PARIS (AFP) - D'ici la fin du 21è siècle, l'été caniculaire de 2003 sera presque devenu une norme, les hivers seront plus humides dans la moitié nord mais on ne skiera plus guère dans les montagnes françaises, préviennent les experts.
Les deux scénarios les plus extrêmes des climatologues envisagent à cette date pour la France une hausse de la température moyenne de 2 à 2,5 degrés Celsius pour le plus optimiste et de 3 à 3,5°C pour le plus pessimiste (par rapport à l'année de référence 1990), dans les deux cas beaucoup plus marquée en été qu'en hiver.
Cette évolution est énorme si l'on considère qu'à la dernière période glaciaire il y a 20.000 ans, avec cinq degrés de moins sur la Terre, la banquise recouvrait l'Europe.
"Depuis 1975, le réchauffement est déjà très marqué en France et en Europe de l'ouest, de plus d'un degré par an contre 0,6 C° à l'échelle de la planète", relève le climatologue Jean Jouzel, représentant français au bureau du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC, IPCC en anglais).
En 2001, le dernier rapport de ce groupe d'experts de l'ONU prévoyait une augmentation moyenne planétaire de 1,4 à 5,8 degrés en 2100 par rapport à 1990, selon les scénarios.
Pour la France, les experts ont réalisé récemment une synthèse de scénarios climatiques dérivés de ceux du GIEC. "Nous avons calculé les changements de température pour la phase 1960/1989 et pour 2070/2099, soit deux périodes de 30 ans", explique Serge Planton, responsable du groupe de recherches Climat à Météo-France, en détaillant deux scénarios, un pessimiste (A2) et un plus optimiste (B2).
Dans les deux cas, indique M. Planton, les précipitations présenteront d'importantes variations saisonnières: jusqu'à 20% de pluies supplémentaires en hiver et 35% en moins en été, affectant surtout le sud (A2). Jusqu'à 10% de précipitations supplémentaires et de 5 à 25% en moins en été dans le scénario B2.
Etés secs, étés chauds: alors que de 1960 à 1989, une seule journée d'été dépassait chaque année les 35 degrés en moyenne nationale -indépendamment des surchauffes observées localement-, on pourrait compter de un à sept jours de grosse chaleur (B2), voire 14 jours (A2), à la fin du 21è siècle. Dans ce cas, un été sur deux serait au moins aussi chaud que l'été 2003.
Le nombre de jours de sécheresse pourrait atteindre 24 par an (B2) ou même 29 (A2), contre 20 jours pour la plus longue période de sécheresse observée sur la période 1960-89, souligne Serge Planton.
Parallèlement, la diminution de l'enneigement en France se confirme. Pour deux degrés de plus, la période d'enneigement diminuerait d'un mois et toucherait surtout la moyenne montagne (1.550-2.500 m), poursuit-il. Une telle évolution condamnerait la plupart des stations des Alpes et des Pyrénées.
Quant aux glaciers, "ils ne cessent de reculer depuis dix ans, comme celui d'Argentières dans les Alpes. Et ils vont continuer de fondre", note encore l'expert de Météo-France.
La France ne sera ni épargnée ni particulièrement exposée au réchauffement climatique, mais ses régions sud, comme tout le pourtour méditerranéen, courront des risques accrus de sécheresse et, par conséquent, d'incendies.
"Quand on parle de réchauffement climatique, c'est tout un ensemble: la végétation change, les dates des vendanges ont été été pratiquement déplacées d'un mois en un siècle... Il existe toute une série d'indices probants, même sans thermomètre", prévient Jean Jouzel.
No comment!
Les deux scénarios les plus extrêmes des climatologues envisagent à cette date pour la France une hausse de la température moyenne de 2 à 2,5 degrés Celsius pour le plus optimiste et de 3 à 3,5°C pour le plus pessimiste (par rapport à l'année de référence 1990), dans les deux cas beaucoup plus marquée en été qu'en hiver.
Cette évolution est énorme si l'on considère qu'à la dernière période glaciaire il y a 20.000 ans, avec cinq degrés de moins sur la Terre, la banquise recouvrait l'Europe.
"Depuis 1975, le réchauffement est déjà très marqué en France et en Europe de l'ouest, de plus d'un degré par an contre 0,6 C° à l'échelle de la planète", relève le climatologue Jean Jouzel, représentant français au bureau du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC, IPCC en anglais).
En 2001, le dernier rapport de ce groupe d'experts de l'ONU prévoyait une augmentation moyenne planétaire de 1,4 à 5,8 degrés en 2100 par rapport à 1990, selon les scénarios.
Pour la France, les experts ont réalisé récemment une synthèse de scénarios climatiques dérivés de ceux du GIEC. "Nous avons calculé les changements de température pour la phase 1960/1989 et pour 2070/2099, soit deux périodes de 30 ans", explique Serge Planton, responsable du groupe de recherches Climat à Météo-France, en détaillant deux scénarios, un pessimiste (A2) et un plus optimiste (B2).
Dans les deux cas, indique M. Planton, les précipitations présenteront d'importantes variations saisonnières: jusqu'à 20% de pluies supplémentaires en hiver et 35% en moins en été, affectant surtout le sud (A2). Jusqu'à 10% de précipitations supplémentaires et de 5 à 25% en moins en été dans le scénario B2.
Etés secs, étés chauds: alors que de 1960 à 1989, une seule journée d'été dépassait chaque année les 35 degrés en moyenne nationale -indépendamment des surchauffes observées localement-, on pourrait compter de un à sept jours de grosse chaleur (B2), voire 14 jours (A2), à la fin du 21è siècle. Dans ce cas, un été sur deux serait au moins aussi chaud que l'été 2003.
Le nombre de jours de sécheresse pourrait atteindre 24 par an (B2) ou même 29 (A2), contre 20 jours pour la plus longue période de sécheresse observée sur la période 1960-89, souligne Serge Planton.
Parallèlement, la diminution de l'enneigement en France se confirme. Pour deux degrés de plus, la période d'enneigement diminuerait d'un mois et toucherait surtout la moyenne montagne (1.550-2.500 m), poursuit-il. Une telle évolution condamnerait la plupart des stations des Alpes et des Pyrénées.
Quant aux glaciers, "ils ne cessent de reculer depuis dix ans, comme celui d'Argentières dans les Alpes. Et ils vont continuer de fondre", note encore l'expert de Météo-France.
La France ne sera ni épargnée ni particulièrement exposée au réchauffement climatique, mais ses régions sud, comme tout le pourtour méditerranéen, courront des risques accrus de sécheresse et, par conséquent, d'incendies.
"Quand on parle de réchauffement climatique, c'est tout un ensemble: la végétation change, les dates des vendanges ont été été pratiquement déplacées d'un mois en un siècle... Il existe toute une série d'indices probants, même sans thermomètre", prévient Jean Jouzel.
No comment!
inscrit le 28/02/02
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