NNE des Courtes le 29/5

-Bon, euh, on y va? 24 heures c'est pas long...

-ouaip, et puis cette fois ci on monte light..."

Un paquet de Bn t c'est parti pour Ted Capwell, et moi, Kortex 360 nous rejoindra en soirée au refuge. Pas mal en forme, mais en guise de sac lights on frise les 25kg (skis + pompes d'alpins, une autre conception du "monter léger ...". La montée au refuge se passe bien, 1500-1600m tranquilles, on zieute la face Ouest du Chardonnet qui offre un magnifique couloir, et puis parfois on reste fixés sur le Couturier qui semble maintenant être en neige. Pour la fin du mois?

Arrivés au refuge, on est plutôt surpris: on pensait être les attractions avec nos XXX et autres skis à fleurs, mais nous sommes accueillis par des rando freeriders (copyriht Kaiser 38), et pas moins de 3 paires d'explosive, 1 paire d'Asteroids et une paire d'Atomic Tenex... Les intrus, ce sera plutôt les cafistes qui monteront plus tard!

Beaucoup de monde au refuge, 20 à 25 personnes, pas facile de bien dormir. Pour ma part, 3 petites heures et debout, un paquet de Bn et direction la rimaye. Difficile à atteindre: croute qui casse sous nos pas, vraiment fatiguant, puis finalement nous sommes à la rimaye peu de temps après le lever du soleil. On franchit la rimaye sans problème (sauf Kortex qui fait son kéké : on entend un "merde" et plus de kortex... Bilan: une chtite frayeur, et un bâton pété. Pas grave, on bidouille ça avec de l'élastoplaste, ça tiendra bien...

Il ne reste plus que 800m à 47° de moyenne!

Donc on monte, lentement, très lentement, un peu trop même. La trace est fatiguante à faire, il fait déjà chaud à 7 heures du matin, la pente est si régulière, si large, si longue, qu'on a l'impression de faire du sur place. Le rocher que l'on pensait atteindre il y a une demi heure nous paraît toujours aussi loin, presque déprimant.

Et puis à 8h45 après les 2/3 de la pente, un petit rappel sévère: deux pavés de plusieurs centaines de grammes passent à environ un mètre de nous, à une vitesse supersonique... ça me rappelle que j'ai oublié mon casque au refuge, et que j'ai vraiment pas du tout envie de finir la boite cranienne ouverte par une caillasse grosse comme le poing, avec tout ce que ça implique !

Donc je dis aux autres de continuer, et je me taille vite fait, histoire d'être à l'abri. La neige est parfaite, la goulotte centrale oblige à aller chercher les contrepentes, mais c'est tellement large que finalement, on en vient à tailler de grandes courbes dans du 50°, suspendus au dessus de la rimaye, le glacier d'argentière loin en bas. Des courbes suspendues, presque en apesanteur, mais bon un minimum de prudence s'imopose et parfois je ralentis un poil la cadence, la neige n'est pas totalement décaillée, et la sous couche béton est juste sous mes carres!

Petit saut de rimaye, trankil, et je me pose sur le glaicer pour observer Ted et Kortex dans la pente: d'ici, ce sont 2 points minuscules, on les confondrait presque avec des caillasses s'ils ne bougeaient pas. Au bout d'une petite demi heure, le ciel se couvre dangereusement, le sommet des Courtes est dans les nuages, Ted et Kortex en sont proches, 150 ou 200 mètres mais ils préfèrent redescendre (on se rendra conmpte plus tard qu'ils ont bien fait), je les regarde tailler de grandes courbes dans cette pente magnifique, c'est fluide, c'est vraiment beau.

Puis une petite coulée emporte un gant de Kortex ('tain, c'est abusé sérieux!) et Ted trouve un joli piolet traction tout neuf venu d'on ne sait où, cool . Ils sautent la rimaye, me rejoignent et on redescend direct à Argentière. Bien atomisés (elle est vraiment épuisante, cette pente!), mais super contents. On se refait une santé autour d'un paquet de Bn, en se disant qu'il faudra revenir pour la sortir jusqu'au sommet, en espérant que la météo sera avec nous...

En bas, en écouant la radio, j'ai entendu que Météo France avait déposé un bulletin d'alerte, avec risques d'orages violents sur la Haute Savoie.
Alors oui, je me dis qu'on a bien fait de redescndre un peu avant: avec la chance que j'ai cette saison, j'aurais encore servi de Bn parafoudre ...