Dans les bulletins météo, on lit des prévisions, bien sûr, c'est ce qui nous intéresse en tout premier lieu, mais on trouve aussi des observations, des mesures, notamment celles qui sont faites au sol. Chacun peut tenter de les vérifier chez lui à l'aide de son thermomètre, de son baromètre, etc., mais en fait, ce n'est pas aussi simple qu'il y paraît, et obtenir des valeurs fiables et représentatives requiert quelques précautions.
La température
On pourrait penser qu'on l'obtient avec un thermomètre que l'on met dehors. Vous aurez lu la mention "température sous abri". Pourquoi cela ? Parce que ce que l'on mesure effectivement, c'est la température de l'air. Or il est très facile de perturber le thermomètre, et de lui faire mesurer autre chose.
Il ne doit pas être au soleil : non seulement il serait réchauffé, mais de plus, la mesure ne serait pas reproductible. En effet, la température atteinte par un objet soumis à un rayonnement dépend des caractéristiques de cet objet. On sait très bien, par exemple, qu'il s'échauffera bien plus s'il est noir que s'il est blanc. Donc il faut mettre le thermomètre à l'ombre.
Ensuite, il ne doit pas être touché par les précipitations, lesquelles viennent d'en-haut et n'ont pas la même température que l'air, pensez par exemple à la neige. De plus, le vent, en provoquant l'évaporation de l'eau a tendance à refroidir tout objet mouillé : à la plage, on a toujours froid quand on sort de l'eau, avant de se sêcher. On voit parfois des "températures équivalentes" sur les sites de météo, elles tiennent compte de cette évaporation et du refroidissement concomitant, du fait également que de l'air qui circule est plus efficace pour refroidir (pourquoi croyez-vous qu'il y a un ventilateur dans la plupart des ordinateurs ?), elles évaluent en fait (assez approximativement) "l'impression de froid" : cette "température équivalente", égale à la vraie température pour un vent nul, décroît quand la vitesse du vent augmente.
La proximité du sol, d'un objet quelconque chauffé par le soleil, peut également être gênante, parce qu'il réchauffe l'air directement en contact avec lui.
Et il faut concilier tout cela avec la nécessité de faire la mesure dehors ! Les capteurs sont placés dans des stations, sortes d'abris légers à claire-voie, peints en blanc et mis au beau milieu d'une étendue herbue qui s'échauffe moins au soleil qu'un sol nu. Tout ça pour minimiser les influences parasites de l'environnement et du rayonnement solaire.
La pression
Celle qui est donnée s'appelle la pression réduite au niveau de la mer. Quand on sait son importance quant aux conditions météorologiques, exprimée sous une forme grossière autour du cadran des baromètres ( la litanie "tempête, pluie, variable, beau temps, très sec" à laquelle le moindre esprit averti ne se fie pas), on comprend la nécessité d'indiquer une valeur autorisant la comparaison entre n'importe quel endroit et un autre.
Or il est bien connu qu'en montagne, la pression atmosphérique n'a pas grand chose à voir avec celle que l'on a en plaine. Elle est, en moyenne, d'autant plus faible qu'on s'élève en altitude, c'est d'ailleurs le principe de fonctionnement des altimètres. Dans une station de sports d'hiver "moyenne", elle est à des niveaux (800hPa par exemple, il suffit d'être un peu en dessous de 2000 mètres) qui ne sont même pas atteints au coeur des pires typhons tropicaux. On mesure donc une "vraie" pression, et on extrapole sa valeur, celle qu'elle aurait au même endroit, mais au niveau de la mer, compte tenu de la température aussi.
L'hygrométrie
Comme cela a été évoqué dans une précédente édition, elle est relative, c'est à dire que l'on exprime (en pourcentage) le rapport entre la quantité d'eau effectivement présente dans l'atmosphère, et la quantité d'eau maximale possible à la température considérée. Ici, il faut limiter les effets d'évaporation, en mettant le capteur à l'abri du vent, et de condensation ou de mouillage par les précipitations.
Par temps chaud, l'hygrométrie est un des facteurs qui déterminent un nouveau genre de "température équivalente", car dans un air très humide, l'effet rafraîchissant de la transpiration s'affaiblit, ce qui donne une sensation d'inconfort. Cette fois, donc, un fort taux d'humidité dans l'air augmente cette "température équivalente", égale à la vraie température pour un air parfaitement sec.
Le "point de rosée" qu'indiquent certains bulletins est la température pour laquelle la quantité (dans l'absolu) de vapeur présente dans l'air commencerait à se condenser. Plus l'air est humide, plus il est proche de la température ambiante, mais il reste normalement en dessous, l'égalité n'étant atteinte que si l'air est saturé d'humidité, quand il y a du brouillard par exemple.
La vitesse et la direction du vent
Elle se mesure à l'aide d'un anémomètre, qui n'est jamais qu'une sorte d'éolienne détournée de son usage, et d'une girouette. Certains appareils perfectionnés peuvent mesurer simultanément les deux paramètres et ne comportent aucune pièce mobile, ce qui les rend plus robustes.
Le vent est toujours assez imprévisible dans ses évolutions sur de courtes échelles de temps, à cause des rafales et des tourbillons générés par le relief local. On donne donc une moyenne, en direction comme en vitesse, et la vitesse maximale des rafales, paramètre important pour évaluer le danger du vent.
Les précipitations
Au contraire de tous les autres paramètres, la quantité de précipitation n'a pas une valeur instantanée : elle correspond toujours au cumul sur une certaine durée. Le taux de précipitation est parfois mesuré, mais il faut savoir qu'il est généralement calculé après coup, à partir de l'évolution dans le temps de la quantité de précipitations.
La mesure peut être assez difficile, parce que le vent peut empêcher des gouttes de pluie (et à plus forte raison des grêlons ou des flocons de neige) d'entrer dans les réceptacles des appareils, en les faisant arriver sous une incidence rasante.
De plus, les précipitations solides sont très mal prises en compte par les pluviomètres ordinaires, lesquels mesurent un niveau de liquide dans une cuve. Si l'on mesure par pesée, il faut le faire à l'abri du vent qui fausserait le résultat en poussant sur le capteur. Il arrive que les mesures de précipitations soient très imprécises, par exemple, elles sont mal évaluées en Antarctique où l'on ne sait même pas si actuellement elles compensent ou non l'ablation de la calotte glaciaire. Il faut dire que ce continent cumule les "handicaps" : l'eau y tombe sous forme de glace, pas toujours d'ailleurs de neige (en certains endroits loin des côtes, des cristaux de glace se forment directement à partir de l'humidité de l'air et cela retombe sur le sol, très lentement), et les vents très violents la soufflent, la déplacent, accumulant ici et décapant au contraire là.
Petit rappel pour en finir avec ce sujet : les précipitations se mesurent en millimètres d'eau (liquide, donc il faut faire fondre la neige), c'est donc l'épaisseur d'eau que l'on aurait si ça ne s'écoulait pas, et si ça tombait bien droit, c'est l'épaisseur que l'on récolterait au fond d'une gamelle posée bien à plat, horizontalement. Sur un mètre carré, cela correspond à un volume d'un litre, c'est pourquoi parfois on évalue une averse en litres par mètre carré.
Et un petit dernier pour la route
On mesure parfois aussi la nébulosité, c'est à dire la proportion du ciel qui est couverte par les nuages, ce qui avant se faisait assez empiriquement (à vue), maintenant, des photographies numériques permettent d'automatiser cela.
La température
On pourrait penser qu'on l'obtient avec un thermomètre que l'on met dehors. Vous aurez lu la mention "température sous abri". Pourquoi cela ? Parce que ce que l'on mesure effectivement, c'est la température de l'air. Or il est très facile de perturber le thermomètre, et de lui faire mesurer autre chose.
Il ne doit pas être au soleil : non seulement il serait réchauffé, mais de plus, la mesure ne serait pas reproductible. En effet, la température atteinte par un objet soumis à un rayonnement dépend des caractéristiques de cet objet. On sait très bien, par exemple, qu'il s'échauffera bien plus s'il est noir que s'il est blanc. Donc il faut mettre le thermomètre à l'ombre.
Ensuite, il ne doit pas être touché par les précipitations, lesquelles viennent d'en-haut et n'ont pas la même température que l'air, pensez par exemple à la neige. De plus, le vent, en provoquant l'évaporation de l'eau a tendance à refroidir tout objet mouillé : à la plage, on a toujours froid quand on sort de l'eau, avant de se sêcher. On voit parfois des "températures équivalentes" sur les sites de météo, elles tiennent compte de cette évaporation et du refroidissement concomitant, du fait également que de l'air qui circule est plus efficace pour refroidir (pourquoi croyez-vous qu'il y a un ventilateur dans la plupart des ordinateurs ?), elles évaluent en fait (assez approximativement) "l'impression de froid" : cette "température équivalente", égale à la vraie température pour un vent nul, décroît quand la vitesse du vent augmente.
La proximité du sol, d'un objet quelconque chauffé par le soleil, peut également être gênante, parce qu'il réchauffe l'air directement en contact avec lui.
Et il faut concilier tout cela avec la nécessité de faire la mesure dehors ! Les capteurs sont placés dans des stations, sortes d'abris légers à claire-voie, peints en blanc et mis au beau milieu d'une étendue herbue qui s'échauffe moins au soleil qu'un sol nu. Tout ça pour minimiser les influences parasites de l'environnement et du rayonnement solaire.
La pression
Celle qui est donnée s'appelle la pression réduite au niveau de la mer. Quand on sait son importance quant aux conditions météorologiques, exprimée sous une forme grossière autour du cadran des baromètres ( la litanie "tempête, pluie, variable, beau temps, très sec" à laquelle le moindre esprit averti ne se fie pas), on comprend la nécessité d'indiquer une valeur autorisant la comparaison entre n'importe quel endroit et un autre.
Or il est bien connu qu'en montagne, la pression atmosphérique n'a pas grand chose à voir avec celle que l'on a en plaine. Elle est, en moyenne, d'autant plus faible qu'on s'élève en altitude, c'est d'ailleurs le principe de fonctionnement des altimètres. Dans une station de sports d'hiver "moyenne", elle est à des niveaux (800hPa par exemple, il suffit d'être un peu en dessous de 2000 mètres) qui ne sont même pas atteints au coeur des pires typhons tropicaux. On mesure donc une "vraie" pression, et on extrapole sa valeur, celle qu'elle aurait au même endroit, mais au niveau de la mer, compte tenu de la température aussi.
L'hygrométrie
Comme cela a été évoqué dans une précédente édition, elle est relative, c'est à dire que l'on exprime (en pourcentage) le rapport entre la quantité d'eau effectivement présente dans l'atmosphère, et la quantité d'eau maximale possible à la température considérée. Ici, il faut limiter les effets d'évaporation, en mettant le capteur à l'abri du vent, et de condensation ou de mouillage par les précipitations.
Par temps chaud, l'hygrométrie est un des facteurs qui déterminent un nouveau genre de "température équivalente", car dans un air très humide, l'effet rafraîchissant de la transpiration s'affaiblit, ce qui donne une sensation d'inconfort. Cette fois, donc, un fort taux d'humidité dans l'air augmente cette "température équivalente", égale à la vraie température pour un air parfaitement sec.
Le "point de rosée" qu'indiquent certains bulletins est la température pour laquelle la quantité (dans l'absolu) de vapeur présente dans l'air commencerait à se condenser. Plus l'air est humide, plus il est proche de la température ambiante, mais il reste normalement en dessous, l'égalité n'étant atteinte que si l'air est saturé d'humidité, quand il y a du brouillard par exemple.
La vitesse et la direction du vent
Elle se mesure à l'aide d'un anémomètre, qui n'est jamais qu'une sorte d'éolienne détournée de son usage, et d'une girouette. Certains appareils perfectionnés peuvent mesurer simultanément les deux paramètres et ne comportent aucune pièce mobile, ce qui les rend plus robustes.
Le vent est toujours assez imprévisible dans ses évolutions sur de courtes échelles de temps, à cause des rafales et des tourbillons générés par le relief local. On donne donc une moyenne, en direction comme en vitesse, et la vitesse maximale des rafales, paramètre important pour évaluer le danger du vent.
Les précipitations
Au contraire de tous les autres paramètres, la quantité de précipitation n'a pas une valeur instantanée : elle correspond toujours au cumul sur une certaine durée. Le taux de précipitation est parfois mesuré, mais il faut savoir qu'il est généralement calculé après coup, à partir de l'évolution dans le temps de la quantité de précipitations.
La mesure peut être assez difficile, parce que le vent peut empêcher des gouttes de pluie (et à plus forte raison des grêlons ou des flocons de neige) d'entrer dans les réceptacles des appareils, en les faisant arriver sous une incidence rasante.
De plus, les précipitations solides sont très mal prises en compte par les pluviomètres ordinaires, lesquels mesurent un niveau de liquide dans une cuve. Si l'on mesure par pesée, il faut le faire à l'abri du vent qui fausserait le résultat en poussant sur le capteur. Il arrive que les mesures de précipitations soient très imprécises, par exemple, elles sont mal évaluées en Antarctique où l'on ne sait même pas si actuellement elles compensent ou non l'ablation de la calotte glaciaire. Il faut dire que ce continent cumule les "handicaps" : l'eau y tombe sous forme de glace, pas toujours d'ailleurs de neige (en certains endroits loin des côtes, des cristaux de glace se forment directement à partir de l'humidité de l'air et cela retombe sur le sol, très lentement), et les vents très violents la soufflent, la déplacent, accumulant ici et décapant au contraire là.
Petit rappel pour en finir avec ce sujet : les précipitations se mesurent en millimètres d'eau (liquide, donc il faut faire fondre la neige), c'est donc l'épaisseur d'eau que l'on aurait si ça ne s'écoulait pas, et si ça tombait bien droit, c'est l'épaisseur que l'on récolterait au fond d'une gamelle posée bien à plat, horizontalement. Sur un mètre carré, cela correspond à un volume d'un litre, c'est pourquoi parfois on évalue une averse en litres par mètre carré.
Et un petit dernier pour la route
On mesure parfois aussi la nébulosité, c'est à dire la proportion du ciel qui est couverte par les nuages, ce qui avant se faisait assez empiriquement (à vue), maintenant, des photographies numériques permettent d'automatiser cela.
inscrit le 17/10/05
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