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INFOGRAPHIE - Si l'éducation est le cheval de bataille de François Hollande dans cette campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy s'invite sur le thème en proposant d'augmenter la présence des enseignants dans les établissements.
Les enseignants français du secondaire donnent en moyenne un peu moins d'heures de cours que leurs alter ego à l'étranger: 642 heures par an au collège contre 701 en moyenne dans les pays de l'OCDE et 756 heures en Allemagne. Ils sont également moins bien payés. En Allemagne, un enseignant touche par exemple presque le double de ce que reçoit un Français.
Le statut et la formation des Français sont atypiques par rapport à ce qui se passe dans le reste de l'Europe. Selon Bernard Hugonnier, expert auprès de l'OCDE, partout ailleurs, les contrats signés entre l'État et les municipalités concernant les enseignants englobent les cours mais aussi des activités pédagogiques, des échanges avec les parents, le soutien scolaire, les tâches administratives, etc.
«Si on incluait dans les contrats des enseignants français toutes ces tâches qu'ils font déjà pour partie, quitte à les payer davantage, leur investissement serait meilleur », estimait-il récemment. Selon les diverses enquêtes disponibles, les enseignants français assurent travailler au total 40 heures par semaine, essentiellement chez eux, pour préparer leurs cours et corriger leurs copies...
Le modèle français minoritaire
La réglementation du temps de travail des enseignants varie énormément, aussi une comparaison internationale est-elle difficile. Dans certains pays comme en France, seul le nombre d'heures de cours est spécifié dans la réglementation, tandis que dans d'autres, le temps de travail global l'est également. Parfois, la répartition du temps de travail entre l'enseignement proprement dit et les autres activités est indiquée, détaille le rapport annuel 2011 de l'OCDE sur l'éducation.
Contrairement à la France, l'Angleterre, l'Australie, le Brésil, l'Espagne, les États-Unis, la Norvège, le Portugal ou la Suède spécifient tous le temps que les enseignants doivent passer dans leur établissement, tant à enseigner qu'à se livrer à d'autres activités. Et ces pays offrent souvent des locaux particuliers, voire des bureaux, à leurs enseignants pour accomplir ces tâches…
Dans vingt pays particulièrement auscultés par l'OCDE, le nombre d'heures de cours que les enseignants doivent donner représente moins de 40 % de leur temps de travail (en Islande, au Japon ou en Pologne notamment), contre 100 % au Brésil. Le cas de la France se rapproche de celui de la Belgique, de la Finlande ou de l'Italie où le temps que les professeurs doivent consacrer à des activités autres que l'enseignement n'est pas réglementé.
En Autriche, les dispositions légales concernant le temps de travail des enseignants se fondent sur l'hypothèse que les tâches qui leur incombent nécessitent un total de 40 heures par semaine. En Belgique (communauté flamande), le nombre d'heures à consacrer à des activités autres que l'enseignement au sein de l'établissement est fixé par chaque établissement. Le modèle français, lui, n'est pas unique mais minoritaire. Dans une majorité de pays, le temps de travail ne se comptabilise plus uniquement en heures d'enseignement depuis longtemps
inscrit le 15/09/10
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