant" la plupart du temps. On a beaucoup eu droit à des sortes de galettes au fromage de brebis et aussi à des brochettes de mouton. La bière locale passe très bien aussi
. Bon, comme tu seras dans un truc un peu plus organisé que nous, tu auras ptêtre droit à quelquechose d'un peu plus occidentalisé (sous toute réserve). En tout cas, pour tout ce qui n'est pas "denrées de base", il est conseillé d'amener un bon stock de ce qui est nécessaire (aliments énergétiques, soupes en sachet, etc...) car on ne trouve pas de tout sur place (en tout cas il y'a 3 ans).
Les gens sont très accueillants, on ne s'est jamais senti menacé. On a été invité dans une fête locale un soir. Un jour de pluie, le patron du restaurant nous a amené visiter le chef-lieu de la province (Nalchik) où un de ses amis, directeur d'école, nous a organisé un "petit repas". La tradition veut qu'apès chaque aliment mangé, on descende une vodka cul sec... Une fois qu'on en est à la 16ème vodka, on est les meilleurs amis du monde, même si on a aucune langue commune pour communiquer. La rentrée, par contre, peut être un peu plus difficile...
C'est vrai que la communication n'est pas facile, car il y'a vraiment très peu de personnes qui parlent ne serait-ce que quelques mots d'une langue occidentale, même si l'allemand est enseigné dans les classes locales. Mais on finit toujours par se débrouiller par des gestes. Le patron de notre "hôtel" lui aussi ne parlait que sa langue natale, mais il avait un dico d'allemand et ça aidait de temps en temps...
Sinon, c'est quand même le royaume du bakschich... A Tcheget, les installations étaient fermées. Les employés les ont ouvertes pour nous moyennant quelques roubles... Idem pour nous faire reconduire à Elbrus village, une fois que nous étions arrivés au milieu de la vallée en skis et qu'on faisait du stop. Notre hôte a quand même plusieurs fois discuté les prix pour nous. Mais dans la Baksan Valley en général, on se sent bien safe, c'est quand même rural comme mentalité, et je dirais plus sain que dans les villes... Par exemple, sur la route entre la vallée et l'aéroport (Mineralnyevody), le chauffeur a toujours quelques billets en poche pour les donner au policier qui l'arrêtera sous un quelconque prétexte... On s'est aussi faits "rackettés" à Moscou par la police (20 USD chacun...) sous peine de passer la nuit au poste. C'est leur manière de s'arrondir les fins de mois, compte tenu de leurs bas salaires...
Un autre problème dans la région, ce sont les tensions avec la Géorgie voisine. Il y'a des patouilles militaires dans la vallée. Les vallées latérales sont gardées par des camps militaires (en altitude, au-delà des routes). Il faut montrer patte-blanche pour passer plus haut, c'est-à-dire passeport, visa et autorisation spéciale à demander au poste de base dans la vallée. Ils nous ont également interdit de gravir certains sommets limitrophes. Paraît-il qu'on pouvait se faire tirer dessus... J'en doute un peu, étant donné l'inaccessibilité desdits sommets... Mais en fin de compte les soldats n'ont jamais été agressifs. En fait, ils aiment plutôt bien les touristes, car ça permet d'améliorer un peu leur quotidien alimentaire qui ne doit pas être des plus luxueux. Ils demandent donc volontiers quelque nourriture. Losqu'on était au bivouac d'Adylsu Valley, il y'en a même qui se sont "servis" dans notre réserve pendant que l'on était en rando... Ca n'a pas été le cas avec nous, mais d'autres personnes nous ont dit que des patrouilles venaient aussi volontiers partager le verre de l'amitié... et le repas du soir au bivouac. Maintenant, je ne sais pas si ça a empiré compte tenu de l'envenimement du problème tchétchène.
inscrit le 27/01/04
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